Rosebud : un thriller visionnaire, mollement réalisé (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Sabine, petite-fille du milliardaire Charles-André Fargeau, invite quatre amies pour une croisière sur le yacht de son grand-père. Un commando terroriste attaque le bateau, supprime les membres d'équipage et enlève les cinq jeunes filles. Fargeau fait appel à Larry Martin, un journaliste qui est en réalité un agent de la CIA.

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• Titre original : Rosebud
• Support testé : Blu-ray
• Genre : espionnage, action
• Année : 1975
• Réalisation : Otto Preminger
• Casting : Peter O'Toole, Richard Attenborough, Cliff Gorman, Claude Dauphin, John V. Lindsay, Peter Lawford, Raf Vallone, Adrienne Corri, Amidou, Isabelle Huppert, Kim Cattrall
• Durée : 2 h 06 mn 33
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : boîtier Digipack 2 volets avec étui - interview d'Olivier Père, directeur de l'Unité Cinéma d'Arte France (2021, 16 mn 04) - images du tournage filmées par Dimitri Batritchevitch, chauffeur-machiniste sur la production en 1974 (6 mn 03) - film annonce (2 mn 32)
• Éditeur : Rimini Éditions

Commentaire artistique

Avec son casting étoilé et son réalisateur réputé, Rosebud - en clin d’œil à Citizen Kane - avait de quoi séduire, mais, hélas, ce n’est plus le grand Otto Preminger de Laura (1944) ou de La Rivière sans retour (1954) qui dirige cette histoire concoctée par son fils Erik Lee. Adapté d’un roman coécrit par Joan Hemingway, fille d’Ernest, l’écriture du scénario n’a cessé d’être renouvelée tout au long du tournage ! Côté acteur, Peter O’Toole, qui remplaça à la dernière minute Robert Mitchum, a bien du mal à retrouver sa prestance de Lawrence d’Arabie : à l’époque il enchaine les films de second ordre et, en plus, sera malade durant le tournage. Pour sa part, Richard Attenborough est carrément ridicule en tentant d’incarner le fanatique musulman Edward Sloat. Hormis Claude Dauphin, assez convaincant en grand industriel friqué (Charles-André Fargeau) et Isabelle Huppert, plutôt acceptable en captive insoumise (Hélène), les autres stars ne parviennet pas à faire exister leurs personnages : Kim Catrall (Joyce), Raf Vallone (George), Peter Lawford (Lord Carter), etc. Le film souffre visiblement de la mollesse de la réalisation, de la complexité et de l’incohérence de son intrigue et des difficultés d’une coproduction tournée en France, en Allemagne de l’Ouest et en Israël. Le thème du terrorisme, encore plus accru de nos jours, est surtout exploité dans ce film comme un support dramatique à un thriller d’espionnage plus que comme un thème de société : seule la conclusion brutale et pessimiste en relève l’intérêt et permet d’oublier la très faible qualité des dialogues et l’indécision de la mise en scène. Paradoxalement, avec les récents événements, Rosebud a gagné une dimension politique plus intense que ressentie par les spectateurs des années 70 au moment de sa sortie. Mais cette bonification visionnaire ne suffit pas à relever sensiblement la qualité de cette œuvre mineure d’Otto Preminger.

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Commentaire technique

Image : copie HD, définition correcte mais pas exceptionnelle, piqué variable parfois très moyen (tournage en 35 mm, Master 2K), image propre, contraste homogène, étalonnage chaud, colorimétrie naturaliste aux teintes manquant de vivacité, tons moyennement saturés

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs, dynamique confortable sur les scènes d’action, haut du spectre atténué, pas de distorsion ou de souffle ; VF 2.0 monophonique, claire, doublage soigné mais manquant de naturel