L'Appel de la chair - La Dame rouge tua sept fois : le « giallo gothique » selon Emilio Miraglia (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
L’Appel de la chair : depuis la mort de son épouse Evelyn, Alan Cunningham, un lord anglais, voit sa santé mentale s'effondrer. Il passe son temps à se livrer à des jeux sadomasochistes avec des prostituées dans son château en ruines. Un jour, il rencontre la belle Gladys, sosie parfait d'Evelyn. Il la demande en mariage et la fait venir vivre au château. Peu à peu, il devient alors victime d'hallucinations, hanté par le fantôme de se première femme.
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La Dame rouge tua sept fois : au cours d'une dispute dans le jardin du château familial, Kathy Wildenbrück tue sa sœur Evelyne. Peu après, un étrange personnage vêtu de rouge assassine des proches de Kathy. Des témoins affirment avoir reconnu Evelyne qui est pourtant morte. Ceci serait la continuation de la malédiction qui touche la dynastie des Wildenbrück : tous les cent ans, la « Dame rouge » possèderait le corps d'un membre de la famille, l'obligeant ainsi à tuer sept personnes.
• Titre original : La Notte che Evelyn uscì dalla tomba - La Dama rossa uccide sette volte
• Support testé : Blu-ray
• Genre : giallo, horreur, policier
• Année : 1971, 1972
• Réalisation : Emilio Miraglia
• Casting : (1) Anthony Steffen, Marina Malfatti, Enzo Tarascio, Giacomo Rossi Stuart, Umberto Raho, Roberto Maldera, Joan C. Davis, Erika Blanc (2) Barbara Bouchet, Ugo Pagliai, Marina Malfatti, Marino Masé, Pia Giancaro, Sybil Danning, Nino Korda, Fabrizio Moresco
• Durée : 1 h 42 mn 43 - 1 h 39 mn 08
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 (Techniscope)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique italien, français
• Bonus sur le film L’Appel de la chair : boîtier Digipack contenant le Blu-ray et le DVD du film (1 h 38 mn 34) - films annonces de Le Parfum de la dame en noir (3 mn 13) et La Dame en rouge tua sept fois (3 mn 13) - film annonce original (VO, 2 mn 44) - diaporama (1 mn 54) - présentation du film par Emmanuel Le Gagne (21 mn 31)
• Bonus sur le film La Dame rouge tua sept fois : boîtier Digipack contenant le Blu-ray du film et le DVD du film (1 h 35 mn 09) - films annonces de Le Parfum de la dame en noir (3 mn 13) et L’Appel de la chair (2 mn 44) - film annonce original (VO, 3 mn 13) - diaporama (1 mn 36) - le film vu par la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic (2021, 13 mn 46) - présentation du film par Emmanuel Le Gagne (22 mn 37)
• Éditeur : Artus Films
Commentaire artistique
L’Appel de la chair et La Dame rouge tua sept fois ont été dirigés en 1971 et 1972 par Emilio Miraglia, réalisateur depuis 1967, qui n’a à son actif que six long-métrages. Ces deux films sont interprétés par Marina Malfatti, actrice italienne qui devint dans les années 70 une des figures emblématiques du giallo, le film d’exploitation mixant l’énigme policière, l’horreur et l’érotisme. Si certains réalisateurs, tels que Dario Argento, Mario Bava et Lucio Fulci, sont considérés, à juste titre, comme des maîtres du genre, Emilio Miraglia est sans doute moins réputé car il ne réalisera que ces deux seuls gialli, portraits de femmes tueuses pourtant dignes d’intérêt. Souvent présenté dans des versions tronquées et remontées, L’Appel de la chair pourra être apprécié dans sa version intégrale restaurée. Écrite par Massimo Felisatti et Pabio Pittorru, l’intrigue, particulièrement tortueuse, joue habilement avec le ressort classique du complot machiavélique dont le déroulement autorise le développement d’une histoire fantastique ponctuée de quelques séquences érotiques. Le film a été analysé avec justesse comme une fusion habile entre l’horreur gothique et le giallo naissant des années 70. Si le titre italien « la nuit où Evelyn est sortie de la tombe » (bien plus évocateur que le titre VF très accrocheur), l’existence d’un château décrépi et de sa crypte, l’emprise d’un portrait maléfique et le retour d’une revenante mécontente renvoient au film classique d’épouvante, le traitement de l’histoire, l’esthétique chatoyante et la musique suggestive relèvent du nouveau genre. Avec L’Appel de la chair, Emilio