Caravage : un biopic à la belle esthétique mais qui peine à convaincre (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
En Italie en 1609, accusé de meurtre, Le Caravage a fui Rome et s'est réfugié à Naples. Soutenu par la puissante famille Colonna, Le Caravage tente d'obtenir la grâce de l'Église pour revenir à Rome. Le Pape décide alors de faire mener par un inquisiteur, l'Ombre, une enquête sur le peintre dont l'art est jugé subversif et contraire à la morale de l'Église.
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• Support testé : Blu-ray
• Genre : biopic, historique
• Année : 2022
• Réalisation : Michele Placido
• Casting : Riccardo Scamarcio, Micaela Ramazzotti, Louis Garrel, Isabelle Huppert, Michele Placido, Vinicio Marchioni, Lolita Chammah, Alessandro Haber
• Durée : 1 h 58 mn 17
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,39/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 italien, français
• Bonus : Making of (28 mn 09) - discussion sur le Caravage et sa représentation avec Catherine Koenig, conférencière en histoire de l'art, et Jean-Loup Bourget, critique de cinéma (40 mn 15)
• Éditeur : Le Pacte
Commentaire artistique
La vie et la personnalité de Michelangelo Merisi da Caravaggio, peintre italien révolutionnaire, dont le nom est synonyme d’art naturaliste soutenu par la technique du clair-obscur, a intéressé plus d’une fois le cinéma et la télévision : outre les divers documentaires qui lui sont consacrés, trois long métrages de fiction, une série télévisée et un téléfilm l’ont déjà choisi pour thème. Le dernier film en date, Caravage (2022), est l’œuvre de Michel Placido, acteur et réalisateur italien, qui a pour ambition de dépeindre la « noirceur impénétrable d’un génie » en évoquant autant ses vices que ses vertus. Le cinéaste n’a pas souhaité tourner un biopic classique, mais livrer un portrait ardant de cet artiste venu à Rome découvrir un milieu unique, un laboratoire pour sa peinture, mêlant les pouvoirs politique et religieux immensément riches, et la plus grande misère des classes fauchées (voleurs, prostituées, gueux en tout genre…). Caravage (Riccardo Scamarcio), revisité, est dépeint comme un artiste au tempérament fiévreux, que ce soit dans l’intimité de son travail en atelier dans lequel il exprime sa perception renouvelée de la religion, ou dans ses passions amoureuses et ses amitiés avec sa protectrice Constanza Sforza Colonna (Isabelle Huppert) et avec ses modèles prostituées, Lena Antonietti (Michaela Ramazzotti) et Anna Bianchini (Lolita Chammah). Le scénario table beaucoup sur une menace judicaire qui pèse sur l’artiste et sur les arcanes d’une enquête menée pour le pape par une administration pontificale secrète avec un fort énigmatique personnage totalement fictif, l’Ombre (Louis Garrel), métaphore du courant fondamentaliste en action sous le pape Paul V. Si l’interprétation singulière des divers caractères, en particulier celui du Caravage, suscite l’étonnement, l’évocation est esthétiquement flatteuse. Le splendide travail sur l’image par Michele D'Attanasio met en valeur les recherches sur les décors réels (Naples, Rome) ou reconstitués à Cinécitta (atelier du peintre, bouges, palais, chapelles). Le souci du détail s’est exercé jusque dans les copies des tableaux qui ont été réalisés sur des vraies toiles patinées. Les costumes, volontairement marqués par des traces d’usage, ont été créés par Carlo Poggioli qui s’est inspiré des sources historiques et picturales. Visuellement la reconstitution est très satisfaisante et s’accorde bien à la mise en scène suggestive désireuse de décrire avant tout les excès et le génie en action du peintre. La vérité historique, quelque peu malmenée (notamment la disparition du peintre), limite franchement l’authenticité du biopic qu’il faudra considérer plutôt comme une œuvre d’auteur cherchant plus à révéler le tempérament bouillonnant de l’artiste que son activité de peintre. Avec son esthétique soignée, Caravage est visuellement agréable mais son traitement dramatique, très personnel et pas toujours cohérent, pénalise le portrait du peintre à la vie dissolue présenté comme «un artiste pop». D’ailleurs c’est le rappeur Tedua qui incarne l’ami et le modèle du Caravage Francesco Buoneri dit Cecco, c’est dire…
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Commentaire technique
Image : copie HD, très belle définition, piqué sur les détails (tournage numérique avec caméras Sony CineAlta Venice), contraste naturaliste jouant sur les clairs-obscurs, noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes nuancées et tons saturés
Son : mixage italien 5.1, dialogues clairs (Isabelle Huppert est doublée) et équilibrés, excellente dynamique sur les ambiances et la musique d’Umberto Tervolino, spatialisation ouverte aux effets surrounds immersifs et LFE efficace ; VF 5.1, claire, dynamique, doublage soigné et équilibré
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt11877386/
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