Le Vampire et le sang des vierges : une curiosité gothique «Made in Germany» (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
En 1801, pour avoir assassiné douze jeunes femmes, la treizième, Béatrice de Brabant s'étant échappée, le comte Regula est condamné à être écartelé en place publique. Avant son supplice, il promet de revenir se venger. 35 ans plus tard, l'avocat Roger de Mont-Elise reçoit une invitation au château d'Andomai, demeure de la famille Regula. En chemin, il sauve une jeune femme d'une attaque de bandits : Lilian de Brabant, elle aussi invitée au château.
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• Titre original : Die Schlangengrube und das Pendel
• Support testé : Blu-ray
• Genre : horreur
• Année : 1967
• Réalisation : Harald Reinl
• Casting : Lex Barker, Karin Dor, Christopher Lee, Carl Lange, Christiane Rücker, Vladimir Medar, Dieter Eppler
• Durée : 1 h 23 mn 31
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique anglais, allemand, français
• Bonus : boîtier Mediabook limité avec le film en version intégrale en Blu-ray et en DVD - livret « Dr. Harald Reinl, grandeur et décadence du cinéma populaire ouest-allemand » rédigé par Christophe Bier (80 pages)
• Bonus sur le Blu-ray : film annonce original (VO, 3 mn 11) - Diaporama d'affiches et photos (3 mn 30) - version Super 8 B (VO, 16 mn 01) - version Super 8 A (VO, 16 mn 23) - Lieux du tournage 1967-2020, visite des lieux du tournage par Markus Wolf (VOST, 7 mn 41) - Le Train fantôme du comte Regula, présentation du film par Stéphane Derderian et Christian Lucas (2021, 39 mn 12)
• Éditeur : Artus Films
Commentaire artistique
Le titre français Le Vampire et le sang des vierges est racoleur - pratique courante des séries B dans les années 60 - alors que l’original Die Schlangengrube und das Pendel (La Fosse aux serpents et le pendule) est bien plus explicite (même si, cf. bonus, il a aussi été exploité en Super 8 sous le titre Die Schlangengrube des Grafen Dracula) puisque ce film d’horreur allemand s’inspire de la célèbre nouvelle d’Edgard A. Poe « Le puits et le pendule » parue en 1842 et si souvent adaptée au cinéma. Cette rare incursion du cinéma germanique dans le genre horreur gothique a été réalisée par Harald Reinl, cinéaste connu (cf. livret très instructif de Christophe Bier) pour ses films de genre : on lui doit deux variations sur le Dr. Mabuse, la série des Winnetou incarné par Lex Barker et la fresque en deux parties La Vengeance de Siegfried (Die Nibelungen, 1966-1967 édité chez Arthus Films) qu’il tourne juste avant Le Vampire et le sang des vierges. Le casting de ce dernier est familier au cinéaste puisqu’il emploie son épouse sexy Karin Dor (baronne von Brabant) et son acteur fétiche Lex Barker (Roger), un brin compassé, auxquels il joint Christopher Lee dans le rôle secondaire du comte pseudo-vampire, Frederic Regula, et Carl Lange (Anathol) en acolyte peu amène. La présence du grand acteur britannique, hélas sous-employé, renforce l’aspect « Hammer Films » de la production dans laquelle on retrouve le style propre au studio. Mais si Regula redoute le symbole de la croix, le personnage n’est pas vraiment un vampire suceur de sang à la manière de Dracula comme la publicité a vendu le film. L’emprunt à Poe est aussi très limité à une séquence mais Harald Reinl manie les codes du genre à la perfection avec éclairages expressionnistes, couleurs vives et saturées, et tout le folklore habituel : fiacre, étrange forêt, brumes, ruines inquiétantes, souterrains, machines de torture, etc. Si l’on aime l’esthétique appuyée et le classicisme formel chers au gothique anglais, Le Vampire et le sang des vierges en est la parfaite transposition : en choisissant la version anglaise, le résultat est garanti ! Outre ses acteurs, tout à fait photogéniques, le film bénéficie d’une très belle photographie d’Ernst W. Kalinke mettant en valeur les sites naturels retenus de Basse Saxe et de Bavière (cf. bonus), les décors (peintures inspirées de Jérôme Bosch revus par un artiste français) et les costumes soignés ainsi que d’une musique singulière de Peter Thomas. Usant sans contrainte de toutes les spécificités du genre qu’il revisite, multipliant les péripéties plus que de raison et empruntant à loisir au fantastique et au surréalisme, cette série B d’Harald Reinl se démarque de toutes ces productions cheap qui fleurissaient à l’époque : sa vision atteste que ce film, unique chez nos voisins germaniques, est à l’égal de meilleures adaptations d’Edgar A. Poe par Roger Corman et des grandes réussites de la Hammer. Quant aux vierges promises par le titre VF « alléchant », elles seront remisées dans le décor pour éviter les foudres de la censure. Au final un très bon film de genre, véritable catalogue des codes du cinéma d’horreur gothique, tempéré par un certain humour et une distanciation savoureuse. Comme toujours chez l’éditeur, le Blu-ray et le DVD sont inclus dans un splendide Mediabook cartonné de toute beauté et richement illustré. À découvrir sans attendre.
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Commentaire technique
Image : copie HD, Master 2K restauré, belle définition globale avec du piqué sur les détails, grain argentique homogène pour une texture très cinéma (tournage en 35mm, Master Format 2K), excellente gestion des contrastes restituant les éclairages contrastés et les noirs soutenus, image très bien nettoyée, étalonnage et colorimétrie naturalistes, teintes nuancées et tons saturés
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, légèrement assourdis, pas de distorsion, bonne dynamique, léger souffle ; VF 2.0 monophonique, claire et dynamique, doublage soigné et équilibré ; version allemande 2.0 monophonique, claire et doublage équilibré, voix légèrement décollées des ambiances
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(3,5/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (4/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0062235/
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