Miraglia semble avoir privilégié l’atmosphère gothique qui brouille la narration par des touches de surnaturel et qui ne cesse de surprendre par son ton singulier et ses scènes sanglantes, souvent choquantes. Si la perversité et la nudité de certaines séquences paraissent des ajouts commerciaux obligés, n’apportant rien à la dramatisation du récit, la photographie soignée et la brillante partition signée Bruno Nicolai sont des atouts précieux à l’instar du casting expérimenté dominé par la prestation d’Anthony Steffen, acteur adulé des westerns spaghetti et des pépla, et de la sexy Marina Malfatti, peu avare de ses charmes. Le second giallo d’Emilio Miraglia, tourné l’année suivante principalement en Bavière pour les extérieurs, La Dame rouge tua sept fois, est plus ouvertement inspiré des codes définis par Dario Argento dans la « trilogie animale » (1969-1971), ses premiers films en tant que réalisateur. Les amateurs n’auront pas de mal à déceler les inspirations de cette intrigue tarabiscotée, presque rendue obscure sinon incompréhensible, par des séquences oniriques, et basée sur la sororité et le traumatisme de l’enfance. Le film est aussi formellement inspiré de l’esthétique propre au cinéaste en se fondant sur le traitement graphique des meurtres (encore une fois très violents), l’emploi de la couleur et de la musique. Pourtant La Dame rouge tua sept fois est loin d’être une pâle copie du maître puisque, une nouvelle fois, Emilio Miraglia n’hésite pas à insuffler des emprunts purement gothiques, allant de l’usage impressionnant de costumes flamboyants (cape symbolique de la tueuse) aux décors baroques (crypte submersible) et à l’intrusion assumée du surnaturel (peinture, apparitions fantomatiques). Disposant d’un casting d’actrices très sexy, Barbara Bouchet (Kitty), Sybil Danning (Lulu) et Marina Malfatti (Franziska), Emilio Miraglia n’a eu aucun mal à doter son film de séquences légères, inhérentes au genre et très attendues, mais fort heureusement sans qu’elles ne phagocytent le récit. Tout comme L’Appel de la chair, La Dame rouge tua sept fois a tout l’attrait de son caractère hybride, entre gothique et giallo, qui fait l’intérêt et la spécificité du style d’Emilio Mariglia qui se démarque agréablement des innombrables gialli ayant fleuris dans les années 70. L'excellente qualité des copies blu-ray invitent à découvrir ou à revoir ces deux films dans d’excellentes conditions techniques. Distrayant.
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Commentaire technique
L’Appel de la chair
Image : copie HD, scan 2K du négatif original Techniscope à 2 perforations, belle définition globale et piqué satisfaisant, grain argentique discret (tournage en 35 mm Techniscope, Master Format 2K), très belle restitution des contrastes, image lumineuse et noirs denses, étalonnage chatoyant, colorimétrie vive (Technicolor) aux teintes chaudes et tons saturés, image propre et stable
Son : mixage italien 2.0 monophonique, dialogues postsynchronisés clairs et équilibrés, dynamique satisfaisante sur les ambiances et bonne sur la musique de Bruno Nicolaï, pas de saturation ou de souffle ; VF 2.0 monophonique claire, niveau plus élevé qu’en VO, voix moins naturelles trop détachés des ambiances
La Dame rouge tua sept fois
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Image : copie HD, scan 2K du négatif original Techniscope à 2 perforations, excellente définition, piqué sur les détails et les textures, grain argentique fin (tournage en 35 mm Techniscope, Master Format 2K), image propre et lumineuse, contraste restituant les éclairages crus d’Alberto Spagnoli, étalonnage chatoyant à la colorimétrie vive
Son : mixage italien 2.0 monophonique, dialogues postsynchronisés équilibrés, excellente dynamique qui favorise la musique colorée de Bruno Nicolaï, pas de distorsion ; VF 2.0 monophonique dynamique, doublage soigné mais pas assez intégré dans les sons des ambiances
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(3,5/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : ((3,5/5)
IMDb
L’Appel de la chair : https://www.imdb.com/title/tt0067487/
La Dame rouge tua sept fois : https://www.imdb.com/title/tt0068444/
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