Post Mortem : photos posthumes et fantômes hongrois (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : (3,5/5)
Synopsis
En Hongrie, en 1919, miraculeusement revenu du front, Tomás exerce comme photographe post mortem dans une foire itinérante : à la demande des familles, il immortalise les défunts en recréant l'illusion de la vie par de savantes mises en scène. Alors qu'il vient d'arriver dans un village lourdement endeuillé, il est saisi par les révélations de la jeune Anna : le village serait hanté par des spectres mystérieux et terrifiants…
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• Titre original : Post Mortem
• Support testé : Blu-ray
• Genre : horreur
• Année : 2020
• Réalisation : Péter Bergendy
• Casting : Viktor Klem, Fruzsina Hais, Judit Schell, Andrea Ladányi, Zsolt Anger, Gábor Reviczky, Gabriella Hámori, András Balogh, Diána Magdolna Kiss
• Durée : 1 h 55 mn 49
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 hongrois, français
• Bonus en VOST : entretien avec le réalisateur Péter Bergendy (2022, 11 mn 50) - scènes coupées (8 mn 22) - conception des effets visuels (3 mn 07)
• Éditeur : Condor Entertainment
Commentaire artistique
Le film d'horreur Post-mortem possède deux particularités en raison de son genre : avoir été produit et réalisé en Hongrie et avoir été proposé aux Oscars. Dans son interview (cf. bonus) le réalisateur Péter Bergendy indique que ce genre était interdit sous l’ère socialiste en Hongrie. Ayant soutenu une thèse sur la psychologie du film d’horreur, il a pourtant réalisé plusieurs films de genres différents : Stop Mom Teresa (Állítsátok meg Terézanyut !, 2004), The Exam (A vizsga, 2012) et surtout le thriller Trezor (2019) multi-récompensé. Post-mortem, son premier long-métrage d’horreur a été écrit par Piros Zánkay er raconte le récit d’un soldat traumatisé de la Grande guerre devenu photographe post-mortem (étonnante coïncidence avec la série Dead Sitill de 2020 qui sort en même temps et basée sur le même métier) va affronter les fantômes d’un village perdu de Hongrie, décimé par une pandémie de grippe espagnole et en pleine paranoïa. Tomás, excellemment incarné par Viktor Klem, va, en compagnie de la jeune Anna (Fruzsina Hais) et de l’institutrice Marcsa (Judit Schell), être le témoin d’évènements surnaturels. Le duo que Tomás, survivant de la guerre, forme avec Anna, sauvée de la mort par sa tante, est tout aussi étrange que leurs relations sont ambiguës. Superbement photographié par András Nagy, qui a su construire une atmosphère visuelle épurée et morbide, l’univers fantastique de Post-mortem est véritablement fascinant dans sa première partie et retient l’attention grâce à son interprétation viscérale et à sa mise en scène au cordeau décrivant le développement de l’enquête conduite par le photographe sur la matérialité des faits dans le village. La reconstitution particulièrement soignée et la montée de l’angoisse sont remarquablement évoquées : la confrontation entre le positivisme du photographe venu de la ville et les croyances séculaires des villageois est singulièrement captivante. Dommage qu’emporté par son élan, Post-mortem passe de la suggestion à l’hypertrophie démonstrative qui envahit toute la dernière partie du long métrage : portée par des effets spéciaux très efficaces, l’intervention des fantômes est si expansive et si répétitive que le film perd en authenticité ce qu’il gagne en démonstration. Cet excès narratif, mal contenu, change le rythme d’un film qui jusque-là puisait sa force expressive dans la retenue. Les dernières scènes morbides sont trop spectaculaires pour être crédibles et la chute se révèle vraiment décevante après une excellente première partie originale qui avait su aiguiser la curiosité.
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition, piqué très accusé sur les détails (tournage numérique avec Arri Alexa Mini), gestion naturaliste du contraste favorisant les éclairages réalistes d’un univers glacial très suggestifs, beaucoup de scènes d’ambiance en basse lumière, noirs soutenus, étalonnage expressionniste froid, colorimétrie aux teintes naturelles désaturées et aux tons sans vivacité
Son : mixage hongrois 5.1, dialogues très clairs et équilibrés, excellente dynamique sur les ambiances surtout dans la deuxième partie et sur la musique suggestive composée par Atti Pacsay, spatialisation naturaliste avec une distribution spectaculaire et immersive des effets sur les surrounds et usage très efficace du LFE ; VF 5.1, claire et dynamique, niveau moins élevé que celui de la VO, doublage soigné mais sans relief et artificiel car plaqué sur les ambiances qui sont étouffées, perte du timbre particulier de la langue hongroise
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (4,5/5)
Bonus : (2,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt9834506/
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