16 ans : amours shakespeariennes de banlieue (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Nora et Léo se rencontrent le jour de la rentrée en classe de Seconde. Leurs regards s'enchâssent et tout est dit. Le frère de Nora, manutentionnaire à l'hypermarché local, est accusé de vol et viré sur-le-champ. Le directeur de l'hypermarché c'est Franck, le père de Léo. Les deux familles s'affrontent, les différences s'exacerbent et le chaos s'installe. Les vies de Nora et Léo s'embrasent.
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• Titre original : 16 ans
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2022
• Réalisation : Philippe Lioret
• Casting : Sabrina Levoye, Teïlo Azaïs, Nassim Lyes, Jean-Pierre Lorit, Marie Dompnier, Arsène Mosca, Fejria Deliba, Myriem Akheddiou
• Durée : 1 h 33 mn 37
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,20/1
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD MA 5.1 français
• Bonus : interview de Philippe Lioret (22 mn 20)
• Éditeur : Orande Studio
Commentaire artistique
Depuis que William Shakespeare a rédigé sa pièce « Romeo et Juliette » dans les années 1590, les amoureux tragiques de Vérone n’ont cessé de fasciner les artistes en général et, plus spécialement, les cinéastes. La raison est simplissime : cette pièce, déjà populaire du vivant du dramaturge, s’inspire du thème universel de l’amour impossible développé dès l’Antiquité (Ovide, Xénophon), puis par divers auteurs de la Renaissance qui ont traité de la rivalité des Capulet et des Montaigu. Outre les adaptations fidèles au cinéma, comme celle de Francesco Zeffirelli en 1968, la tragédie a été plus d’une fois modernisée : West Side Story (1961), China Girl (1987), Romeo + Juliet (1996), Bollywood Queen (2003) ou encore Romeo & Juliet (2021). Indémodable, la passion tragique des jeunes amants de Vérone peut en effet s’adapter à tous les styles et à toutes les époques : Philipe Lioret a décidé avec son film 16 ans de transposer ces amours impossibles à notre époque, loin de Vérone, dans la banlieue parisienne. L’argument de l’entente irréalisable entre familles de souches et de cultures différentes fonctionne à merveille : les nouveaux Capulet/Montaigu se distinguent par leur environnement, HLM et quartier huppé, leurs racines, l’Algérie et la France, leurs niveaux de vie. C’est par la mixité au lycée que les rejetons de ces deux familles, Laura et Néro, vont se rencontrer et s’aimer sans soupçonner que la tragédie couve et qu’un simple licenciement, celui du frère de Laura le très violent Tarek, va entrainer tous les protagonistes dans un malström incontrôlable dont l’irréversibilité est seulement entrevue par une professeure. Sur ce canevas shakespearien, le cinéaste va explorer des questions très actuelles de fracture sociale, de racisme, de trafic, etc. Pour incarner les amoureux, le réalisateur a pu compter sur l’intensité de jeunes acteurs très investis, Sabrina Levoye (Nora) et Teïlo Azaïs (Léo), qui crèvent l’écran avec leur jeu très naturel et qui ont su développer la complicité sentimentale nécessaire traduisant la passion qui transcende tous les clivages malgré le rôle déterminant des familles respectives. L’extrême densité des rapports entre les individus, socialement divergents, est par ailleurs fort bien incarnée par Nassim Lyes (Tarek) qui déstabilise, entre radicalisation et victime, par ses dérapages et sa violence à fleur de peau et par Jean-Pierre Lorit (Franck) en père dépassé par une situation qui lui échappe. Comme souhaité par Philipe Lioret, 16 ans propose une mise en scène minimaliste : en filmant au plus près ses comédiens en épousant leurs mouvements dans des décors naturalistes, sa réalisation conjugue avec efficacité le réalisme et l’émotion. Difficile de rester insensible à cette romance émouvante qui se déroule dans un contexte socialement et culturellement tendu dont les protagonistes feront les frais : la conclusion, prévisible, traduit la futilité tragique mais inéluctable de la nature humaine
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Commentaire technique
Image : copie HD, bonne définition mais piqué limité par le support DVD (tournage numérique avec Sony A7S III et Sony CineAlta F55), contraste naturel, image lumineuse mais détaillée dans les basses lumières, noirs francs, étalonnage et colorimétrie réalistes aux teintes nuancées
Son : mixage français 5.1, dialogues clairs au centre, excellente dynamique sur les ambiances énergiques et sur la musique de Flemming Nordkrog, spatialisation immersive aux effets surrounds efficaces, LFE ponctuellement solide
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixage sonore : 
(4/5)
Bonus : (2,5/5)
Packaging : 
(2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt12478488/
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