La Peau douce : une passion contrariée filmée comme un suspens hitchcockien (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4/5)
Synopsis
Pierre Lachenay, âgé d’une quarantaine d’années, est marié. Il habite le XVIe arrondissement de Paris avec sa femme Franca et leur petite fille Sabine. Au cours d’un voyage à Lisbonne où il donne une conférence sur Balzac, Pierre rencontre Nicole, une jeune hôtesse de l’air. Il la revoit à Paris et devient son amant…
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• Titre original : La Peau douce
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1964
• Réalisation : François Truffaut
• Casting : Jean Desailly, Françoise Dorléac, Nelly Benedetti, Daniel Ceccaldi, Laurence Badie, Philippe Dumat, Paule Emanuele, Maurice Garrel, Sabine Haudepin, Dominique Lacarrière, Jean Lanier, Pierre Risch
• Durée : 1 h 57 mn 53
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : aucun
• Pistes sonores : DTS-HD MA i.0 monophonique français - Dolby Digital 2.0 commentaire
• Bonus : Édition prestige limitée avec le Blu-ray et le DVD du film - le fac-similé du dossier de presse d'époque - le dossier du film extrait de la revue Cinématographie Française - le premier traitement du scénario - un jeu de 5 photos - l'affiche du film (40 x 60)
• Bonus sur le Blu-ray : commentaire audio de Serge Toubiana et Jean-Louis Richard - présentation du film par Serge Toubiana (2000, 4 mn 32) - actualité télévisée Françoise Dorléac et Nelly Benedetti au Festival de Cannes à propos du film La Peau douce, RTF le 12 mai 1964 (INA, 2 mn 24) - Émission télévisée Première-Magazine avec François Truffaut et Françoise Dorléac interviewés par la télévision flamande, VRT le 18 mai 194 (3 mn 33) - Cinéastes, de notre temps : François Truffaut ou l'esprit critique, ORTF le 2 décembre 1965 (INA, HD, 10 mn 25) - L'Ancien et le moderne : La Peau douce, analyse du film par Nicolas Saada (2021, HD, 10 mn 07) - bande annonce originale (3 mn 51)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
La Peau douce, réalisé par François Truffaut en 1964, est le n° 15 de la collection édition prestige (limitée à 1000 exemplaires) réunissant divers memorabilia et boni. Ce drame, qu’il coécrit en quelques semaines avec la collaboration de Jean-Louis Richard (qui joue un harceleur dans une brève séquence captée sur le vif), s’inspire très vaguement d’affaires judiciaires ténébreuses (Pierre Jaccoud en 1958 et Nicole Gérard en 1963). Lorsqu’il entreprend La Peau douce, François Truffaut est un cinéaste reconnu comme auteur de la nouvelle vague avec Les 400 coups (1959) et qui est, plus récemment, plébiscité pour son film Jules et Jim (1962). Il a alors en projet d’adapter au cinéma le roman de science-fiction de Ray Bardbury « Fahrenheit 451 » (1953) dont il a acheté les droits, mais la production s’éternisant, il décide de réaliser entre temps La Peau douce qui sera partiellement tourné dans son appartement parisien. En fervent défenseur des principes de la Nouvelle Vague, François Truffaut est partisan d’un tournage en décor réel avec un minimum d’éclairage artificiel : filmé à Paris, Orly, Lisbonne et Reims par Raoul Coutard, son film possède effectivement un aspect largement documentaire sur cette époque des années 60, largement illustrée par de nombreuses scènes très découpées saisissant les acteurs dans des décors authentiques. Le film traite de l’adultère en racontant l’histoire classique du triangle amoureux, façon Jules et Jim, mais de manière plus noire et plus désabusée : l’intrigue est nourrie de touches autobiographiques inspirée de la vie familiale et sentimentale du cinéaste et de ses aspirations, traduites par de nombreuses allusions cinéphiliques (Cocteau, Allegret, salle de cinéma) et littéraires (conférence sur Balzac). Le duo des amants est joué par deux acteurs intensément crédibles : Françoise Dorléac incarne Nicole, une hôtesse de l’air, jeune femme franche et sincère, et Jean Dessailly endosse le rôle difficile de Pierre, un écrivain renommé, lâche et antipathique. Le troisième personnage est Franca, l’épouse de Pierre, admirablement interprétée par Nelly Benedetti qui compose une femme forte au caractère déterminé. Comme analysé judicieusement par Nicolas Saada (cf. bonus), La Peau douce narre la passion fortuite et impossible entre un homme du « passé », embourgeoisé, dont les valeurs n’ont plus cours, et une jeune femme de son temps, aux aspirations moderne contradictoires (cf. scène de la danse) et incomprise par cet amant pusillanime. Le choix des comédiens est d’ailleurs significatif : Jean Desailly, 44 ans, de la « Comédie française », personnifie le cinéma français de qualité houspillé par la Nouvelle Vague, alors que Françoise Dorléac, 22 ans, représente la jeunesse anticonformiste. Présenté à Cannes, en compétition, le film sera éreinté par la critique qui n’a pas prisé la conclusion mélodramatique, ni bien saisie la qualité exceptionnelle de l’interprétation. Ne serait-ce que vous revoir Françoise Dorléac, sensuelle et émouvante, La Peau douce serait à ne pas manquer. Mais ce drame procure également un réel plaisir cinématographique grâce à sa mise en scène qui ne cesse de célébrer l’admiration que François Truffaut avait pour Alfred Hitchcock (son ouvrage sur le cinéaste qui paraîtra en 1966 est en cours d’écriture) : découpage (contradiction/dilatation temporelles), cadrages (gros plan, regards) et attention méticuleuse portée aux détails (interrupteurs, téléphone, voiture, vêtements) ont profités des leçons du maître. À l’évidence, si La Peau douce explore le thème trivial et sempiternel de l’adultère, son traitement à la manière d’un thriller hitchcockien, avec suspense à la clé, est incomparablement fascinant.
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Commentaire technique
Image : copie HD, nouveau master restauré HD, excellente définition, bon niveau de précision sur les détails et gros plans, grain argentique régulier, contraste respectant la photographie réaliste avec éclairage naturel de Raoul Coutard, gris très bien étagés, noirs francs, image stable et propre
Son : mixage français monophonique 1.0 « lossless », dialogues clairs et équilibrés, pas de souffle ou de distorsion, excellente dynamique sur les ambiances (circulation) et la musique de Georges Delerue
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : 
(3,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0058458/
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