The Addiction : un bijou filmique sur la dépendance (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4,5/5)
Synopsis
Brillante étudiante en philosophie à l'Université de New York, prépare activement sa thèse de doctorat. Un soir, elle croise sur son chemin une étrange et séduisante femme qui la conduit de force dans une impasse avant de la mordre au cou. Bientôt, Kathleen va développer un appétit féroce pour le sang humain qu'elle assouvira en attaquant ses proches ou des inconnus…
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• Titre original : The Addiction
• Support testé : Blu-ray
• Genre : horreur
• Année : 1995
• Réalisation : Abel Ferrara
• Casting : Lili Taylor, Christopher Walken, Annabella Sciorra, Edie Falco, Paul Calderon, Fredro Starr, Kathryn Erbe, Michael Imperioli
• Durée : 1 h 22 mn 21
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 anglais
• Bonus HD de 2018 en VOST : Entretien avec les vampires, documentaire réalisé par Abel Ferrara avec Christopher Walken, Lili Taylor, Joe Delia et Ken Kelsch (30 mn 53) - entretien avec Abel Ferrara (16 mn 19) - analyse de Brad Stevens (8 mn 45) - archives : Abel Ferrara pendant le montage du film (8 mn 40) - bande annonce originale (0 mn 36)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Film abordant le thème du vampirisme, selon Abel Ferrarra, The Addiction renoue avec Drill Killer (1979), le second film du cinéaste avec qui il partage son écriture du scénario par Nicholas St John, le genre horrifique et le cadre urbain de New York. Mais il doit être surtout comparé à son troisième long-métrage L’Ange gardien (1981), analysé comme un renouvellement (cf. bonus). The Addiction, qui est un film de genre aux codes précis et respectés, tient plus du film d’auteur que de la série B. Il est réalisé par Abel Ferrara après une période faste marquée par deux de ses meilleurs films, The King of New York (1990) et Bad Lieutenant (1992), et par un remake plus discutable, Body Snatchers (1993). Filmé dans un somptueux noir et blanc, hautement cauchemardesque, par Ken Keltsh, The Addiction ne fait que prolonger l’intérêt du réalisateur pour les personnages aux prises avec leurs démons intérieurs : ici l’étudiante Kathleen (Lili Taylor) embarquée, contre son gré, dans la spirale infernale de l’addiction devenue promesse d’éternité. Ce n’est pas tant l’aspect vampirique qui fascine que la déchéance de cette jeune femme soumise à une dépendance irrépressible qui la condamne aux pires actes : le film aurait tout aussi bien pu traiter de la drogue ou de l’alcoolisme. Citant Nietzsche et Sartre (Kathleen étant étudiante en philosophie…), le film ne cède pas au penchant Grand-Guignol du genre mais se révèle un tantinet baroque avec insertion d’archives peu ragoutantes sur les camps de concentration et la guerre du Vietnam. Le shoot avec une seringue remplie du sang d’un clochard et l’orgie meurtrière finale nous rappellent que nous sommes bien dans un film d’Abel Ferrara dont le style unique est ici stimulé par la modestie du budget. The Addiction est un film très pessimiste dont le substrat religieux et/ou philosophique exploite l’idée que l’homme est mauvais par essence. Plus intellectuel que démonstratif, The Addiction se révèle un œuvre ambitieuse, merveilleusement interprétée par Lili Taylor et Christopher Walken (cf. bonus). Loin des poncifs du genre, elle offre une méditation passionnante sur l’humanité gâchée par sa nature et par ses pulsions, dont le vampirisme n’est, au fond, qu’une manifestation purement symbolique à propos de la dépendance et de ses conséquences douloureuses. The Addiction, qui n’est pas un film de divertissement, on l’aura compris, méritait bien cette réédition haute-définition digne de sa réflexion ambiguë sur la notion du mal (voire du péché), sous l’apparence d’un cocktail surprenant de surnaturel, de philosophie et de caricature. Un grand film, qui fut même proposé à la Berlinade pour l’Ours d’or, à revoir dans une copie à la hauteur.
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Commentaire technique
La restauration de The Addiction a été approuvée par le réalisateur Abel Ferrara et par le directeur de la photographie du film, Ken Kelsch. Le négatif 35 mm original caméra a été numérisé à la résolution 4K/16 bits chez MPI / Warner Brother, L.A. Le film a été étalonné avec le Nucoda Film Master de Digital Vision et a été restauré au R3Store Studios, Londres, avec suppression des multiples défauts (saletés, débris, rayures). Un étalonnage supplémentaire a été effectué sous la supervision de Ken Kelsch à la Company 3, New York. Les mixages stéréo et 5.1 ont été remastérisés à partir des négatifs sonores originaux des effets séparés et des musiques par Deluxe/ Chace Audio, L.A.
Image : copie HD, nouveau Master restauré 4K, excellente définition et très bon piqué sur les détails, grain argentique homogène et ténu (tournage en 35 mm avec caméras Panavision, Master Format 4K), excellente gestion du contraste avec des noirs profonds, restitution magnifiques des somptueux éclairages en clair-obscur pour une image subtilement nuancée, ombres jamais bouchées, excellente graduation des gris, blancs modulés, compression optimale et image quasi sans défaut
Son : mixage anglais 5.1 (remix car en Dolby Stéréo au cinéma), dialogues au centre très clairs, très bonne dynamique pour la musique composée par Joe Delia, spatialisation contenue sans surenchère ni effets hypertrophiés mais cultivant l’étranget, hormis quelques ambiances naturalistes de sonorités urbaines, LFE discrets, pas de distorsion ; mixage anglais 2.0 moins ouvert mais tout aussi intense
Notre avis
Image : (5/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0112288/
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