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I Walk the Line (Le Pays de la violence) : idylle désenchantée en Amérique profonde (en Blu-ray et DVD)

Blu ray I Walk The Line 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

Henry Tawes est le shérif d'une petite ville du Tennessee. Homme de haute moralité, il est toujours prompt à juger les autres et suit la loi à la lettre. Il rencontre Alma McCain, une belle jeune fille qui bouleverse son existence. Incapable d'ignorer ses sentiments, il entame une liaison avec elle. Mais dans une petite ville, rien n'est secret longtemps.

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• Titre original : I Walk the Line
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1970
• Réalisation : John Frankenheimer
• Casting : Gregory Peck, Tuesday Weld, Estelle Parsons, Ralph Meeker, Lonny Chapman, Charles Durning, Jeff Dalton, Freddie McCloud
• Durée : 1 h 36 mn 44
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : présentation par Thierry Frémaux (2020, 31 mn 48) - Johnny Cash City of New Orleans (VOST, 3 mn 54) - scènes commentées en audio par Jean-Baptiste Thoret (17 mn 33) - bande annonce (VO, 2 mn 52) - Making of (VOST, 11 mn 32) - chansons en VO par Johnny Cash : I Walk the Line (2 mn 08), Flesh and Blood (15 avril 1970, 3 mn 06) - DVD du film - livre (96 pages) avec l'analyse du film par Olivier Père et la reproduction de l'entretien avec John Frankenheimer par Michel Ciment et Bertrand Tavernier dans la revue Positif n° 122 (décembre 1970) et n° 124 (février 1971)
• Éditeur : Sidonis Calysta

Commentaire artistique

Film en version intégrale restaurée, I Walk the Line (ridiculement titré Le Pays de la violence en VF) est plutôt méconnu du grand public et traîne la réputation, selon son acteur principal Gregory Peck, d’être un film raté car non-conforme aux souhaits de ses auteurs. La star insiste même en prétendant qu’il s’agit de son plus mauvais film ! A l’origine de cette réalisation de John Frankenheimer, il y a le roman « An Exile » adapté par son auteur Madison Jones et par Alvin Sargent. Selon le metteur en scène, I Walk the Line est un drame qui se déroule dans l’Amérique profonde et destiné à révéler le côté saugrenu du « rêve américain » abordé sous un angle « émotionnel ». Le constat du film est terriblement pessimiste sur le non-destin des habitants du Middle West condamné à vivoter sans aucune perspective : le réalisateur (cf. livre) notait au moment de la sortie de son film que ces gens sans lendemain étaient réactionnaires et amateurs d’armes à feu : une vision étonnamment moderne qui n’a pas évolué depuis 1970 ! Pour transposer le roman, passablement modifié par le scénario, John Frankenheimer a déployé une mise en scène placée sous le signe de l’austérité, fort efficace et qui n’exclue pas de très amples mouvements d’appareil, à la grue ou à la caméra portée, qui donnent au film une fluidité incontestable. Quoiqu’en dise Gregory Peck, son rôle de sheriff gagné par la morosité est admirablement interprété : l’acteur a su faire passer toute la détresse de cet homme englué dans une routine qui l’exaspère et trouvant une échappatoire inattendue dans sa liaison avec Alma, jeune fille pourtant « téléguidée » par un père ambigu pour échapper au fisc. Tuesday Weld est absolument parfaite en jeune femme charmante et sexy capable de s’amouracher de ce représentant de l’ordre pour « sauver » le bizness familial (alcool de contrebande : moonshine). Le film est sous-tendu par la musique de Johnny Cash - dont la célèbre chanson de 1956 qui donne son titre VO au film - qui commente en contrepoint l’action du sheriff et s’accorde à l’atmosphère des lieux très ancrés dans la ruralité des décors naturels peu réjouissants du Tennessee. I Walk the Line donne une description effrayante de la vacuité de la vie dans la campagne désenchantée du Middle West où tout espoir semble aboli (cf., plan d’ouverture et plan final). Contrairement à ses films les plus connus (Un Crime dans la tête, 1962, Le Train, 1964 ou Grand Prix, 1966), dans ce drame indubitablement intimiste, le cinéaste offre une vision moins mouvementée de l’humanité, préférant insister sur la résignation tragique et le malaise des situations. En dépit de l’assertion de John Frankenheimer qui considérait son film comme un « terrible échec personnel », mécontent d’avoir dû accepter le choix du studio de Gregory Peck au lieu de Gene Hackman, I Walk the Line est une œuvre estimable. Pour la première fois de sa carrière, Gregory Peck incarnait un représentant de l’ordre marié bafouant la loi et la moralité : dans ce contre-emploi, hors des clous, l’acteur est tout simplement excellent ! Pour s’en assurer, cette édition collector tombe à pic et offre l’opportunité de (re)voir ce drame rural empreint de désillusion signé John Frankenheimer.

 

Blu ray I Walk The Line

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Commentaire technique

Image : copie HD, bonne définition sur les détails, grain argentique assez prononcé (tournage en 35 mm), contraste maitrisé avec des noirs denses et des éclairages naturalistes, étalonnage réaliste chaud, colorimétrie aux teintes vives et aux tons saturés (Eastmancolor), image propre

Son : mixage anglais monophonique 2.0, dialogues très clairs et bien équilibrés avec les sons ambiants, bonne dynamique sur la musique de Johnny Cash, pas de distorsion ou de bruit de fond ; VF 2.0 monophonique claire et soignée, mais sans relief et aux voix plus détachées moins naturelles

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0065874/

 

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