La Vengeance de Siegfried : une version somptueuse de la légende germanique (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Terminant son initiation chez le nain Mime, Siegfried se forge une épée, et va tuer le dragon Fafnir, se baignant alors dans son sang pour acquérir l'invincibilité. Mais une feuille de frêne se colle sur son dos, lui laissant une partie vulnérable. Il se rend ensuite à la cour des Nibelungen, chez le roi Gunther, où il va tomber amoureux de la belle Krimhilde, la sœur du roi. Ce dernier devant repousser une attaque des Saxons, Siegfried va lui prêter main forte. Ses exploits l'amèneront au statut immortel de héros…
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• Titre original : Die Nibelungen
• Support testé : Blu-ray
• Genre : fantastique, médiéval
• Année : 1966, 1967
• Réalisation : Harald Reinl
• Casting : Uwe Beyer, Karin Dor, Rolf Henniger, Siegfried Wischnewski, Maria Marlow, Hans von Borsody, Mario Girotti (Terence Hill), Fred Williams, Dieter Eppler, Herbert Lom, Hilde Weissner
• Durée : 2 h 49 mn 12
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique allemand, français
• Bonus : MediaBook avec le Blu-ray et le DVD du film - livre « Le Trésor des Nibelungen » rédigé par Laurent Schang et Alain Petit (80 pages)
• Bonus : diaporama d'affiches et de photos (2 mn 24)
• Éditeur : Artus Films
Commentaire artistique
La Vengeance de Siegfried (Die Nibelungen en VO) - à comprendre comme « La Vengeance de la mort de Siegfried » - est une superproduction germanique filmée dans plusieurs pays (Allemagne, Serbie, Espagne et Yougoslavie) et qui bénéficia à l’époque de sa sortie, d’une présentation de prestige en deux époques, avec une image Ultrascope 35 mm « gonflée » en 70 mm et un mixage sonore 4 pistes stéréo. Le film s’attaque au mythe de la « Chanson des Nibelungen », déjà autrefois magistralement abordé dans son film muet expressionniste par Fritz Lang en 1924. Cette épopée composée au XIIIe siècle, qui revisite une légende nordique, représente pour les Allemands un témoignage nationaliste essentiel sur la formation de leur pays. Le scénario, par le biais du barde Volker von Alzey (Hans von Borsody) narre assez fidèlement les aventures du prince Siegfried de Xanten (Uwe Beyer) qui, dans Siegfried, la première époque sortie en 1966, s’est emparé du trésor des Nibelungen et qui va mourir par la lance de Hagen von Tronje (Siegfried Wischnewski) guidée par la reine Brunhilde (Karin Dor). Dans Krimhilds Rache, la deuxième époque sortie en 1967, la mort du héros sera vengée par son épouse intransigeante Krimhilde (Maria Marlow). Le film a été produit par la Central Cinema Comp.-Film (Artur Brauner) qui, dans les années 60, financent plusieurs grandes œuvres historiques comme Le Tigre du Bengale/Le Tombeau hindou de Fritz Lang (1959) ou Gengis Khan d’Henry Levin (1965). Somptueux livre d’images, La Vengeance de Siegfried lorgne sur les épopées chevaleresques hollywoodiennes en Technicolor et le réussit plutôt bien : la magnificence faussement romano-byzantine des costumes, des accessoires et des décors enchante l’œil et place le long métrage dans la catégorie des films populaires d’après-guerre. Autant la première partie, relativement théâtrale et desservie par la prestation peu professionnelle d’Uwe Beyer, ex-athlète olympique (lanceur de marteau), se déroule principalement dans les demeures princières ou des paysages arides et montagneux (scène du dragon, drakkar) sans autres personnages que les dirigeants, autant la seconde se révèle plus enthousiasmante et nettement plus poignante, presque de la dimension d’une tragédie antique, pour s’achever sur une hécatombe échevelée. La noirceur de cette seconde partie est splendidement construite autour d’une interprétation convaincante et d’une émotion sublimée par la très belle photographie tendance gothique d’Ernst W. Kalinke. La comparaison inévitable avec la version muette de Fritz Lang, sur un scénario de Thea Von Harbou, diptyque fameux pour ses recherches esthétiques et ses décors épurés, pourrait nuire à celle d’Harald Reinl. Mais les enjeux esthétiques ne sont pas les mêmes : sur écran large et en couleurs, la version sonore de 1966 propose une illustration moins ambitieuse de la légende germanique en misant sur les atouts du film d’aventures de série B, un choix assurément plus accessible au grand public. Pour s’en rendre compte, ce combo Blu-ray/DVD Mediabook, assorti d’un livret de belle facture revenant sur la légende des Nibelungen et sur la carrière d’Harald Reinl (Le Retour du docteur Mabuse, 1961, Winnetou, 1963, etc.), propose la version intégrale du film dans une copie hélas monophonique mais visuellement somptueuse. Recommandable et distrayant.
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Commentaire technique
Image : copie HD, nouveau Master 2K restauré, très belle définition avec un excellent piqué sur les détails et une restitution remarquable des textures (costumes, décors), grain argentique minime et homogène (tournage en 35 mm Ultrascope), image très propre aux défauts quasi inexistants, gestion irréprochable du contraste pour une image lumineuse respectant les éclairages sophistiqués du DP Ernst W. Kalinke, étalonnage chaud, palette chromatique chatoyante (Eastmancolor) aux tons soutenus et éclatants (rouge, jaune)
Son : mixage allemand 2.0 monophonique (film pourtant mixé en stéréo 4 pistes à sa sortie), belle clarté des dialogues, pas de distorsion mais quelques craquements ponctuels sans conséquence, excellente dynamique sur les ambiances (combats) et la musique d’Ernst A. Wilhelm ; VF 2.0 monophonique (avec passages en VOST), claire et dynamique, doublage ancien, voix française trop détachées des ambiances pour être naturelles
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : 
(3/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : 
(3,5/5)
IMDb
Siegfried (première époque, 1966) : https://www.imdb.com/title/tt0060749/
Krimhilds Rache (deuxième époque, 1967) : https://www.imdb.com/title/tt0060750/
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