Du rouge pour un truand : un destin féminin dans la tourmente de la Grande Dépression (en Blu-ray)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Violentée par un père abusif, Polly Franklin décide de quitter la ferme familiale pour Chicago. Elle sera tour à tour couturière, danseuse, prostituée et serveuse, et fera même un séjour en prison. Son parcours la rapproche du monde de la pègre des années 1930, jusqu’au jour fatidique où Polly fait la rencontre d’un certain John Dillinger…
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• Titre original : The Lady in Red
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1979
• Réalisation : Lewis Teague
• Casting : Pamela Sue Martin, Robert Conrad, Louise Fletcher, Robert Hogan, Laurie Heineman, Glenn Withrow, Rod Gist, Peter Hobbs, Christopher Lloyd, Dick Miller
• Durée : 1 h 33 mn 17
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 1.0 monophonique anglais
• Bonus HD : En plein dans le mille, entretien inédit avec Lewis Teague (2023, 18 mn 57) - Gagner la partie, adaptation en images de la critique du film par Quentin Tarantino parue dans Les Cahiers du Cinéma en octobre 2021 (2023, 18 mn 46) - bande annonce (2 mn 18)
• Éditeur : Carlotta Films
Commentaire artistique
John Dillinger, braqueur et truand de Chicago, est un des gangsters emblématiques de la Grande Dépression, au même titre qu’Al Capone, Lucky Luciano, Frank Costello et Bonnie & Clyde. Recherché par la police et le FBI, il finira par être abattu en 1934 devant le Biograph Theater où il avait été voir L’Ennemi public n°1 (1934) joué par Clark Gable et surtout Mirna Loy dont il était amoureux. Mais il avait été dénoncé par la Lady in Red qui l’accompagnait : Ana Cumpanaș (Anna Sage), une prostituée tenancière de diverses maisons de passe. La fascination qu’exerça Dillinger, parfois fantasmé comme un nouveau Robin des Bois, suscita quantité de romans et de films allant de Dillinger, l’ennemi public n° 1 (1945) avec Lawrence Tierney à Public Enemies (2009) avec Johnny Depp. En 1979, Lewis Teague, monteur attitré chez Roger Corman, passe à la réalisation non sans difficulté avec le syndicat (cf. bonus) pour diriger Du Rouge pour un truand (The Lady in Red) dont l’excellent scénario, riche en actions et en caractères variés, est le second écrit par John Sayles. Les deux hommes poursuivront leur collaboration l’année suivante avec L’Incroyable alligator (1980). Malgré la déception du scénariste qui aurait aimé un film plus énergique à la manière de ceux avec James Cagney plutôt que façon Louis Malle, la mise en scène de Lewis Teague parvient habilement à s’approprier cette intrigue imposée. Le film bénéficie d’un casting remarquable, en particulier avec Pamela Sue Martin, qui incarne Polly, une angélique fermière rêvant d’Hollywood et témoin d'un braquage. Elle va alors connaitre l'expérience de la prison, de l'esclavage et de la prostitution dans le bordel d’Anna, superbement interprétée par Louise Fletcher et tomber amoureuse de John Dillinger (Robert Conrad) dont elle ignore la vraie personnalité. Du Rouge pour un truand n’est pas un film sur le gangster mais sur une jeune femme que la société corrompue des années 30 va pervertir. Mélange constant des genres, film d’exploitation, de gangster, comédie musicale, etc., Du Rouge pour un truand malmène la jolie Polly, violentée, humiliée et manipulée autant par les femmes, comme la féroce garde-chiourme Tiny Alice (Nancy Parsons), que par une gente masculine exécrable : le journaliste ambitieux Jack Lingle (Robert Hogan), le patron ambigu Patek (Dick Miller), l’abominable mafieux Frognose (Christopher Lloyd). L’intégration de Polly dans l’univers peu reluisant des bas-fonds de la cité n’est pas un chemin de félicité, même si l’intrigue concède à son héroïne quelques amitiés sincères. Filmé en quelques semaines avec un budget dérisoire pour reconstituer Chicago dans les années 30, Du Rouge pour un truand est typique de la méthode Corman, mais se révèle dramatiquement et visuellement plutôt satisfaisant avec sa description sans fard des évènements, la présence de figures historiques connues (Eliott Ness, Melvin Purvis, Jack Lingle...) et la réalité du racisme très répandu pour les noirs ou les asiatiques. Si la photographie de Daniel Lacambre évoque bien l’époque, le film doit beaucoup de son énergie à la première musique composée par James Horner, le futur grand compositeur oscarisé que l’on connaît. Le film, qui ne sera pas un succès à sa sortie, surpasse dans le genre Mitraillette Kelly (1958) de Roger Corman, mais ne peut rivaliser avec Bonnie et Clyde (1967) d’Arthur Penn. Du Rouge pour un truand est néanmoins un exemple estimable d'un bon film d’exploitation (cf. bonus : critique de Quentin Tarentino) réalisé chez Corman et qui mérite d’être recommandé pour son point de vue uniquement féminin : un parti pris plutôt original dans le genre.
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Commentaire technique
Image : copie HD, bonne définition mais piqué variable et texture argentique parfois prononcée (tournage en 35 mm avec caméra Arriflex 35 IIC, Master Format 2K restauré), image propre, quelques imperfections, excellent contraste, image lumineuse, noirs denses, étalonnage chaud, colorimétrie réaliste aux teintes vives et chatoyantes
Son : mixage anglais 1.0 monophonique, dialogues très clairs et sans distorsion, bonne dynamique sur les scènes d’action et sur la musique entrainante et typée de James Horner (sa première composition), bruit de fond perceptible
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0079429/
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