Dans un jardin qu’on dirait éternel : un cérémonial aux vertus existentielles (en DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Dans une maison traditionnelle à Yokohama, Noriko et sa cousine Michiko s'initient à la cérémonie du thé. D'abord concentrée sur sa carrière dans l'édition, Noriko se laisse finalement séduire par les gestes ancestraux de Madame Takeda, son exigeante professeure. Au fil du temps, elle découvre la saveur de l'instant présent, prend conscience du rythme des saisons et change peu à peu son regard sur l'existence. Michiko, elle, décide de suivre un tout autre chemin.
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• Titre original : Nichinichi kore kôjitsu (日日是好日)
• Support testé : DVD
• Genre : drame
• Année : 2018
• Réalisation : Tatsushi Ômori
• Casting : Haru Kuroki, Mikako Tabe, Kirin Kiki, Mayu Harada, Saya Kawamura, Fuyuka Kooriyama, Chihiro Okamoto, Megumi Takizawa
• Durée : 1 h 36 mn 02
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 japonais
• Bonus : Making of (40 mn 05) - 20 leçons de thé (14 mn 50) - 20 leçons de thé par thème
• Éditeur : Arte Éditions
Commentaire artistique
Dans un jardin qu’on dirait éternel adapte l’essai à succès « La cérémonie du thé. Ou comment j’ai appris à vivre le moment présent » publié en 2002 par Norito Morishita, une journaliste chroniqueuse réputée. Il est question d’une approche philosophique de l’existence par le biais du rituel strictement observé de la cérémonie de la préparation du thé qui exige une infinie patience et une détermination extrême. Inutile de dire que seule une scénarisation contemplative pourrait correspondre à l’esprit si particulier de l’essai. C’est que Tatsushi Ômori, qui assure aussi la réalisation du film, semble avoir parfaitement réussi en respectant les souhaits de l’auteure : ressentir l’alternance des saisons donc du temps qui passe et l’évolution des relations humaines de Noriko, l’étudiante qui narre le récit. Tout naturellement le cinéaste et les actrices ont dû se plier aux exigences drastiques et complexes de la cérémonie (cf. bonus) et dans le film tout ce qui est montré est authentique : le pavillon de thé, les ustensiles spécifiques, les kakemono accrochés sur la paroi, les pâtisseries. Aussi exigeant que la préparation du breuvage, le tournage a donc été réalisé en huis-clos en lumière naturelle. Les trois actrices sont sidérantes et impressionnent par le réalisme de leurs attitudes : au côté de la très grande comédienne japonaise Kirin Kiki, disparue en septembre 2018 (c’est pratiquement son dernier film), remarquable dans son incarnation de maître Takeda, la professeure de thé intransigeante mais bienveillante, deux jeunes actrices excellent à jouer les novices au destin très opposé : Haru Kuroki joue Noriko qui va découvrir la réelle dimension de son existence et Mikako Tabe joue Michiko, la cousine plus conformiste. Dans un jardin qu’on dirait éternel est un film à l’esthétique fascinante (superbe photographie de Kenji Maki) dans lequel il ne passe pas grand-chose mais qui exige un regard au-delà des apparences. La répétition à l’infini de gestes complètement codés pourrait laisser présager une dramatisation rébarbative mais on comprend vite que cette mécanique bien réglée invite la jeune Noriko, d’abord réticente à l’exercice, à une introspection salutaire sur le sens de sa vie. Les gestes millimétrés, le cadre délimité de la maison de thé qui conditionne les postures des participantes et l’enchaînement des séquences, marquées par le passage du temps et des saisons, rythment élégamment, avec d’infimes variations fortement signifiantes, un récit fondé sur la quiétude et le goût de l'instant. L’art du thé comme réflexion existentielle, une symbiose inattendue dans un film contemplatif tout en délicatesse.
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Commentaire technique
Image : copie SD, excellente définition compte tenu du support DVD, piqué relativement bon (tournage avec Red Weapon Helium, Master Format 2K), très belle gestion du contraste (éclairage en intérieurs), étalonnage et colorimétrie naturalistes, palette nuancée et délicate, tons réalistes
Son : mixage 5.1 japonais, excellente clarté des dialogues, très belle dynamique sur les ambiances discrètes et la musique, spatialisation contenue et naturaliste avec quelques passages plus immersifs (bruits de l’eau, mer)
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt7575778/
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