La Vengeance d'un acteur : une punition sublimée par son esthétique (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4,5/5)
Synopsis
Au cours d'une de ses représentations, l'acteur Yukinojo Nakamura reconnait dans le public le seigneur Dobé et deux de ses complices. Ce sont les hommes qui ont conduit son père à la faillite, et provoqué le suicide de ses parents. À l’époque, il avait alors juré de les venger coûte que coûte. Yukinojo compte bien tenir sa promesse et va pour cela se servir de la fille de Dobe, Dame Namiji, tombée amoureuse de l’acteur…
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• Titre original : Yukinojo henge
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1963
• Réalisation : Kon Ichikawa
• Casting : Kazuo Hasegawa, Fujiko Yamamoto, Ayako Wakao, Eiji Funakoshi, Narutoshi Hayashi, Eijiro Yanagi, Chusha Ichikawa, Ganjiro Nakamura
• Durée : 1 h 53 mn 17
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique japonais
• Bonus : La Vengeance d’un acteur - Le choc des cultures : le film décrypté par Bastian Meiresonne, co-auteur du Dictionnaire du Cinéma Asiatique (2020, 31 mn 16) - Un siècle de cinéma japonais par Nagisa Oshima (1994, Nagisa Oshima’s 100 Years of Japanese Cinema, VOST, 51 mn 39) - le DVD du film
• Éditeur : Rimini Éditions
Commentaire artistique
La Vengeance d’un acteur, 300ème film de l’acteur Kazuo Hasegawa, est le remake du film Yukinojô henge : Daiippen dainihen réalisé en 1935 par Teinosuke Kinugasa avec le même comédien sous le nom de Chōjirō Hayashi et inspiré d’un feuilleton populaire paru dans presse. Pour tout savoir de ce film et de son réalisateur, Kon Ichikawa, nous conseillons l’excellent décryptage de Bastian Meiresonne, donné en supplément, qui livre un éclairage intéressant sur la signification du titre et sur l’art du kabuki où les rôles féminins sont tenus par des hommes (onnagata). Souvent taxé de cinéaste commercial, Kon Ichikawa avait su démontrer avec La Harpe de Birmanie (1956) qu’il était capable de diriger une œuvre profondément humaniste et philosophique à résonnance universaliste. Dans les années 1960, il est contraint par la société de production Daiei, en perte de vitesse, de diriger le remake du film de Teinosuke Kinugasa : de cette commande, le réalisateur et ses scénaristes vont finir par élaborer un drame théâtral et cinématographique ébouriffant grâce à un sujet qui s’y prêtait idéalement. Selon le principe du kabuki, La Vengeance d’un acteur foisonne d’aventures épiques ne dédaignant pas l’humour et son héros est déguisé en femme : en réalité Kazuo Hasegawa se paye le luxe de jouer trois personnages différents ! Usant habilement du format allongé du scope - ici appelé Daeiscope - et d’optiques grands angulaires, Kon Ichigawa ne recule devant aucune audace formelle avec de fabuleux fonds noirs et des éclairages singuliers, le tout entrainé par une musique de jazz inattendue, lorgnant sur les films noirs américains. Le film est tout autant inventif dans l’art de mélanger les modèles (théâtre et cinéma, drame et comique) qu’émouvant dans son évocation du drame personnel vécu par cet acteur forcé par un destin implacable, à la manière de la tragédie grecque, de venger, coûte que coûte, ses parents. Si la beauté d’Ayako Wakao (dame Namiji) et de Fujiko Yamamoto (Ohatsu) illumine l’écran, c’est bien l’interprétation saisissante de Kazuo Hasegawa qui domine ce drame psychologique d’inspiration théâtrale classique, dans la tradition du kabuki, revisitée par une vision délibérément cinématographique : un film unique à savourer dans tout l’éclat de sa nouvelle version restaurée.
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Commentaire technique
Nouvelle restauration numérique réalisée à partir d'un scan 4K du négatif original 35 mm par Kadokawa Corporation à Imagica Tokyo. La bande son monophonique a été remastérisée à partir du négatif son original 35mm chez Nikkatsu à Tokyo.
Image : copie HD, belle définition et excellente restitution des textures, grain argentique discret (tournage en 35 mm Daiescope), magnifique contraste qui respecte les intentions du film avec des fonds noirs profonds et des éclairs lumineux (lames étincelantes), étalonnage chaud, colorimétrie aux tons saturés, image débarrassée de tout défaut
Son : mixage monophonique 2.0 japonais, dialogues d’une grande clarté, pas de distorsion ou de défaut sonore, dynamique énergique sur les bruitages et la musique jazz de Tamekichi Mochizuki et du pianiste Masao Yagi
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixage sonore : 
(4/5)
Bonus : (4,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0057710/
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