Skip to main content
PUBLICITÉ

Coffret Kinuyo Tanaka, réalisatrice de l'âge d'or du cinéma japonais : une immense actrice et une cinéaste d’exception (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Coffret Films de Kinuyo Tanaka 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5).

Synopsis :

Lettre d'amour : Reikichi, un marin démobilisé, vit dans l'obsession de Michiko, une femme qu'il a aimée avant la guerre. Quand il n'erre pas dans les rues de Tokyo à la recherche de son amour perdu, il fréquente son frère Hiroshi, qui rêve d'ouvrir une librairie, ou bien Naoto, un camarade devenu écrivain public. Ce dernier écrit des lettres en anglais pour les jeunes femmes abandonnées par les G.I. américains, à qui elles réclament de l'argent. Un jour, Michiko fait irruption pour qu'on lui écrive une lettre…

LA SUITE APRÈS LA PUB

La Lune s'est levée : M. Asai vit à Nara auprès de ses trois filles : l'aînée Chizuru, revenue au domicile familial après la mort de son mari ; la cadette Ayako, en âge de se marier mais peu pressée de quitter les siens ; et la benjamine Setsuko, la plus exubérante des trois soeurs qui rêve de partir s'installer à la capitale. Cette dernière est très proche de Shoji, le jeune beau-frère de Chizuru qui loge dans un temple à proximité des Asai. Un jour, il reçoit la visite d'un ancien ami, Amamiya, qui se souvient avec émotion d'Ayako, rencontrée durant sa jeunesse. Setsuko est persuadée que celui-ci a toujours des sentiments pour sa soeur et va tout faire pour forcer le destin…

Maternité éternelle : Hokkaido, dans le nord du Japon. Fumiko vit un mariage malheureux. Sa seule consolation sont ses deux enfants, qu'elle adore. Un club de poésie devient sa principale échappatoire, et lui permet de se rendre en ville. Elle y retrouve Taku Hori, le mari de son amie Kinuko qui, comme elle, écrit des poèmes. Elle ressent de plus en plus d'attirance pour lui. Mais Fumiko découvre qu'elle a un cancer du sein. Alors que ses poèmes sont publiés, elle doit subir une mastectomie. La jeune femme découvre alors la passion avec un journaliste qui vient la voir à l'hôpital… -

LA SUITE APRÈS LA PUB

La Princesse errante : En 1937, alors que le Japon occupe la Mandchourie, Ryuko, jeune fille de bonne famille, apprend qu'elle a été choisie sur photo pour épouser le jeune frère de l'empereur de Mandchourie. La voilà contrainte de quitter le Japon et de s'acclimater à sa nouvelle vie de princesse. Une petite fille naît, et Ryuko semble heureuse au Palais. Mais bientôt les troupes soviétiques débarquent. Ryuko est obligée de prendre la fuite à pied, accompagnée de son enfant mais aussi de l'impératrice elle-même…

La Nuit des femmes : La jeune Kuniko est pensionnaire d'une maison de réhabilitation pour anciennes prostituées. Malgré la bienveillance de la directrice, la vie n'est pas facile, et comme toutes ses camarades, elle espère s'en sortir. On lui propose une place dans une épicerie, mais le mari de la patronne et les hommes du quartier sont trop concupiscents. Kuniko doit s'enfuir, et part travailler dans une manufacture. Devant la méchanceté des autres employées, elle quitte son emploi, pour intégrer une pépinière. La vie semble devenir plus douce, mais le passé de la jeune femme la rattrape…

Mademoiselle Ogin : à la fin du XVIe siècle, alors que le Christianisme, venu d'Occident, est proscrit, Mademoiselle Ogin tombe amoureuse du samouraï Ukon Takayama, qui est chrétien. Le guerrier refuse ses avances, préférant se consacrer à sa foi, et Ogin prend pour époux un homme qu'elle n'aime pas. Mais quelques années plus tard, Ukon revient et lui avoue son amour. Ogin, qui est la fille du célèbre maître de thé Rikyu, veut reprendre sa liberté. Mais le redoutable Hideyoshi, qui règne sur le pays, a entamé des persécutions anti-chrétiennes…

