Couleurs de l'incendie : du grand spectacle à l’ancienne (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

En février 1927, après le décès de Marcel Péricourt, sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière. Mais elle a un fils, Paul, qui d'un geste inattendu et tragique va la placer sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l'adversité des hommes, à la corruption de son milieu et à l'ambition de son entourage, Madeleine devra mettre tout en œuvre pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d'autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l'incendie qui va ravager l'Europe.

LA SUITE APRÈS LA PUB

• Titre original : Couleurs de l'incendie
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame, historique
• Année : 2022
• Réalisation : Clovis Cornillac
• Casting : Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz, Fanny Ardant, Olivier Gourmet, Clovis Cornillac, Alban Lenoir, Jana Bittnerová, Octave Bossuet, Nils Othenin-Girard
• Durée : 2 h 14 mn 00
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
• Bonus : Making of (11 mn 43) - bande annonce (1 mn 38)
• Éditeur : Gaumont

Commentaire artistique

Faisant suite à Au revoir là-haut (2017), réalisé par Albert Dupontel, Couleurs de l’incendie, grosse coproduction franco-belge dirigée par Clovis Cornillac, adapte le second roman de la trilogie romanesque à base historique « Les enfants du désastre » que Pierre Lemaitre consacre au destin de la famille des Péricourt entre 1914 et 1940. Tout comme pour le premier opus, c’est l’auteur lui-même qui signe l’adaptation et les dialogues de ce second volet. Et il y a gros à parier que le troisième roman « Miroir de nos peines » subisse le même sort et débouche sur un long métrage à grand spectacle. Couleurs de l’incendie se déroule en grande partie dans la France des années 30 avec, une fois encore, de très nombreux personnages dans la lignée des grands auteurs du genre, d’Alexandre Dumas à Victor Hugo. En accord avec ses idées progressistes, Pierre Lemaitre aborde par le biais de la fiction de nombreux thèmes majeurs comme la montée des courants fascistes, la collusion du pouvoir avec le monde financier et l’émergence de l’émancipation féminine. Bénéficiant de moyens conséquents et d’un casting haut de gamme, Clovis Cornillac a su restituer à l’écran l’ampleur épique du roman : le film débute d’ailleurs par un virtuose plan-séquence, assuré avec brio par le directeur de la photographie Thierry Pouget, qui permet de se familiariser avec les principaux protagonistes qui tournent autour de Madeleine Péricourt, le pivot du récit incarné par Léa Drucker remarquable : Gustave Joubert (Benoît Poelvoorde), Léonce (Alice Isaac), Lucien (Clovis Cornillac), Charles (Olivier Gourmet), etc. Seuls, la cantatrice Solange, interprétée par Fanny Ardant et doublée pour les chants par Sandrine Plau, et le commissaire joué par Olivier Rabourdin, ne sont pas encore entrés en scène. Tous ces interprètes, splendidement costumés par Pierre-Jean Larroque, évoluent dans des décors somptueux et spectaculaires (Paris, Opéra de Paris, Alsace, Strasbourg) adaptés par Sébastien Birchier. Ces conditions confortables de production ont permis de donner à l’intrigue de Couleurs de l’incendie la grandeur d’une superproduction stylée et classique à la française. Plongés dans le tourment du krach financer des années 30, les nombreux personnages variés et fascinants, fort bien caractérisés par leurs interprètes, renforcent l’intensité d’une histoire de vengeance ponctuée de trahisons, de veuleries et d’épisodes singuliers (cantatrice, Berlin et Hitler). On retiendra en particulier l’attention porté à l’entourage du jeune Paul Péricourt (Octave Bossuet, puis Nils Othenin-Girard) et ses liens très forts avec la cantatrice attachante incarnée par Fanny Ardant et avec Vladi (Jana Bittnerova), son éducatrice ne parlant que le polonais. Sans doute moins ébouriffant que le film d’Albert Dupontel, Couleurs de l’incendie parvient à tenir en haleine et à proposer un cadre visuel toujours grandiose et somptueux, brefs les ingrédients d’un divertissement réussi.

LA SUITE APRÈS LA PUB

Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition et piqué sans faille sur les gros plans, pas de hiatus sur les effets spéciaux, aucune texture (tournage numérique avec caméras Alexa Mini et Zcam), image très lumineuse avec du détail dans les ombres et des noirs francs, étalonnage réaliste, colorimétrie nuancée aux teints naturelles et tons saturés

Son : mixage français 5.1, dialogues clairs, superbe dynamique sur les ambiances et la musique lyrique de Guillaume Roussel, spatialisation naturaliste avec des effets surrounds immersifs très efficaces et un usage spectaculaire du canal LFE