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Judas and the Black Messiah : un biopic sur Fred Hampton, un des leaders du Black Panther Party (en Blu-ray, DVD et VOD)

Blu ray Judas and the Black Messiah 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

À la fin des années 1960 William O'Neal, petit malfrat, accepte de collaborer avec le FBI comme informateur. Au péril de sa vie, il doit infiltrer le Black Panther Party et se rapprocher de son leader charismatique Fred Hampton, ciblé par les autorités…

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• Titre original : Judas and the Black Messiah
• Support testé : Blu-ray
• Genre : biopic, drame
• Année : 2021
• Réalisation : Shaka King
• Casting : Daniel Kaluuya, LaKeith Stanfield, Jesse Plemons, Dominique Fishback, Ashton Sanders, Algee Smith, Darrell Britt-Gibson, Lil Rel Howery, Dominique Thorne, Martin Sheen
• Durée : 2 h 05 mn 25
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français, anglais, espagnol, néerlandais, danois, finnois, norvégien, suédois
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais - Dolby Digital 5.1 français, espagnol
• Bonus : Fred Hampton pour le peuple (Fred Hampton fo the People, 9 mn 19) - Une trahison inattendue (Unexpected Betrayal, 7 mn 47)
• Éditeur : Warner Home France

Commentaire artistique

Judas and the Black Messiah est un biopic qui raconte la courte destinée de Fred Hampton, leader de la section du Black Panther Party de l’Illinois, abattu le 4 décembre 1969 par le FBI dans le cadre du programme COINTELPRO lancé par J. Edgar Hoover. L’opération bénéficia de l’aide d’un agent infiltré, William O’Neal. Le scénario a été coécrit par Shaka King, le réalisateur du film, et Will Bergson à partir du traitement proposé par les frères Kenny et Keith Lucas. Sorti en 2021, le film a récolté deux Oscars : meilleur second rôle (Daniel Kaluuya) et meilleure chanson originale (« Fight fo You » de H.E.R.). Auparavant, il avait été remarqué comme étant le premier film à avoir eu ses acteurs et ses producteurs afro-américains nominés aux Oscars. Méconnu dans l’Hexagone, l’assassinat de Fred Hampton et de Mark Clark a été longtemps nié par les autorités jusqu’à qu’il soit révélé dans les années 70 pour aboutir en 1982 au dédommagement des familles… sans que personne ne soit poursuivi. Le scénario rend compte assez fidèlement des quelques mois d’ascension politique du jeune leader de 21 ans qui se radicalise et fait de la prison pendant que William O’Neal, recruté par le FBI, devient un Black Panther infiltré. Judas and the Black Messiah propose un portrait bien documenté de Fred Hampton, orateur hors pair incarné par Daniel Kaluuya, à base de reconstitutions solides, comme celle du discours prononcé en août 1969 dans l’église de l’Épiphanie de Chicago. Le portrait de l’informateur William O’Neal, interprété par LaKeith Stanfield, reste nuancé et évite de verser dans le manichéisme primaire. Moins documenté, le personnage n’a accordé qu’une seule interview télévisée en 1989 pour Eyes on the Prize (mais il ne s’est pas suicidé après) qui va servir à raconter les faits, bien que le film diverge parfois de cette source (anecdote du faux badge du FBI). On sait par ailleurs que William O’Neal offrait ses services de chauffeur à Fred Hampton, qu’il était totalement apolitique mais violent et agitateur (scène authentique des explosifs). Il semble que sa personnalité montrée à l’écran soit plus nuancée, sinon adoucie, que celle du vrai O’Neal, et qui laisse poindre un soupçon d’émotion (cf. bonus). Troisième protagoniste majeur du film, Deborah Johnson, jouée par Dominique Fishback, constitue le pendant romantique du biopic, ce qui suppose de nombreuses scènes intimes inventées par les scénaristes car elles n’ont jamais été révélées par l’intéressée. Ce n’est pas la seule entorse à la vérité historique : rien ne prouve que J. Edgar Hoover ait directement ordonné l’assassinat mais il était informé et il récompensa Roy Mitchell (Jesse Plemons), l’agent recruteur du FBI. Ce dernier a bien confirmé la relation quasi paternelle, visible dans le film, qu’il partageait avec son informateur. Dans le détail, Judas and the Black Messiah reste néanmoins une fiction qui arrange les faits, en particulier à propos des rencontres dramatisées avec le gang des Crowns (en fait les Blackstone Rangers), avec les Young Patriots blancs et avec les Youngs Lord. Quant à l’épisode violent de l’assaut du siège du Black Panther Party à Chicago, très impressionnant à l’écran, il amalgame deux faits différents : une fusillade nocturne suivit d’un incendie et une altercation, un autre jour, entre la police et un homme armé sur toit du parti. La mort de Jake Winters, incarné par Algee Smith, ne s’est pas déroulée comme présentée dans le film et la reconstitution de la fusillade finale décrit comme patents des faits qui restent à vérifier. Comme tout biopic, Judas and the Black Messiah condense et dramatise les évènements historiques pour les rendre attractifs au public et pour se distinguer du simple documentaire de Howard Alk et Mike Gray qui existe dès 1971, The Murder of Fred Hampton. Reconstitution réalisée avec toute l’efficacité attendue, Judas and the Black Messiah réunit les deux acteurs charismatiques de Get out (2017) qui, chacun dans leur registre, font la preuve de leur capacité à incarner les protagonistes de cette intrigue politique centrée sur une trahison sur fond d’activisme exacerbé. Leurs portraits auraient néanmoins gagnés à être plus approfondis psychologiquement et la mise en scène, très classique, à être plus audacieuse. Très intéressant.

 

Blu ray Judas and the Black Messiah

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Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition et piqué élevé sur les détails, excellente restitution des textures (tournage numérique avec Arri Alexa LF et Mini LF, Master Format 4K), belle gestion du contraste, image lumineuse légère dense avec des noirs francs, étalonnage et colorimétrie naturalistes, palette nuancée aux teintes réalistes et tons saturés

Son : mixage anglais 5.1 « lossless », dialogues très clairs au centre, excellente dynamique qui favorise les ambiances énergiques (rassemblements, discours, intervention de la police) efficacement secondées par les LFE (coups de feu, trafic), spatialisation ample aux effets surrounds immersifs naturalistes ; VF 5.1 non « lossless », doublage soigné et équilibré, dialogues clairs assez bien intégrés aux ambiances, excellente dynamique

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile griseetoile griseetoile grise(2/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile griseetoile grise(2,5/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt9784798/

 

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