LA SUITE APRÈS LA PUB

• Titre français : Lettre d’amour - La Lune s’est levée - Maternité éternelle - La Princesse errante - La Nuit des femmes - Mademoiselle Ogin
• Titre original : Koibumi - Tsuki wa noborinu - Chibusa yo eien nare - Ruten no ohi - Onna bakari no yoru - Ogin-sama
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame, romance, comédie dramatique, biopic, biographie, histoire vraie
• Année : 1953, 1955, 1955, 1960, 1961, 1962
• Réalisation : Kinuyo Tanaka
• Casting : (1) Masayuki Mori, Yoshiko Kuga, Jukichi Uno, Juzo Dosan, Chieko Seki, Shizue Natsukawa (2) Chishu Ryu, Shuji Sano, Hisako Yamane, Yoko Sugi, Mie Kitahara, Ko Mishima (3) Yumeji Tsukioka, Ryoji Hayama, Junkichi Orimoto, Hiroko Kawasaki, Shiro Osaka, Toru Abe (4) Machiko Kyô, Eiji Funakoshi, Atsuko Kindaichi, Chieko Higashiyama, Sadako Sawamura, Kuniko Miyake (5) Chisako Hara, Akemi Kita, Kyoko Kagawa, Chikage Awashima, Yosuke Natsuki, Chieko Nakakita (6) Ineko Arima, Tatsuya Nakadai, Ganjiro Nakamura, Mieko Takamine, Osamu Takizawa, Koji Nanbara
• Durée : 1 h 37 mn 43 - 1 h 42 mn 57 - 1 h 50 mn 22 - 1 h 42 mn 15- 1 h 32 mn 40 - 1h 41 mn 30
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc (1-3) - 2,35/1 Noir et Blanc (5) 2,35/1 Couleurs (4, 6)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 1.0 monophonique japonais
• Bonus : coffret de 6 Blu-rays : Blu-Ray 1 : Lettre d'amour + La Lune s'est levée - Blu-Ray 2 : Maternité éternelle - Blu-Ray 3 : La Princesse errante + La Nuit des femmes - Blu-Ray 4 : Mademoiselle Ogin - livret « Kinuyo Tanaka. Réalisatrice de l’âge d’or du cinéma japonais » rédigé par Pascal-Alex Vincent, cinéaste et enseignant à la Sorbonne Nouvelle, et illustré de nombreuses photos de plateau exclusives (80 pages)
• Bonus HD : 6 préfaces de Lili Hinstin, programmatrice au Festival de la Villa Médicis (5 mn 27, 4 mn 15, 3 mn 47, 3 mn 26, 3 mn 42, 3 mn 55) - les films vus par Yola Le Caïnec, docteure en cinéma (12 mn 48, 12 mn 54, 12 mn 20, 10 mn 10, 9 mn 56, 12 mn 13) - Notes sur Maternité éternelle par Ayako Saito, chercheuse et professeure à l'université Meiji Gakuin de Tokyo (10 mn 54) - Kinuyo Tanaka, une femme dont on parle de Pascal-Alex Vincent (inédit, 2022, 51 mn 42) - 4 bandes annonces originales La Lune s’est levée (3 mn 54), Maternité éternelle (1 mn 47), La Princesse errante (2 mn 46), Mademoiselle Ogin (2 mn 17) - bande annonce de la rétrospective Kinuyo Tanaka (2 mn 28)
• Éditeur : Carlotta Films

