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L'Ombre de Staline : la vérité sur les horreurs du totalitarisme (en Blu-ray, DVD et VOD)

Blu ray L Ombre de Staline 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5).

Synopsis :

Pour un journaliste débutant, Gareth Jones ne manque pas de culot. Après avoir décroché une interview d'Hitler qui vient tout juste d'accéder au pouvoir, il débarque en 1933 à Moscou, afin d'interviewer Staline sur le fameux miracle soviétique. À son arrivée, il déchante : anesthésiés par la propagande, ses contacts occidentaux se dérobent, il se retrouve surveillé jour et nuit, et son principal intermédiaire disparaît. Une source le convainc alors de s'intéresser à l'Ukraine. Parvenant à fuir, il saute dans un train, en route vers une vérité inimaginable…

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• Titre original : Mr. Jones
• Support testé : Blu-ray
• Genre : biopic, historique, drame
• Année : 2019
• Réalisation : Agnieszka Holland
• Casting : James Norton, Vanessa Kirby, Peter Sarsgaard, Joseph Mawle, Kenneth Cranham, Celyn Jones, Krzysztof Pieczynski, Beata Pozniak
• Durée : 1 h 58 mn 59
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 multilingue, français - Dolby Digital 2.0 multilingue, français
• Bonus : édition Prestige Mediabook avec le blu-ray et le DVD du film - livret « L'Histoire vraie derrière L'Ombre de Staline » (46 pages)
• Bonus, entretiens 2020 exclusifs : Agnieszka Holland, la réalisatrice (29 mn 40) - Iryna Dmytrychyn, historienne et maître de conférences à l'Inalco, spécialiste de l'Ukraine (35 mn 18)
• Éditeur : Condor Entertainment

Commentaire artistique

Le titre original Mr. Jones annonce clairement l’intention du film : bosser le portrait du journaliste Gareth Jones qui, en 1933, après son troisième voyage dans l’URSS de Staline, et plus spécialement en Ukraine, sera l’un des seuls à dénoncer la grande forfaiture communiste consistant à occulter complètement l’Holodomor, ou extermination intentionnelle par la famine de plusieurs millions de paysans. Génocide pour les uns, crime contre l’humanité pour les autres, cette tragédie a été reconnue par la Douma russe en avril 2008. Longtemps nié par le pouvoir soviétique qui a tout fait pour dissimuler les faits et décrédibiliser les journalistes, comme Gareth Jones et Malcom Muggeridge, l’Holodomor finira par être révélée au grand jour, notamment par la diaspora ukrainienne dans les années d’après-guerre (cf. bonus : entretien avec Iryna Dmytrychyn). L’Ombre de Staline ne prétend ni reconstituer précisément la vie de Gareth Jones, ni décrire la complexité des faits (cf. bonus : interview de la réalisatrice) mais porter à la connaissance du public, sous la forme d’une fiction assumée, l’existence de ce « lanceur d’alerte » d’avant la lettre méconnu et de la réalité des fake-news de la politique étatique. C’est pour financer son plan de modernisation de l’URSS et éradiquer les communistes ukrainiens qu’il juge incontrôlables que Staline va systématiquement priver l’Ukraine de ses ressources alimentaires. Andrea Chapula, connue pour ses positions sympathisantes envers l’Ukraine, a écrit le scénario conçu pour synthétiser les divers aspects du sujet, en particulier le mutisme complice des nations étrangères. L’intrique se déroule dans trois lieux : l’Angleterre, Moscou et l’Ukraine. En Angleterre, Gareth Jones (James Norton) est le conseiller de l’ex premier ministre Lloyd George (Kennet Cranham) qu'il quitte pour Moscou où le journaliste croise le « Prix Pulitzer » inféodé aux soviétiques Walter Duranty (Peter Sarsgaard) et sa consœur Ada Brooks (Vanessa Kirby). Les révélations de celle-ci vont le conduire à visiter l’Ukraine dans la région de Donets, ex-Stalino, où il va constater les horreurs de la famine et perdre toutes ses illusions. Cette destinée, forcément résumée à des instants essentiels, bénéficie de la dramatisation que permet le cinéma grâce à la mise en scène sobre d’Agnieszka Holland et à la superbe photographie suggestive et délicate de Tomasz Naumiuk. En contrepoint, on assiste à la rédaction par George Orwell (Joseph Mawle) de « La ferme des animaux », dystopie satirique sur le régime révolutionnaire soviétique et plus largement contre tous les régimes totalitaires. Même si L’Ombre de Staline relève du genre du biopic classique revisitant la réalité, son contenu militant en fait un film à intention politique manifeste sans que, pour autant, le sens du spectacle ne soit oublié, ni l’inévitable simplification qui va avec. Sujet encore tabou en Russie, l’Holodomor est au cœur du film qui condamne cette monstruosité historique dont les conséquences sont loin d’être terminées. Néanmoins L’Ombre de Staline offre aussi l’opportunité de réhabiliter le combat pour la vérité de l’idéaliste Gareth Jones et le peu d’impact que cette révélation, affirmée dans sa conférence à Berlin en mars 1933, aura eu. Un constat bien pessimiste qui laisse perplexe sur le devoir de mémoire bien que la cinéaste a exprimé sa confiance dans le cinéma et « sa capacité à éduquer les gens et à générer de l’empathie ». Réalisé en ce sens avec tact et interprété avec une réelle conviction, L’Ombre de Staline est un biopic convaincant qui tout en nous faisant découvrir un ardent et sympathique défenseur de la vérité, digne d’éloge, interroge sur l’extrême danger du totalitarisme, une menace bien actuelle. L’Ombre de Staline est livré dans une très belle édition Mediabook réunissant deux suppléments passionnants et un livret très instructif qui ajoutent à l’intérêt de sa vision.

 

Blu ray L Ombre de Staline

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Commentaire technique

Image : copie HD, version cinéma, excellente définition et piqué soutenu (tournage avec Arri Alexa Mini et XT Plus, Master Format 2K), gestion nuancée des contrastes (basse lumière, paysage neigeux), étalonnage naturaliste variable selon les situations montrées allant du chaud (Londre, Moscou) au froid (Ukraine), colorimètrie en rapport passant du très chatoyant au quasi monochrome (Ukraine) avec légère désaturation volontaire des teintes

Son : mixage 5.1 multilingue (anglais, russe), pour la dynamique exceptionnelle et l’immersion impressionnante il faudra choisir la VO en DTS-HD MA, dialogues très clairs, grande dynamique sur les ambiances et la musique avec un usage solide du LFE, spatialisation spectaculaire avec une sollicitation ample des surrounds pour une image sonore très ouverte ; VF 5.1 soignée et dynamique, bien équilibrée

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleue(5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt6828390/

 

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