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Peter Ibbetson : le film adulé des Surréalistes (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Peter Ibbetson 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Arraché à son amie Mimsy alors il n'avait que huit ans, Peter Ibbetson ne vit que dans l'espoir incertain de la retrouver. Désormais architecte à Londres, il reçoit pour mission de rénover les écuries du duc de Towers, dont l'épouse l'attire irrésistiblement. Au moment où il découvre que la duchesse et Mimsy sont une seule et même femme, il tue son mari armé dans un geste de légitime défense. Condamné à la prison à perpétuité, Peter Ibbetson n'en continue pas moins à vivre sa passion éperdue, relié à celle qu'il aime tant par la pensée et le rêve…

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• Titre original : Peter Ibbetson
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame, fantastique
• Année : 1935
• Réalisation : Henry Hathaway
• Casting : Gary Cooper, Ann Harding, John Halliday, Ida Lupino, Douglass Dumbrille, Doris Lloyd
• Durée : 1 h 24 mn 59
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : LPCM 2.0 monophonique anglais
• Bonus : présentation du film par Maxime Leroy, maître de conférence en littérature britannique du XIXème siècle (2021, 28 mn 15) - Peter Ibbetson, histoire d’un rêve (2008, 25 mn 47) - présentation du film par Bertrand Tavernier et Noël Simsolo (2008, 25 mn 48) - livret « Peter Ibbetson Dreams are my Reality » (20 pages)
• Éditeur : BQHL

Commentaire artistique

Déjà adapté au cinéma en 1921 dans un film muet désormais perdu, Peter Ibbetson transpose à l’écran le premier roman de George du Maurier, le grand-père de Daphne, publié en 1891 et qui sera traduit en français par Raymond Queneau en 1944. Cet ouvrage surréaliste, ayant le rêve comme argument dramatique, se déroule à Paris (rue de la Pompe) où l’auteur passa sa jeunesse. Il est question d’onirisme et de rencontre amoureuse télépathique par-delà les contingences terrestres. Réalisé en 1935 par Henry Hathaway, Peter Ibbetson s’inspire à la fois du roman et de la pièce de théâtre qu’en tira John Nathaniel Raphael en 1917. Le film interprété par Gary Cooper (Peter Ibbetson), Ann Harding (Mary) et la très jeune Ida Lupino (Agnes), possède la singularité d’avoir été encensé par le mouvement surréaliste qui le considérait comme l’expression parfaite au cinéma de l’existence d’une réalité supérieure révélant le vrai fonctionnement de la pensée. Pourtant, à sa sortie, le film est incompris et n’émeut pas le public américain peu porté, à l’époque, sur une idylle surnaturelle qui brave le temps et se moque de la platitude des romances hollywoodiennes. Cette réception s’explique probablement parce que la star du film, Gary Cooper, et le réalisateur, Henry Hathaway étaient identifiés par les spectateurs comme les artisans d’un grand film d’aventures à succès Les Trois lanciers du Bengale (1935), œuvre bien éloignée du fantastique intellectualisé de Peter Ibbetson. D’ailleurs c’est le studio qui imposa le réalisateur à la demande de Gary Cooper et Henry Hathaway devra composer avec une équipe de tournage déjà constituée tout en obtenant la liberté de retoucher le scénario. Filmé en studio, Peter Ibbetson profite de l’artificialité des décors qui accentue l’onirisme des situations, magiquement éclairées et photographiées par Charles Lang. La photogénie, le charme élégant de Gary Cooper et la justesse de son interprétation mesurée, sont d’une redoutable efficacité. Quant à Ann Harding, bien que pas vraiment en harmonie avec l’acteur mais qui était dubitative sur la qualité finale de la production, son jeu, magnifié par la lumière du studio et l’art du filtre de diffusion, est délectable, à défaut d'être mémorable. La réalisation minutieuse d’Henry Hathaway est tout à fait en adéquation avec le thème métaphysique de cette romance poignante qui défie le temps : une passion qui n’était pas si aisée à transposer en image et qui frôle parfois le mélo. Dans la dernière partie du film, sa mise en scène est même digne d’éloge puisqu’elle parvient sans heurt à exprimer le changement fondamental d’état de la passion amoureuse qui insensiblement transcende la trivialité charnelle en une union éthérée et éternelle. Le cinéaste était conscient de l’importance de ce Peter Ibbetson qu’il considérait comme son meilleur film et dont cette réédition en Blu-ray, accompagnée de suppléments bienvenus, permettra d’apprécier toute la richesse et la singularité artistique. A (re)découvrir.

 

Blu ray Peter Ibbetson

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Commentaire technique

Image : copie HD, bonne définition et piqué correct qui faiblit sur les plans à effets spéciaux et avec l’usage du filtre de diffusion sur les visages, grain argentique discret mais texture cinéma (tournage en 35 mm), légère instabilité du cadre, quelques défauts subsistent, bon contraste, image lumineuse, noirs soutenus, échelle des gris homogène

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs, souffle assez régulier, bonne dynamique, haut du spectre limité, quelques fluctuations sonores

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0026866/

 

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