La Chair et le sang : la fin du Moyen-Âge selon Paul Verhoeven (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Le Moyen Âge touche à sa fin. Partout règnent la guerre, la peste et l'anarchie. Des bandes de mercenaires vendent leurs services aux plus offrants. S'estimant trahis par un seigneur auquel ils ont prêté main forte, Martin et ses hommes se retournent contre lui, semant la terreur et la violence…
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• Titre original : Flesh+Blood
• Support testé : Blu-ray
• Genre : aventure
• Année : 1985
• Réalisation : Paul Verhoeven
• Casting : Rutger Hauer, Jennifer Jason Leigh, Tom Burlinson, Jack Thompson, Fernando Hilbeck, Susan Tyrrell, Ronald Lacey, Brion James
• Durée : 2 h 07 mn 52
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 stéréo anglais, DTS-HD MA 2.0 monophonique français
• Bonus : collection Coffrets Ultra Collector n° 22 avec le Blu-ray et le DVD du film - le livre «Comment survivre La Chair et le sang» rédigé par Olivier Père comprenant de nombreuses archives et photos exclusives (160 pages)
• Bonus sur le Blu-ray : commentaire audio de Paul Verhoeven (VOST) - rencontre avec Paul Verhoeven (2012, 21 mn 43) - entretien avec Gerard Soeteman (2013, 18 mn 27) - Composer La Chair et le sang : entretien avec Basil Poledouris (2004, 12 mn 40) - bande annonce (HD, 2 mn 35)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
Dans la collection coffrets Ultra Collector, le n° 22 est consacré au film de Paul Verhoeven La Chair et le sang, objet d’une édition limitée et numérotée avec un visuel exclusif réalisé par Pete Lloyd et d’un copieux livre signé Olivier Père. Comme le souligne le réalisateur, ce film correspond à un souhait de donner une nouvelle vision de l’époque moyenâgeuse, moins stéréotypée que dans les fictions hollywoodiennes et plus proche d’une certaine véracité, en insistant sur la brutalité et la dureté d’une période particulièrement morbide. Mais dans le fond, ce médiéval crépusculaire sonnant la fin des valeurs morales, qu’il se plaît à mettre en scène, n’est guère plus vraisemblable aux yeux d’un historien que les reconstitutions californiennes hautes en couleurs qu’il dénigre. Si effectivement l’action se situe en 1501, donc à la charnière entre la fin du Moyen-Âge et le début de l’époque moderne, le scénario, coécrit avec Gérard Soeteman et basé sur un ouvrage d’historien (Johan Huizinga), traite de l’époque selon un concept cinématographique qui reflète les intentions artistiques et créatives du réalisateur (influencé par La Horde sauvage), voire de ses obsessions, en l’occurrence le sexe (chair) et la mort (sang), bref le célèbre duo freudien Eros et Thanatos ! C’est avec ce film que Paul Verhoeven va accéder à la notoriété internationale : c’est son premier long métrage hors de son pays et c’est une grosse production tournée en anglais en Espagne avec Jean de Bont comme directeur de la photographie. Le casting associe l’acteur de prédilection Rutger Hauer (emploi qui se soldera par une brouille définitive), une toute jeune interprète américaine Jennifer Jason Leigh et l’acteur-chanteur australien Tom Burlinson. Tout ce petit monde, qui manque de cohésion, est heureusement bien épaulé par des seconds rôles solides, joués notamment par Susan Tyrell et Brion James. Cependant malgré ses nombreux anachronismes, La Chair et le sang n’est pas non plus totalement farfelu puisque le récit s’appuie sur des personnages historiques : Hans Bockhold, dit Jean de Leyde, qui instaura la terreur fanatique à Munster dans les années 1535 et Sir John Hawkwood, mercenaire anglais au service du roi en 1360 puis de diverses cités italiennes. Néanmoins les aventures truculentes narrées dans son film s’accompagnent d’une esthétique baroque et d’une approche enragée qui envahit l’action et plonge le spectateur dans un univers déniant tous les codes moraux et toute bienséance, au point d’être soit fortement censuré, soit carrément rejeté. Bref, tous les ingrédients qui l’ont hissé au rang de film culte ! Choquant, fascinant, révoltant, etc. les adjectifs ne manquent pas pour qualifier cette œuvre singulière, souvent mal interprétée du fait de son hyperréalisme choc (scène de viol, émancipation dans le stupre..) : le souhait de brosser le tableau d’une époque en phase d’émancipation a été faussé par l’ambiguïté intrinsèque de son argumentation. Mais Paul Verhoeven se trompe d’époque en décrivant une société de la Renaissance aux oripeaux médiévaux. À trop vouloir traiter de la modernité sous une apparence proprement médiévale, mâtinée de sources pléthoriques inappropriées (tableaux de la Renaissance, maquettes façon Da Vinci, féminisme latent, etc.), le cinéaste renvoie son film au distrayant spectacle épique qu’il condamnait… C’est donc à une recréation tout à fait personnelle de l’époque médiévale que nous convie La Chair et le sang dont les excès artistiques ne convainquent pas vraiment mais qui démontrent l’excellence d’un talent de metteur en scène qui allait faire florès à Hollywood dans les années suivantes.
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Commentaire technique
Image : copie HD, Master HD, très bonne définition, piqué sur les détails, texture argentique fine (tournage en 35 mm Technovision, Master Format 2K), gestion naturaliste du contraste avec des basses lumières nuancées, étalonnage et colorimétrie naturalistes, teintes nuancées, tons saturés, image propre
Son : mixage anglais 2.0 (Dolby Stéréo au cinéma), dialogues clairs, très bonne dynamique sur les nombreuses scènes d’action et la musique épique de Basil Poledouris, spatialisation limitée par le procédé mais très ouverte avec un usage très efficace du surround (pluie, machine de guerre) ; VF 2.0 monophonique, moins dynamique, doublage soigné, étriqué sans effet spatial de la VO
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : VO 
(4/5) VF (3/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (4/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0089153/
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