Armageddon Time : la fin de l’adolescence dans l’Amérique en mutation de l’ère Reagan (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
L'histoire très personnelle du passage à l'âge adulte d'un garçon du Queens dans les années 80, de la force de la famille et de la quête générationnelle du rêve américain.
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• Titre original : Armageddon Time
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2022
• Réalisation : James Gray
• Casting : Anne Hathaway, Jeremy Strong, Banks Repeta, Jaylin Webb, Anthony Hopkins, Ryan Sell, Andrew Polk, Tovah Feldshuh, Jessica Chastain
• Durée : 1 h 54 mn 37
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français, anglais, allemand, néerlandais
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais - DTS 5.1 français, allemand
• Bonus : 3 scènes coupées (4 mn 08) - Casting : comment interpréter une famille ? (4 mn 08) - Grandir en étant un Gray (3 mn 50) - L'héritage d'un grand-père (3 mn 40)
• Éditeur : Universal Pictures France
Commentaire artistique
Avec Armageddon Time (titre emprunté à la chanson de The Clash), James Gray s’éloigne de ses derniers films ambitieux, comme The Lost City of Z (2016) et Ad Astra (2019), pour replonger dans ses racines familiales et évoquer son adolescence dans le Queens (New York) sous la forme d’une chronique mélancolique. Effectivement son scénario évoque sa cellule familiale dont les grands parents juifs, les Greyzerstein originaires d’Ukraine et immigrés en 1920 à New York, prennent le patronyme américanisé de Gray. Le film est situé plus précisément dans les années 1980 au tournant d’une société en mutation qui s’enfonce dans les turpitudes du libéralisme, époque qui correspond à la transition du jeune Paul Graff (Banks Repeta) vers l’âge adulte. C’est le moment où Ronald Reagan - homophobe et alarmiste convaincu du confit nucléaire - est sur le point de devenir le 40e président des USA, où Fred Trump (John Diehl) est administrateur de la Kew-Forrest School, dans laquelle est envoyé Paul, et où Maryanne Trump (Jessica Chastain), sœur de Donald, est en instance de devenir sénatrice. Pour le cinéaste, c’est aussi l’année de la chute de deux de ses idoles : la fin de la carrière de boxeur de Mohamed Ali et l’assassinat de John Lennon. C’est le temps des discriminations sociales, de la ségrégation et de l’antisémitisme, des laissés pour compte de l’American Way of Life, de l’école buissonnière et des coups pendables avec le jeune ado noir, Johnny (Jaylin Webb). James Gray propose un tableau sans apitoiement ni censure de son adolescence : le lien privilégié avec son grand père, ici Aaron merveilleusement incarné par Anthony Hopkins, la rébellion contre les parents, Esther (Anne Hathaway) et Irving (Jeremy Strong) dépeints avec leurs bons et mauvais côtés, la mésentente avec Ted (Ryan Sell), un frère aîné peu sympathique (avec qui il s’est depuis réconcilié). Armageddon Time raconte une histoire de jeunesse compliquée, composée autant de faits tangibles que de souvenirs plus ou moins nostalgiques, encore retouchés et déformés par la licence de la fiction. Le film s’inscrit clairement dans la lignée des œuvres attendrissantes sur l’enfance de François Truffaut et de Louis Malle. Si l’intrigue développe une exploration approfondie des années Reagan vécues par une famille juive peu fortunée, deux relations sont néanmoins privilégiées. Celle avec le copain noir qui subira l’oppression du racisme ambiant des années 80 et celle avec un grand-père bienveillant. Ce dernier, qui est le seul à comprendre le désir artistique de son petit-fils et à contrôler son énergie débordante, lui conseillera de devenir un humain intègre (Mensch). Défini par son réalisateur comme « un film autobiographique et personnel », Armageddon Time, splendidement photographié par Darius Khondji, fonctionne sur l’émotion et l’intime fort bien transmises par ses excellents interprètes. Un film émouvant et estimable sur la fin de l’adolescence dans une société en mutation.
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Commentaire technique
Image : copie HD, bonne définition et piqué limité obtenu par le directeur de la photographie Darius Khondji avec des objectifs des années 70 (premier tournage numérique pour James Gray, caméra Arri Alexa 65, Master Format 4K), contraste naturaliste rétro volontairement moins lumineux, noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie aux ambiances retro magenta avec des couleurs nuancées et des tons adoucis
Son : mixage anglais 5.1, dialogues clairs et équilibrés, excellente dynamique sur les ambiances (collège, sortie au musée) et la belle musique mélancolique de Christopher Spelman, spatialisation réaliste aux effets surrounds immersifs efficaces mais ponctuels, LFE énergique ; VF non lossless, claire, dynamique, doublage soigné et bien intégré
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : 
(2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt10343028/
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