Le Témoin à abattre : un « poliziottesco » intense et introuvable, à ne pas rater (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4/5)
Synopsis
Des trafiquants de drogue mettent la ville de Gênes à feu et à sang. Le commissaire Belli, qui se heurte à l'inertie et à l'incompétence de sa hiérarchie, est bientôt confronté à une réalité autrement plus cruelle. Face à son obstination, de très hautes personnalités génoises, qui se sont vu impliquées par son enquête, ne reculent devant rien pour garantir leur impunité.
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• Titre original : La Polizia incrimina la legge assolve
• Support testé : Blu-ray
• Genre : poliziottesco, policier, drame
• Année : 1973
• Réalisation : Enzo G. Castellari
• Casting : Franco Nero, James Whitmore, Delia Boccardo, Fernando Rey, Duilio Del Prete, Silvano Tranquilli, Ely Galleani, Daniel Martín
• Durée : 1 h 33 mn 15
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais
• Bonus : boîtier Digipack avec le Blu-ray et le DVD du film - préface de Jean-Baptiste Thoret (11 mn 16) - L'Italie à bout portant, analyse de Jean-Baptiste Thoret (11 mn 37)
• Éditeur : StudioCanal
Commentaire artistique
Le Témoin à abattre constitue le numéro 31 de la collection « Make My Day ! » signée Jean-Baptiste Thoret. Ce film rare et inédit en blu-ray en France appartient au genre particulier du cinéma italien, le poliziottesco qu’on peut qualifier de néo-polar à l’italienne et qui émerge après 1968 pour se prolonger jusqu’aux années 80 : son essor correspondra aux années de plomb qui marquèrent l’Italie. C’est, en quelque sorte, l’équivalent du western-spaghetti et il se manifeste par des films de série B conjuguant noirceur, ambiguïté et violence des intrigues et des personnages, Titré en VO, La Polizia incrimina la legge assolve (« La police incrimine, la loi acquitte »), Le Témoin à abattre est réalisé par Enzo G. Castellari, réalisateur italien connu pour ses nombreux westerns-spaghetti tournés en anglais dont un western testament Keoma (1973), avec Franco Nero, qui marque le déclin du genre. Entretemps le réalisateur s’est tourné vers le poliziottesco : son néo-polar Le Témoin à abattre débute par d’impressionnantes cascades automobiles (réglées par Remy Julienne qui vient de nous quitter) et enchaine les séquences d’action rythmées par la musique culte des frères Guido et Maurizio De Angelis. La réalisation extrêmement vigoureuse utilise au mieux les décors naturels de la ville et du port de Gênes, photographiés avec efficacité par Alessandro Ulloa. C’est à son acteur fétiche Franco Nero que le cinéaste confie le rôle âpre et tendu du vice-commissaire Belli et au prestigieux acteur américain, James Whitmore, celui du commissaire Scavino. Tous deux devront lutter contre un redoutable réseau de trafiquants de drogue dirigé par le redoutable Cafiero incarné par Fernando Rey. La touche de féminité est donnée par la séduisante Delia Boccardo qui joue Mirella, l’amie de Belli et qui, fort bien dirigée comme tout le reste de l’excellent casting, donne une vraie épaisseur à son personnage. Le Témoin à abattre dénonce sans retenue la concussion d’une société où les trafiquants bénéficient de l’appui des dirigeants. Cette critique radicale n’est pas que fiction : en pleine période d’un pouvoir italien de gauche qui n’arrive pas en enrayer le banditisme, le film a tout de la critique politique frontale. Belli est donc dépeint comme un justicier solitaire qui s’attaque à la corruption généralisée avec tous les dangers que son enquête suppose. C’est un tableau terriblement pessimiste que brosse ce poliziottesco où ne perce aucune lueur d’espoir. Le Témoin à abattre, loin d’être un banal polar de série B, se révèle d’une rare intensité qui fait parfois penser au cinéma de Sam Peckinpah. Enfin restauré, ce film mémorable mérite d’être redécouvert.
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Commentaire technique
Image : copie HD, belle définition avec un piqué homogène, grain argentique discret et régulier, image sans défaut et cadre stabilisé, gestion du contraste sans reproche, étalonnage naturaliste équilibré, colorimétrie réaliste aux teintes nuancées
Son : mixage anglais 2.0 monophonique (que sont devenues les versions française et italienne ?), dialogues clairs, excellente dynamique sur les scènes d’action (poursuite automobile, échange de coups de feu) et très efficace sur la musique suggestive des frères De Angelis, pas de distorsion ou de saturation
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
(3,5/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0070552/
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