Leila et ses frères : des affaires de famille (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Leila a dédié toute sa vie à ses parents et ses quatre frères, mais la famille, très touchée par la crise économique, croule sous les dettes et se déchire au fur et à mesure des désillusions. Leila élabore un plan : acheter une boutique pour lancer une affaire avec ses frères. Au même moment et à la surprise de tous, leur père Esmail promet une importante somme d'argent à sa communauté afin d'en devenir le nouveau parrain : la famille est au bord de l'implosion, alors que la santé du patriarche se détériore.
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• Titre original : Baradaran-e Leila (برادران لیلا)
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2022
• Réalisation : Saeed Roustayi
• Casting : Taraneh Alidoosti, Navid Mohammadzadeh, Payman Maadi, Farhad Aslani, Mohammad Ali Mohammadi, Saeed Poursamimi, Nayereh Farahani, Mehdi Hosseinina
• Durée : 2 h 39 mn 44
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 farsi (persan), français
• Bonus : entretien avec Saeed Roustayi (13 mn 56) - 2 bandes annonces dont celle du film (1 mn 52)
• Éditeur : Wild Side Video
Commentaire artistique
En 2021, le cinéaste iranien Saeed Roustayi avait touché le public comme la critique grâce à son deuxième long métrage La Loi de Téhéran, un polar implacable conjuguant analyse sociale et rythme trépidant, ayant récolté, entre autre, le César 2022 du meilleur film étranger. Avec Leila et ses frères, qu’il a écrit et réalisé en 2022, il démontre une fois encore la force de son talent cinématographique. Le thème de la famille, essentielle dans la culture iranienne, est au cœur de ce film qui consacre toute son intensité dramatique et toutes ses péripéties narratives à exposer la période critique que traverse la famille de Leila (Taraneh Alidoosti). Celle-ci doit gérer Heshmat (Saeed Poursamimi), un patriarche imprévisible, et quatre frères aux caractères très disparates. Ce clan nombreux, aux interactions complexes, qui anime Leila et ses frères est un prétexte narratif pour dépeindre les composantes de la société iranienne par le biais de personnages typés. Le cinéaste pointe ici les inégalités qui se creusent de plus en plus avec l’effacement de la classe moyenne et l’appauvrissement de la société dans laquelle la richesse est concentrée dans les mains d’une élite de privilégiés. Leila et ses frères traite de ce constat de fond sous la forme d’une fiction romanesque et fascinante liée à une saga familiale aux protagonistes mémorables incarnés par d’excellents comédiens capables d’interpréter l’affrontement verbal souvent violent qui déchirent les rapports de la fratrie. Ne lésinant jamais sur les dialogues et les séquences chaotiques, le réalisateur compte, avec raison, sur la qualité de composition de ses comédiens. Effectivement l’interprétation nuancée de Leila par Taraneh Aldoosti et celle très maline du patriarche par Saeed Poursamimi sont les pivots romanesques de cette tragédie intergénérationnelle. Quant aux frères, chaque caractère est joué avec une belle émotion par un quatuor d’acteurs émouvants, spécialement Farhad Aslaini (Parviz) et Navid Mohammadzadeh (Alireza). Pour apprécier Leila et ses frères, il faudra se laisser porter par le rythme particulier d’une intrigue toute en dialogues mouvementés et avec un minimum d’action, hormis la protestation ouvrière très impressionnante en séquence d’ouverture. Une bonne partie du métrage est consacrée aux déchirements de cette famille entrainée malgré elle dans la précarité et qui cherche à tout prix à échapper à la chute sociale et économique. Dans ce chaos, Leila est le personnage essentiel qui doit lutter contre le fardeau de la tradition patriciale conditionnant négativement son père et contre l’individualisme de ses frères. Mais son attitude plus collective sera affectée par le désir de s’émanciper des charges familiales et par la nécessité de trouver une solution à la faillite inéluctable du clan. Tout comme dans son film précédent, Leila et ses frères bénéficie d’une écriture complexe de Saeed Roustayi qui sait toujours mettre en valeur l’intensité et la qualité de jeu de ses interprètes, même si son passé de documentariste se retrouve dans le naturalisme de certaines séquences. Le film présenté à Cannes a été interdit en Iran, ce qui n’est pas étonnant car cette tragédie montre clairement les limites d’un système dont la crise économique a condamné une belle partie de la société à la pauvreté et au désenchantement. La réalisation habile et l’intensité de l’interprétation invitent à apprécier Leila et ses frères bien que ce nouveau film de Saeed Roustayi demeure parfois un peu trop ostentatoire dans sa description des sentiments. Saisissant.
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition, très bon piqué sur les textures (tournage numérique avec caméras Arri Mini LF), image lumineuse au contraste maitrisé dans les hautes et basses lumières, noirs soutenus, étalonnage chaud chatoyant, colorimétrie naturaliste aux teintes vives nuancées
Son : mixage 5.1 persan, dialogues très clairs, excellente dynamique sur les ambiances énergiques qui ponctuent l’intrigue et la très belle musique de Ramin Kousha, spatialisation ample aux effets surrounds immersifs (usine, mariage), LFE efficace ; VF 5.1, claire et dynamique, doublage soigné mais ne pouvant rivaliser avec les intonations et les dictions de la VO
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (2,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt19653180/
Blu-ray et DVD disponibles sur Amazon
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