Commentaire artistique

Ce coffret est consacré à l’intégrale des longs métrages réalisés par Kinuyo Tanaka, immense star japonaise qui a joué dans 250 films, entre 1924 et 1975, dans lesquels elle a été dirigée par les plus grands maîtres du cinéma japonais (Yasujirō Ozu, Kenji Mizoguchi, Mikio Naruse, Noboru Nakamura, etc.). Sur son parcours et sur son œuvre il ne faudra pas manquer de visionner l’excellent supplément Kinuyo Tanaka, une femme dont on parle et consulter le livret « Kinuyo Tanaka. Réalisatrice de l’âge d’or du cinéma japonais » très bien documenté. En 1953, l’actrice se brouille avec Kenji Mizoguchi lorsqu’elle lui demande une recommandation afin de devenir réalisatrice alors que de nombreux grands cinéastes japonais l’encouragent dans cette voie. Elle finit par réaliser cette année-là Lettre d’amour (1953), son premier film, qui la consacre seconde femme réalisatrice japonaise dans un contexte favorable à l’émancipation (droit de vote en 1946, élection de 39 femmes au Parlement, etc.). Jusqu’en 1962, cinq autres films vont suivre avant que Kinuyo Tanaka ne poursuive sa carrière exclusivement comme actrice. Son œuvre de réalisatrice est aussi exceptionnelle sur la forme que sur le fond. Chaque film possède en effet une esthétique singulière, magnifiée par les différents excellents directeurs photo qui ont su utiliser leurs talents respectifs pour exploiter la beauté du noir et blanc (Lettre d’amour, La Lune s’est levée, Maternité éternelle, La Nuit des femmes), l’ampleur du scope (La Princesse errante, La Nuit des femmes, Mademoiselle Ogin) et la somptuosité de la couleur (La Princesse errante, Mademoiselle Ogin), mettant en valeur la splendeur des kimonos ou l’austérité des intérieurs japonais. Pour chaque film la cinéaste a su adapter étroitement sa mise en scène à son sujet qui sont tous centrés sur une personnalité féminine marquante et suscitant à chaque fois une réflexion sur un thème puissant.
Lettre d’amour : le Japon d’après-guerre y est décrit dans le quartier de Shibuya de Tokyo qui sera la toile de fond de cette histoire d’amour contrarié adaptée de Fumio Niwa, servie par un casting d’exception. C’est un mélo mais avec des acteurs sublimes, Masayuki Mori et Yoshiko Kuga, et une très belle photographie ayant valeur de témoignage. Un film prometteur.
La Lune s’est levée est adapté d’un scénario inédit de Yasujirō Ozu. Le film est produit en pleine guerre des studios, concurrencés par la nouvelle société Nikkatsu, qui explique un casting relativement « moins » célèbre. Les trois sœurs de ce drame familial sont pourtant très bien incarnées par Hisako Yamane, Yoko Sugi, et Mie Kitahara, future star du studio. Shōji Yasui y apparait dans son premier rôle tandis que l’expérimenté Chishu Ryu joue les pères peu concernés. Cela ressemble par certains côtés à du Yasujirō Ozu mais Kinuyo Tanaka parvient à investir son film de sa propre aptitude à la mise en scène.
Maternité éternelle est, sans aucun doute, un de ses plus beaux films. Ce drame sur le cancer du sein est directement inspiré de la destinée tragique de la poétesse de tanka Fumiko Nakajō intensément incarnée par Yumeji Tsukioka, bouleversante. Le scénario est signé de Sumi Tanaka qui a écrit certains films de Mikio Naruse. Le tournage éprouvant est très fidèle aux faits réels même si la cinéaste s’octroie la liberté de tourner certaines scènes avec un brio qui laisse rêveur.
La Princesse errante sera le premier film en Scope couleur de la cinéaste qui brosse ici une grande fresque historique avec foule de figurants et scènes à grand spectacle produit par la Daeii. Il s’agit d’un biopic sur le sort de Hiro Saga - brillamment incarnée par Machiko Kyō – la femme du frère du dernier empereur Qing, Pujie. Le film, qui s’inspire des mémoires de la princesse, est un josei ega, un film pour les femmes écrit et réalisé par des femmes. L’intrigue n’est pas exempte d’ellipses pas toujours explicites, mais on suit avec intérêt la destinée tragique de cette femme plongée dans les tourments de la guerre et de la politique.
Avec La Nuit des femmes Kinuyo Tanaka revient à la veine sociale qui lui réussit le mieux en abordant un thème sensible au Japon, celui des prostituées à réinsérer après que les lois de 1950 aient rendu leur pratique criminelle. Son film se concentre plus particulièrement sur le sort de Kuniko Sugimoto, jeune-femme du centre de réinsertion jouée par Chisako Hara. L’intrigue adapte un roman de Masako Yana dépeignant l’engrenage social qui empêche la jeune-femme de repartir à zéro, même si le scénario se révèlera moins pessimiste que le roman. Parfois un peu trop mélo, non exempt de stéréotypes et s’autorisant des scènes de violence inutiles, le film est néanmoins passionnant sur le fonctionnement de ces centres et sur la question de la responsabilité.
Mademoiselle Ogin : ce sera le dernier film de Kinuyo Tanaka. Il est produit par une société de production indépendante féminine, le Ninjin Club, fondée par les trois actrices : Keiko Kishi, Yoshiko Kuga et Ineko Arima, et destinée à s’affranchir des contraintes des studios. L’histoire, adaptée d’un roman de Tōkō Kon, parle d’amour impossible entre la jeune Ogin-sama, subtilement interprétée par Ineko Arima, et le seigneur Ukon Takayama, joué par Tatsuya Nakadai, un seigneur marié et chrétien au moment où cette religion est persécutée au Japon à partir de 1581. Ogin, même mariée, préserve pour cet homme sa virginité et le film explore le cas de conscience de cette jeune femme sur fond de religion et de cérémonie du thé. Bien rythmé, superbement photographié et interprété avec une rare émotion par Ineko Arima, Mademoiselle Ogin est un magnifique chant du cygne pour Kinuyo Tanaka qui signe un jidai-geki attachant. Elle poursuivra ensuite sa longue carrière d’actrice exceptionnelle…

