Azuro : une adaptation lumineuse mais indolente (en DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Un été. La torpeur. Une chaleur écrasante. Un climat déréglé. Un village coincé entre la mer et la montagne. Pas de réseau. Pas de portable. Des amis qui se connaissent trop bien. Rien à faire. Ou si peu. Les vacances. Et puis arrive un bateau. Et de ce bateau, descend un homme. Un homme mystérieux…

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• Titre original : Azuro
• Support testé : DVD
• Genre : drame
• Année : 2022
• Réalisation : Matthieu Rozé
• Casting : Valérie Donzelli, Thomas Scimeca, Nuno Lopes, Yannick Choirat, Maya Sansa, Florence Loiret Caille, Odilon Aubert Choirat, Antoine Coesens, Rose Timbert, Adam Bessa
• Durée : 1 h 40 mn 34
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 français
• Bonus : Making of (6 mn 47)
• Éditeur : Blaq out

Commentaire artistique

Marguerite Duras est certainement une romancière dont les écrits comptent mais qui ne sont pas nécessairement facilement transposables au cinéma. Mathieu Rozé a pourtant tenté d’adapter « Les Petits chevaux de Tarquinia ». Ce roman autobiographique, publié en 1953, brasse de nombreux thèmes dans le cadre d’une réunion d’amis passant leurs vacances au bord de l’eau : l’uniformisation d’un séjour sans drame particulier suffit à aborder les problèmes existentiels des uns et des autres, partagés entre amitié, amour, alcool et désir de rompre les amarres. Le manque certain d’enjeu tragi-comique de l’intrigue convenait bien au propos de l’auteure mais se révèle plus contraignant quand il s’agit de cinéma. Azuro a beau être remarquablement interprété par un casting d’excellents comédiens, en particulier Valérie Donzelli (Sara), Thomas Scimeca (Vadim), Nuno Lopes (le proprio du bateau) et Florence Loiret Caille (Margaux), l’absence totale de dynamique dans l’action fait cruellement défaut et peut susciter une certaine lassitude. Malgré la beauté de la côte à la madrague de Gignac (Bouches-du-Rhône) et l’intrusion d’un mystérieux navigateur barbu, Azuro possède en effet, en apparence, un statisme de carte postale. Mais l’adaptation n’a cependant rien se reprocher et traduit plutôt subtilement « l’indolence durassienne » avec cet entre-soi ensoleillé qui a bien du mal à exister. Azuro est un film qui se mérite et invite à décrypter les symboles qui le parsèment et qui nécessitent de passer outre la banalité apparente des faits et des caractères pour mieux en saisir la dimension psychologique du récit. Transcrire le roman de Marguerite Duras en film était un pari qui n’était pas gagné d’avance, mais Azuro, par la grâce de ses interprètes et de sa mise en scène, parvient à donner corps à la vacuité, à la monotonie et au détachement de la villégiature de ce groupe d’amis désœuvrés, animés par leurs passions inavouées. Un beau travail d’adaptation littéraire qui parvient à transposer la vacuité inhérente au roman : un défi habilement relevé.

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Commentaire technique

Image : copie SD, définition correcte mais piqué très limité par le support DVD, bon contraste naturel restituant la luminosité de la côte méditerranéenne, noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes vives et tons saturés

Son : mixage français 5.1, dialogues clairs, bonne dynamique sur les ambiances de plage et la musique de Kid Francescoli, spatialisation naturaliste sans excès aux effets immersifs discrets (mer, incendie, bal), LFE ponctuels