La Femme des steppes, le flic et l'œuf : la vie et la mort dans les plaines de Mongolie (en DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Le corps d'une femme est retrouvé au milieu de la steppe mongole. Un policier novice est désigné pour monter la garde sur les lieux du crime. Dans cette région sauvage, une jeune bergère, malicieuse et indépendante, vient l'aider à se protéger du froid et des loups. Le lendemain matin, l'enquête suit son cours, la bergère retourne à sa vie libre mais quelque chose aura changé.
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• Titre original : Öndög
• Support testé : DVD
• Genre : drame
• Année : 2019
• Réalisation : Wang Quan’an
• Casting : Aorigeletu, Arild Gangtemuer, Enkhtaivan Dulamjav, Norovsambuu
• Durée : 1 h 32 mn 41
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 mongol
• Bonus : entretien avec Aymerick Pilarski, directeur de la photographie du film (23 mn 56) - bande annonce (1 mn 31) - Masterclass avec Wang Quanan au Forum des images, animée par Pascal Mérigeau le 21 novembre 2019 (1 h 53 mn 55)
• Éditeur : Diaphana Edition Video
Commentaire artistique
Filmé sur place en Mongolie-Extérieure, donc hors de Chine, en décors réels et en lumières naturelles dans des conditions techniques difficiles par - 35°C (cf. bonus), Öndög (L’œuf en VO) est interprété par des acteurs non professionnels recrutés dans la région et qui jouent leur propre rôle. Le style singulier du film est signé par le cinéaste Wang Quanan (cf. bonus : Master Class) qui a privilégié les longs plan-séquences presque dépourvus de paroles, les plans nocturnes et, ponctuellement, le flou pudique (dont l’étonnante scène finale). L’œuf du titre n’est pas le fossile de dinosaure transporté sur une motocyclette par le berger mais bien métaphoriquement la vie en potentiel (la bergère de l’histoire tombe enceinte). Wang Quanuan est un réalisateur chinois renommé : il remporta l’Ours d’or de Berlin pour son film Le Mariage de Tuya (2006) mais, démotivé par l’expérience de Bai lu yuan (« Au pays du Cerf Blanc ») charcuté par la censure en 2011, il laissera passer six années avant de revenir au cinéma. Bien que basé sur une enquête policière, La Femme des steppes, le flic et l'œuf n’est pas du tout un whodunit mais un regard sur la Mongolie et sur son approche singulière du temps. Le réalisateur résume ainsi son approche : « J’ai compris que c’était un film sur la vie, la mort et l’amour ». Son film plutôt contemplatif est structuré par de longues séquences à voir plus qu’à écouter et splendidement saisies par le directeur de la photographie français Aymerick Pilarski (cf. bonus) installé en Chine depuis 2010. Le sentiment d’espace infini des steppes, de la dispersion des habitats et d’une économie nomade distante sont excellemment synthétisés par la photographie avec ses personnages perdus dans la vastitude du cadre scope, ainsi que par le « jeu » naturel, et pour cause, de ses protagonistes, et par l’écriture d’un scénario, quasiment inexistant, s’adaptant aux évènements (vêlage). Pour nous présenter cette vie rude aux conditions extrêmes qui semblent ne laisser que peu place à la croyance et à la méditation, Wang Quanuan procède par d’interminables scènes, peut-être hypnotiques, mais lassantes malgré leur dose d’exotisme séduisant (splendide image de la steppe, de couchers de soleil et d’un chameau très photogénique). Heureusement le film, outre son indiscutable qualité esthétique, bénéficie d’une interprète remarquable, la bergère Enkhtaivan Dulamjav qui, dans son propre rôle, campe, mieux qu’une actrice de métier, une femme forte et indépendante difficilement oubliable. La Femme des steppes, le flic et l'œuf est un film minimaliste où il ne se passa pas grand-chose mais qui se regarde avec fascination et dont le message sur le devenir de l’humanité est loin d’être anodin.
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Commentaire technique
Image : copie SD, définition convenable mais manque certain de piqué résultant du choix du support DVD qui ne rends pas hommage à la belle photographie d’Aymerick Pilarski (cf. bonus : tournage avec camera Arri Alexa Mini et optiques Cooke et Angénieux, surtout grand-angle), excellente gestion du contraste pour les nombreuses scènes nocturnes, image lumineuse, étalonnage naturaliste chaud à la colorimétrie chatoyante et aux teintes nuancées
Son : mixage mongol 5.1, dialogues (rares) clairs, très belle dynamique favorisant les sons d’ambiances (vent, troupeau, feu), spatialisation réaliste aux effets naturalistes sans excès mais avec un usage efficace des surrounds et du LFE
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : 
(2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt9581172/
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