Les Entrailles de l'enfer : un slasher hybride déroutant (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Agressée et violée neuf mois plus tôt par une monstrueuse créature surgie de la nuit, Caroline McLeary donne naissance à un enfant qui, en dépit de ses origines, semble normal. À dix-sept ans cependant, Michael McLeary commence à ressentir des symptômes de plus en plus envahissants, de plus en plus violents, dont surtout des visions cauchemardesques. Hospitalisé, il s'enfuit, poussé par son instinct vers le lieu maudit de sa conception…

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• Titre original : The Beast Within
• Support testé : Blu-ray
• Genre : horreur
• Année : 1982
• Réalisation : Philippe Mora
• Casting : Ronny Cox, Bibi Besch, Paul Clemens, Don Gordon, R.G. Armstrong, Katherine Moffat, L.Q. Jones, Logan Ramsey
• Durée : 1 h 37 mn 55
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 stéréo anglais - DTS-MA 2.0 monophonique français
• Bonus : boîtier Digibook limité avec le Blu-ray et le DVD du film - présentation du film par Olivier Père (2021, 21 mn 32) - bande annonce (1 mn 27) - livret « Les entrailles de l’enfer : Régime carné » (24 pages)
• Éditeur : Sidonis Calysta

Commentaire artistique

A l’initiative du producteur chanceux de la trilogie La Malédiction (1973-1978), le film d’horreur Les Entrailles de l’enfer est adapté, assez vaguement, d’un roman d’Edward Levy. Le scénario est signé par Tom Holland, alors acteur de seconde zone qui n’a pas encore prouvé ses talents de spécialiste du film d’épouvante (Vampire, vous avez dit vampire, 1985 et Jeu d’enfant, 1988). Contrairement au roman, l’intrigue du film puise directement dans le mythe du loup-garou, sauf que la créature ne sera pas un lycanthrope classique mais un garçon possédé qui a été engendré par une bestiole kafkaïenne ! Pour diriger les exploits de ce monstre assoiffé de sang, racontés avec force références (aux monstres Universal, à H.P. Lovecraft), c’est un réalisateur australien d’origine française qui est retenu : Philippe Mora, alors connu pour son biopic prometteur Mad Dog Morgan (1976), avec Dennis Hooper et David Gulpilil. Vu la modestie de son budget Les Entrailles de l’enfer ne peut pas compter sur des stars mais le film réunit néanmoins des acteurs convaincants. Le couple Eli et Caroline MacCleary sera incarné par Ronny Cox, qui obtient, chose rare dans sa carrière, un rôle principal, et par Bibi Besch. Les deux acteurs n’approuveront pas, au final, la tournure gore du film alors que Paul Clemens, qui joue leur fils Michael, adorera ! Pour le reste du casting, Philippe Mora, fan de Sam Peckinpah, engage quelques-uns de ses comédiens habituels aux faciès mémorables. Bien que tourné en partie dans des décors réels (Winfield State Hospital...), Les Entrailles de l’enfer ne peut dissimuler le goût de son réalisateur pour la démesure : la fameuse métamorphose de la bête, scène incontournable du genre qui d’ailleurs se fait attendre, et malgré un excellent travail de maquillage de Tom Burman, vire au Grand-Guignol, supprimant de facto tout réalisme potentiel à l’intrigue, et ce d’autant plus que quelques coupes vont encore accentuer la confusion de l'histoire. Comme souvent avec ce genre de série B généralement peu appréciée à leur sortie, Les Entrailles de l’enfer est devenu un film culte de vidéoclub, très apprécié pour son ton insolite et pour ses changements incessants d’orientation qui laissent le spectateur dans l’expectative, confronté à un enchainement incohérent mais fascinant de stéréotypes du genre. Bizarre, inégal et référentiel : un cocktail pour le moins surprenant, superbement soutenu par la musique suggestive de Les Baxter.

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Commentaire technique

Image : copie HD, image très propre, excellente définition, piqué sans faille, grain argentique homogène (tournage en 35 mmm Panavision), gestion maitrisée du contraste avec une belle restitution des éclairages en faible lumière (très nombreuses scènes nocturnes), étalonnage et colorimétrie naturalistes, tons nuancés

Son : mixage anglais 2.0 stéréo (Dolby Stéréo au cinéma), dialogues centrés très clairs, excellente dynamique qui profite surtout à la partition colorée de Les Baxter, spatialisation frontale avec effets latéraux qui aèrent l’espace et l’orchestration musicale ; VF 2.0 monophonique donc plus étriquée, dynamique, doublage soigné mais voix décollées des ambiances