 

LA SUITE APRÈS LA PUB

Blu ray Coffret Films de Kinuyo Tanaka

Commentaire technique

Lettre d’amour : restauré par Kokushai
Image : copie HD, définition variable avec une image parfois douce et un manque de piqué, texture argentique homogène avec un peu de fourmillement (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré), rares défauts comme de fines rayures, bon contraste, noirs francs, gris bien étagés
Son : mixage japonais 1.0 monophonique, dialogues clairs, sans distorsion, dynamique correcte, spectre limité dans les aigus

La Lune s’est levée : version restaurée numériquement en 2021 en 4K à partir d’un Master positif 35 mm conservé par Nikkatsu Corporation
Image : copie HD, bonne définition, piqué variable, texture argentique régulière mais pas exempte de fourmillement (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré), peu de défaut, excellent contraste, noirs soutenus, gris harmonieux
Son : mixage japonais 1.0 monophonique, dialogues clairs sans distorsion, bonne dynamique, haut du spectre limité

Maternité éternelle : version restaurée numériquement en 2021 en 4K à partir d’un Master positif 35 mm conservé par Nikkatsu Corporation
Image : copie HD, excellente définition, bon piqué sur les détails, texture argentique discrète (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré), image propre, contraste homogène, noirs francs, blancs nuancés, gris bien étagés
Son : mixage japonais 1.0 monophonique, dialogues clairs sans distorsion, bonne dynamique, manque de clarté dans le haut du spectre

La Princesse errante : version restaurée numériquement en 2021 en 4K à partir d’un Master positif 35 mm conservé par Nikkatsu Corporation
Image : copie HD, très belle définition, piqué sur les textures (costumes), texture argentique homogène (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré), image nettoyée de tous ses défauts, excellente gestion des contrastes, image lumineuse, noirs soutenus, étalonnage naturaliste, colorimétrie chatoyantes aux teintes réalistes et tons nuancés
Son : mixage japonais 1.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, pas de distorsion, excellente dynamique sur les ambiances et la musique

La Nuit des femmes : restauré par Toho
Image : copie HD, excellente définition, piqué sur les gros plans, texture argentique discrète (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré), image propre, contraste bien géré restituant les nuances d’éclairage, noirs soutenus, gris très bien étagés, blancs nuancés
Son : mixage japonais 1.0 monophonique, dialogues clairs, pas de distorsion, bonne dynamique sur les ambiances, pas de souffle

Mademoiselle Ogin : version restaurée numériquement en 2021 en 4K par Imaginica Entertainment Media Service
Image : copie HD, très belle définition, piqué sans faille et texture argentique très fine (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré), image sans défaut, contraste excellent avec une image très lumineuse, noirs denses, étalonnage naturaliste, colorimétrie chatoyante aux teintes réalistes et tons nuancés
Son : mixage japonais 1.0 monophonique, dialogues très clairs et équilibrés, excellente dynamique sur les ambiances et sur la musique, pas de distorsion

Notre avis

Image : 1-2 : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise (3,5/5), 3-5 : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : 1-2 : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5), 3-5 etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb
Lettre d’amour : https://www.imdb.com/title/tt0407929/
La Lune s’est levée : https://www.imdb.com/title/tt0417214/
Maternité éternelle : https://www.imdb.com/title/tt0259248/
La Princesse errante : https://www.imdb.com/title/tt0385202/
La Nuit des femmes : https://www.imdb.com/title/tt0203040/
Mademoiselle Ogin : https://www.imdb.com/title/tt0203751/

Coffrets Blu-ray et DVD disponibles sur Amazon



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