Cure : une thriller ténébreux et mémorable (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4,5/5)
Synopsis
Un officier de police, Takabe, enquête sur une série de meurtres dont les victimes sont retrouvées avec une croix gravée dans le cou. Un jour, un jeune vagabond est arrêté près de l'endroit où a été retrouvé le dernier corps. Il est vite identifié comme un ancien étudiant en psychologie, devenu fou et ayant d'inquiétants pouvoirs hypnotiques, lui permettant de pousser des gens à commettre des actes criminels…
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• Titre original : Kyura
• Support testé : Blu-ray
• Genre : thriller, policier
• Année : 1997
• Réalisation : Kiyoshi Kurosawa
• Casting : Koji Yakusho, Tsuyoshi Ujiki, Anna Nakagawa, Masato Hagiwara, Yoriko Douguchi, Yukijiro Hotaru, Denden, Ren Osugi
• Durée : 1 h 51 mn 28
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 japonais
• Bonus : Le Jouet du démon par Stéphane du Mesnildot, essayiste, spécialiste du cinéma asiatique (2021, 21 mn 37) - entretien avec Kiyoshi Kurosawa (2004, 14 mn 34) - bande annonce originale (VOST, 1 mn 11)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Ayant débuté en 1983 à la Nikkatsu dans les films érotiques Pink Eiga, Kiyoshi Kurosawa y déploie un style singulier qui ne plaît pas au studio et stoppe net sa carrière de cinéaste avant de reprendre dans les années 90 avec divers films d’horreur qu’il réalise pour le cinéma et la télévision. En 1997, il écrit et dirige Cure qui, contrairement aux films de genre antérieurs, change radicalement de style : il s’agit d’un thriller policier psychologique s’inscrivant dans le nouveau courant initié par Le Silence des agneaux (1991) et par Seven (1995). Alors encore inconnu hors du Japon, le jeune réalisateur va, grâce à l’intrigue et à l’esthétique particulières de son film, impressionner durablement les critiques et le public international. Le titre Cure fait allusion à la maladie puisqu’il signifie « guérir » : tout dans ce polar insolite tourne autour des conditions ténébreuses qui entourent un suspect maladif et amnésique, peut être l’auteur de ces crimes en série caractérisés par une incision en X sur la carotide… Tout l’art de Kiyoshi Kurosawa consiste à développer une intrigue tortueuse fondée sur le terrain très compliquée et glissant de la psychanalyse qui gagne tous les personnages de l’enquête : le détective Takanabe (Kōji Yakusho), son ami psychologue (Tsuyoshi Ujiki), son épouse aliénée Fumie (Anna Nakagawa) et bien sur le suspect, habile manipulateur et hypnotiseur Mamiya (Masato Hagigawa) qui serait l’incitateur des meurtres. Ceux-ci, bien que signés par le X sanglant, sont plus qu’étranges : tous sont perpétrés par des personnes n’ayant aucune pulsion criminelle ! Si Cure semble apparemment structuré par une histoire cohérente impliquant des protagonistes au caractère affecté par des failles personnelles, ce thriller se révèle rapidement fascinant parce que son cinéaste se complait à ne rien «trancher» : le spectateur en sera pour ses frais à tenter d’échafauder une possible explication et à vouloir cerner la personnalité de Mamiya. Pour parvenir à ses fins, Kiyoshi Kurosawa recourt à un usage sophistiqué des cadrages et des éclairages. L’esthétique singulière de Cure, associé à un savant montage, est pour beaucoup dans l’étrangeté morbide, presque terrifiante, que dégage la narration ponctuée de signes déclencheurs récurrents qui encombrent l’esprit du détective Takanabe (briquet, liquide, couleur rouge, hallucinations). Entre critique non déguisée de la société japonaise corsetée et subtiles allusions savantes (Mesmer, film d’archive), Cure surpasse la trivialité de l’investigation pour nous plonger au sein d'une quête semi fantastique dans laquelle la terreur se situe plus dans l’inconscient que dans les faits. Aux confins du surnaturel, Cure est un polar psychologiquement excitant qui n’a pas fini de troubler la pensée. Brillant.
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Commentaire technique
Image : copie HD, nouveau Master restauré HD, définition et piqué remarquables, grain argentique homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2018 2K), gestion subtile des contrastes avec une photographie privilégiant volontairement les basses lumières d’où une image peu lumineuse, étalonnage froid et colorimétrie délibérément terne sans excès de teintes vives et tons peu saturés
Son : mixage 5.1 japonais, dialogues clairs au centre, très belle dynamique qui favorise l’étrangeté des ambiances et soutient la singulière partition stressante de Gary Ashiya, spatialisation naturaliste efficace sans hypertrophie bien distribué surs les surrounds, LFE énergiques et suggestifs ; VO 2.0 plus resserrée mais très dynamique
Notre avis
Image : 
(4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0123948/
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