The Northman 4K : une tragédie nordique démesurée (en UHD, Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : (3,5/5)
Synopsis
Le jeune prince Amleth vient tout juste de devenir un homme quand son père est brutalement assassiné par son oncle qui s'empare alors de la mère du garçon. Amleth fuit son royaume insulaire en barque, en jurant de se venger. Deux décennies plus tard, Amleth est devenu un berserkr, un guerrier viking capable d'entrer dans une fureur bestiale, qui pille et met à feu, avec ses frères berserkir, des villages slaves jusqu'à ce qu'une devineresse lui rappelle son vœu de venger son père, de secourir sa mère et de tuer son oncle.
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• Titre original : The Northman
• Support testé : UHD
• Genre : aventure historique
• Année : 2022
• Réalisation : Robert Eggers
• Casting : Alexander Skarsgård, Nicole Kidman, Claes Bang, Anya Taylor-Joy, Ethan Hawke, Björk, Willem Dafoe, Gustav Lindh
• Durée : 2 h 17 mn 01
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,00/1 (HR 10)
• Sous-titrage sur l’UHD : français, italien, espagnol, néerlandais, danois, norvégien, suédois, coréen, anglais
• Sous-titrage sur le Blu-ray : français, anglais, italien, néerlandais
• Pistes sonores sur l’UHD : Dolby Atmos (TrueHD 7.1) anglais - Dolby Digital Plus 7.1 français, espagnol, italien
• Pistes sonores sur le Blu-ray : Dolby Atmos (TrueHD 7.1) anglais - Dolby Digital Plus 7.1 français, italien
• Bonus : combo avec l’UHD et le Blu-ray du film
• Bonus en VOST sur l’UHD : commentaire audio de Robert Eggers - 9 scènes coupées et version longues (12 mn 28) - Une épopée intemporelle (11 mn 17) - Les visages des Vikings (10'27") - Le voyage d'Amleth vers l'âge adulte (3 mn 56) - Filmer l'attaque (4 mn 10) - Le Knattleikr (2 mn 42) - Un paysage nordique (4 mn 43)
• Éditeur : Universal Pictures France
Commentaire artistique
Des superproductions Les Vikings (1958) de Richard Fleisher et Les Drakkars (1964) de Jack Cardiff à la série télévisée Vikings (2013-2020) créée par Michal Hurst, en passant par les divers long-métrages consacrés à Beowulf ou Thor, et même à un Northmen. Les Derniers Vikings (2014), signé Claudio Fäh, les Vikings semblent être une source d’inspiration inépuisable pour le cinéma. Dernier en date, The Northmen de Roger Eggers dont l’idée originale revient à l’acteur Alexander Skarsgård, également coproducteur du film. Sur un scénario, aux allures de tragédie antique, fondé sur la filiation et la vengeance, ce nouveau film d’action plonge le spectateur dans une aventure frénétique hypertrophiée et dopée par la violence et par le réalisme glacial de ses décors boueux et de ses paysages sauvages enneigés. S’appuyant sur les plus récentes connaissances de la civilisation Viking, The Northmen se veut une reconstitution acceptable par les archéologues et par les historiens : ici, par exemple, point de casque à cornes comme la reconstitution romantique du 19ème siècle l’avait imposé… Soutenue par la magnifique photographie de Jarin Blaschke, qui a su capter la beauté des sites irlandais et manier avec brio ses mouvements de caméras, la réalisation de Roger Eggers cherche à proposer une vision ultra-naturaliste de la société nordique du 10ème siècle. Mais pourquoi, malgré tout, céder aux poncifs du genre et présenter, une fois de plus, les Vikings comme des barbares brutaux aux mœurs balourdes, tueurs, ripailleurs et violeurs ? La recherche est pourtant éclairante : les Vikings n’ont pas été uniquement des conquérants violents dont les exactions avérées ont été amplifiées par la suite dans un contexte revanchard, mais, aussi, d’excellents commerçants maritimes. Contrairement aux clichés historiques, ils n’ont jamais été ces sauvages incultes montrés à longueur de fiction, mais, bien au contraire, ils ont possédé une culture florissante, associant une littérature poétique runique (aperçue dans le film), des croyances fortes avec une mythologie structurée et un statut social féminin «progressiste ». Dans The Northmen si certains de ces éléments sont montrés ou suggérés, le parti-pris d’une dramatisation à outrance a préféré privilégier à l’excès les aspects agressifs et crus de l’intrigue. La réalisation a été confiée à Roger Eggers, auteur de deux films prometteurs, The Witch (2015) et The Lighthouse (2019), qui, cette fois-ci, n’a pas disposé du Final Cut : sa mise en scène reste cependant très maîtrisée malgré les contraintes de la superproduction. Il dirige Alexander Skarsgård, bodybuildé, qui interprète le héros vengeur et musclé Amleth (assez éloigné du personnage shakespearien), un as de la découpe à l’épée. Autour de ce personnage omniprésent, un casting haut de gamme s’efforce de ressembler aux nordiques qu’il incarne. Beaucoup d’acteurs sont anglo-saxons comme Nicole Kidman, l’ambigüe reine Gudrun, Anya Taylor-Joy, Olga la future copine d’Amleth, William Dafoe, le fou Helmir et Ethan Hawke, le roi Horwendil. Les seuls vrais nordiques dans des rôles principaux restent l’islandaise Bjök dans le rôle de la sorcière Seeress, le danois Claes Bang dans celui de Fjölnir et le suédois Gustav Lindh dans celui de Thorir. Cliquetis des épées, hurlements des guerriers, boucherie des combats, tout est mis en œuvre pour traumatiser le spectateur et mettre en valeur ce héros viril et bras armé impitoyable de la vengeance, qui a bien du mal à assumer la romance jusqu'au plan final, flamboyant et allégorique. The Northmen est un spectacle assurément démesuré qui ne manque pas de panache.
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Commentaire technique
Image : copie UHD, filmé en argentique, excellente définition et piqué appuyé sur les détails, texture argentique discrète mais générant une réelle sensation de tournage sur pellicule (tournage en 35 mm avec caméras Arriflex 235, 435 et Panaflex, Master Format 4K), travail HDR remarquablement nuancé sur les éclairages dans les nombreuses scènes nocturnes aux lumières subtiles, noirs soutenus, blancs éclatants, étalonnage froid, colorimétrie délicate dans les teintes grises, tons désaturés
Son : mixage anglais Dolby Atmos, dialogues clairs, extrême dynamique sur les ambiances guerrières et d’action (armes, cavalcade) et sur la musique emphatique de Robin Carolan et Sebastian Gainsborough abusant des graves efficacement reproduits (LFE), spatialisation ample avec effets surrounds omnidirectionnels très immersifs, canaux de hauteur démonstratifs ; VF 7.1, claire et dynamique, doublage soigné, pas assez intégré donc artificiel, spatialisation ouverte mais moins envahissante que celle de la VO
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : (5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt11138512/
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