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Benedetta : un portrait féminin plus esthétique que sulfureux (en Blu-ray, DVD et VOD)

Blu ray Benedetta 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)

Synopsis

Au 17ème siècle, alors que la peste se propage en Italie, la très jeune Benedetta Carlini rejoint le couvent de Pescia en Toscane. Dès son plus jeune âge, Benedetta est capable de faire des miracles et sa présence au sein de sa nouvelle communauté va changer bien des choses dans la vie des sœurs.

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• Titre original : Benedetta
• Support testé : Blu-ray
• Genre : biopic, drame
• Année : 2020
• Réalisation : Paul Verhoeven
• Casting : Virginie Efira, Charlotte Rampling, Daphne Patakia, Lambert Wilson, Olivier Rabourdin, Louise Chevillotte, Hervé Pierre, Clotilde Courau
• Durée : 2 h 11 mn 13
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
• Bonus : entretien exclusif avec Paul Verhoeven, croisé avec les propos de Virginie Efira (2021, 41 mn 05, réalisé par David Dessites)
• Éditeur : Pathé !

Commentaire artistique

Benedetta, nouveau film de Paul Verhoeven, a joué de malchance, suite aux sérieux ennuis de santé du réalisateur et à l’épidémie de Covid 19 qui ont retardé sa sortie de 2019 à 2021. Si le cinéaste n’évoque pas ces délais dans son entretien (cf. bonus), il indique en revanche avoir travaillé sur le scénario avec son collaborateur de longue date Gerard Soetemen jusqu’à ce qu’une divergence de fond (sur l’aspect sexuel de l’intrigue) ne les sépare. La version filmée résulte de diverses réécritures par David Birke et Paul Verhoeven. Le sujet abordé par ce drame en costumes s’inspire de travaux universitaires - en particulier le livre de Judith C. Brown paru en 1986 (traduit en France en 1987 : «Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne») - sur un personnage féminin historique, Benedetta Carlini. Cette nonne est devenue l’abbesse du couvent des Théatines à Pescia en Toscane en 1619 après qu’elle ait multiplié les expériences de visions mystiques et qu’elle ait reçu les stigmates mais tous ces indices ne résisteront pas à une enquête qui dénonçait ses mystifications. À cette occasion, sœur Bartolomea, chargée de veiller sur Benedetta dans sa cellule, avouera avoir subie des agressions sexuelles. On comprend que c’est cet aspect homosexuel sulfureux qui a intéressé Paul Verhoeven, alors que visiblement l’étude de la vraie nature de Benedetta relève surtout de la psychanalyse : obsédée par le pouvoir dans un univers patriarcal, la sœur a tout fait pour s’en emparer en sollicitant la crédulité de son entourage, forcément plus sensible à ses tromperies à l'époque de la Contre-Réforme. L’homosexualité féminine existait dans les couvents au 17e siècle (cf. ouvrage de Geneviève Reynes) mais l’intérêt de l’histoire de Benedetta est d’être une des rares sources écrites existantes sur le sujet (procès dans les archives d’état de Florence). Benedetta est donc un biopic orienté qui reflète les intentions cinématographies du réalisateur plutôt que l’obsession de la reconstitution historique fidèle. Selon lui (cf. bonus), jamais un tel film n’aurait pu être tourné dans la puritaine Hollywood, mais les moyens confortables d’un tournage à gros budget avec décors soignés et foule de figurants ne sont guère différents d’un long-métrage américain. Si la photographie de Jeanne Lapoirie est splendide et si la partition d’Anne Dudley respire le film épique, Benedetta a bien souvent l’apparence d’un beau livre d’images. Le talent et la maestria de mise en scène de Paul Verhoeven sont toujours efficaces (scènes de la comète, de la peste, du bûcher) mais, bien que recyclant ses thématiques habituelles - scènes crues de sexe et séquences gore bien sanguinolentes sur fond de question religieuse - il semble avoir perdu la frénésie qui caractérisait, dans le même registre, La Chair et le Sang (Flesh and Blood, 1985). Certes Benedetta est un film provocateur (cf. bonus où le cinéaste indique les menaces encourues par son équipe et rappelle les conséquences du film de Martin Scorsese sorti en 1988), admirablement interprété par un casting féminin irréprochable, qui dessine le portrait d’une femme manipulatrice en avance sur son temps. Mais il peine à convaincre : lorgnant vers le film de genre (visions formellement classiques, changement de timbre de voix emprunté à L’Exorciste…), Benedetta est un spectacle trop luxueux et trop démonstratif pour être intrinsèquement sulfureux. Laissant au spectateur le choix de décider qui est vraiment sœur Benedetta, mais tout en réécrivant son histoire dans un sens plus érotique que politique, le réalisateur nous livre sa vision de cette personnalité singulière, féministe précoce éprise de pouvoir et de liberté dans un contexte particulièrement défavorable. Une approche finalement assez convenue bien éloignée des fulgurances qui ont fait la réputation de son cinéma.

 

Blu ray Benedetta

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Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition et piqué remarquable sur les détails (tournage avec Arri Alexa Mini, Master Format 2K), très bonne gestion des contrastes, image très lumineuse, étalonnage naturaliste, colorimétrie aux teintes chaudes et tons nuancés

Son : mixage français 5.1, dialogues clairs au centre, très bonne dynamique qui profite aux ambiances (peste, chants) et à la musique colorée d’Anne Dudley, spatialisation moderne, ouverte, très immersive avec usage spectaculaire des surrounds, LFE efficace

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile griseetoile grise(2,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt6823148/

 

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