La Fille qui en savait trop : aux origines du giallo (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4/5)
Synopsis
Nora, une jeune américaine en séjour à Rome, est victime d'une agression nocturne et voit avant de s'évanouir une femme se faire assassiner. A son réveil, toute trace du meurtre a disparu, et personne ne croit à son histoire. Nora découvre alors qu'un serial killer a déjà sévi au même endroit, et qu'elle pourrait être la prochaine victime…
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• Titre original : La Ragazza che sapeva troppo
• Support testé : Blu-ray
• Genre : thriller, giallo
• Année : 1963
• Réalisation : Mario Bava
• Casting : Laeticia Roman, John Saxon, Valentina Cortese, Dante DiPaolo, Gustavo De Nardo, Robert Buchanan, Giovanni Di Benedetto, Lucia Modugno
• Durée : 1 h 25 mn 32
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique italien, français
• Bonus : boîtier Digibook limité avec le Blu-ray (85 mn 32) et le DVD du film (82mn 07) - le livret « La Fille qui en savait trop : Giallo année zéro » (24 pages) - The Evil Eye, montage américain de La Fille qui en savait trop (VOST, 1,78/1, Noir et Blanc, 1 h 32 mn 27) - présentation du film par Olivier Père (2022, 25 mn 49) - Les différentes versions du film par Bruno Terrier (2022, 13 mn 43) - All About the Girl : Memories of A Giallo Gem (VOST, 2014, 20 mn 54) - interview de John Saxon (2007, VOST, 9 mn 16) - bande annonce (VO, 2 mn 09)
• Éditeur : Sidonis Calysta
Commentaire artistique
Sorti en 1963, La Fille qui en savait trop est le premier thriller réalisé par Mario Bava, et son ultime film en noir et blanc, dont les choix artistiques initient le genre sous sa forme spécifiquement italienne du giallo. Auparavant, en 1960, le même réalisateur avait déjà remporté un vif succès international en s’essayant au film d’horreur gothique avec Le Masque du démon. Comme beaucoup de films coproduits et distribués aux USA par AIP La Fille qui en savait trop, qui sera doublé en anglais, subit un montage sensiblement différent (dont la fin) mais qui se révèle plus long et curieusement plus relâché à l’italienne que l’original (cf. bonus) ; il sortira sous le titre accrocheur et bidon de The Evil Eye (cf. supplément). Apparemment écrit à plusieurs et sans grande profondeur psychologique, l’intrigue initiale était une comédie romantique avant, heureusement, de se transformer en un giallo mémorable et précurseur. Si le talent cinématographique incontestable de Mario Bava définit de facto les prémisses du genre (situation improbable, angoisse latente, jeux visuels et sonores, etc.), le film doit une part indéniable de son intensité à l’interprétation exacerbée de la sexy Letícia Román, dont l’incarnation de Nora Davis reste inoubliable. Elle est très bien entourée par John Saxon, acteur américain bilingue à la carrière pléthorique et par la non moins séduisante Valentina Cortese, habituée des films noirs. Ce casting très impliqué a la chance d’être dirigé et photographié par Mario Bava qui va profiter à l’extrême de ses décors naturels romains (Trinité-des-Monts…) dans lequel il distille une sourde angoisse avec un usage très sophistiqué de ses éclairages. Très admirateur d’Alfred Hitchcock, le cinéaste multiplie les allusions au maitre du suspense (ne serait-ce que le titre du film) allant jusqu’à faire son propre un caméo en photographie (seulement dans la version américaine). À son exemple, il soigne ses cadrages en tant que grand chef opérateur et démontre dès les premières scènes (mort de la tante, assassinat dans l’escalier) l’étendue de son talent qui annonce son futur chef-d’œuvre, Six Femmes pour l’assassin (1964). Ce qui n’empêche pas Mario Bava de faire preuve d’un humour à l’italienne, efficace et plaisant (cf. scènes du paquet de cigarettes au début et à la fin), qui est plus renforcé encore dans la version américaine ! Jouant habilement avec la présence attractive de sa jeune actrice, qui monopolise l’attention (surtout quand elle savamment exhibée en bikini sur la largeur du cadre : scène de la plage), le cinéaste plonge son public dans l’extrême frayeur d’une situation qui est d’autant plus affolante qu’elle semble analogue à ce que l’héroïne découvre dans ses romans de gare ! Cependant, tout l’art de La Fille qui en savait trop réside moins dans son intrigue d’un tueur à l’alphabet que dans son traitement visuel avec ce style singulièrement tranché, entre expressionnisme et baroque, qui suggère explicitement toute l’angoisse des évènements : une mise en scène reconnue comme fondatrice et qui inspirera des générations de cinéastes. Il est amusant de signaler que ce film fut un échec à sa sortie en Italie et le moins rentable de toute la filmographie de Mario Bava… Et pourtant, quel film culte !
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Commentaire technique
Image : copie HD, image restaurée issue probablement du Master HD de 2014 réalisé à partir d’un interpositif à grain fin et quelques éléments d’un internégatif, le définition est excellente et le piqué solide sur les détails, texture argentique régulière et discrète (tournage en 35 mm, Master Format 2K), image stable et bien nettoyée (sauf la rayure au générique), le contraste est bien maitrisé, excepté le générique grisâtre, avec de bons écarts entre les noirs denses et les blancs nuancés, la gamme de gris est très harmonieuse
Son : mixage italien 2.0 monophonique, dialogues clairs sans saturation, légèrement artificiels (post synchro à l’italienne), pas de bruit de fond ou de craquement, dynamique excellente, léger tassement dans les aigus ; VF 2.0 monophonique claire, niveau plus élevé que la version italienne, doublage convenable mais voix décollées ; la version anglaise du montage américain The Evil Eye est dynamique, sans distorsion et plutôt réussie
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : 
(3,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0057443/
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