Skip to main content
PUBLICITÉ

Babylon 4K : une évocation fellinienne et baroque du Hollywood des années 30 (en UHD, Blu-ray, DVD et VOD)

UHD Babylon 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5).

Synopsis :

Une histoire d'ambition démesurée et d'excès scandaleux, il retrace l'ascension et la chute de plusieurs personnages à une époque de décadence et de dépravation débridées au début d'Hollywood.

LA SUITE APRÈS LA PUB

• Titre original : Babylon
• Support testé : UHD
• Genre : comédie dramatique
• Année : 2022
• Réalisation : Damien Chazelle
• Casting : Brad Pitt, Margot Robbie, Diego Calva, Jean Smart, Jovan Adepo, Li Jun Li, P.J. Byrne, Lukas Haas, Olivia Hamilton, Max Minghella, Rory Scovel, Katherine Waterston, Tobey Maguire, Flea, Samara Weaving, Jeff Garlin, Eric Roberts, Ethan Suplee, Sarah Ramos, Olivia Wilde, Spike Jonze
• Durée : 3 h 08 mn 55
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,33/1 et 2,39/1 Noir et Blanc et Couleur (HDR10, Dolby Vision)
• Sous-titrage : français, anglais, allemand, espagnol, hongrois, italien, néerlandais, polonais, tchèque
• Pistes sonores : Dolby Atmos (TrueHD 7.1) anglais - Dolby Digital 5.1 français, allemand, espagnol, italien
• Bonus : combo avec l’UHD et le Blu-ray du film - Blu-ray de bonus
• Blu-ray de bonus : Babylon : une toile panoramique, rencontre avec les acteurs et l'équipe (30 mn 50) - les costumes (2 mn 50) - la musique : rencontre avec Justin Hurwitz (1 mn 49) - scènes coupées et étendues (9 mn 30)
• Éditeur : Paramount Pictures France

Commentaire artistique

Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, Babylon ne décrit pas historiquement Hollywood au tournant du parlant, mais propose une vision fantasmée du milieu du cinéma par le réalisateur Damien Chazelle qui s’inspire fortement du livre de Kenneth Anger «Hollywood Babylone» (1959) fondé sur une description décadente totalement fictionnelle. Le film emprunte aussi au tempérament de personnages bien réels comme Clara Bow, John Gilbert, René Cardona, Duke Ellington, Anna May Wrong, Dorothy Arzner, Elinor Glyn, etc. Babylon propose de suivre l’ascension classique de personnages ambitieux qui vont passer de la gloire à la chute : le fringant acteur Jack Conrad (Brad Pitt), l’ambitieuse Nellie LaRoy (Margot Robbie), le mexicain fasciné par le 7e Art Manuel Torres (Diego Calva) et le trompettiste Sidney Palmer (Jovan Adepo). Entouré d’un casting étoilé aux personnages savoureux très caricaturaux, comme la lesbienne Lady Fay Zhu (Li Jun Li) ou le gangster James McKay (Tobey Maguire), le quatuor peut s’adonner aux deux seules activités hollywoodiennes retenues et largement exploitées dans le film : les orgies mêlant sexe et violence et les tournages furieux. Babylon raconte l’émergence du cinéma parlant avec une propension irrépressible pour l’extravagance et la démesure selon un cocktail plus ou moins réussi d’hommage aux visions de Federico Fellini et de de Baz Lurhrmann. Le film ne semble retenir que l’aspect excessif d’Hollywood, faisant de la capitale du cinéma un haut lieu de dépravation et de débauche dont on sait pertinemment qu’il ne s’agit là que d’une version orientée de scénariste et une facette limitée de l’industrie cinématographique. La mise en scène débridée de Damien Chazelle propose une vision si échevelée de la narration qu’il est souvent difficile de suivre ses personnages (orgie, tournage) en action et que l’intensité des scènes est complètement dissipée par le malström permanent qui semble le fondement de la réalisation. Si Babylon fascine par ses superbes décors, sa musique rythmée et ses costumes flamboyants, l’accumulation de trivialité (excréments et copulations) et la vulgarité constante des dialogues dépourvus d’humour pèsent fâcheusement sur cette vision d’Hollywood révolutionnée par l’arrivée du film sonore. Babylon est un film d’auteur : Damien Chazelle ne cherche jamais à reconstituer ou au moins à évoquer la réalité historique. Il y a un gros malentendu à vouloir croire que Babylon décrit Hollywood vers 1926 : en réalité, ce contexte géographique et historique sert simplement de toile de fond à une intrigue biscornue peuplée de caractères extravagants pas spécialement empathiques et de scènes absolument invraisemblables (cf. celles du serpent à sonnette ou de l’alligator). Qu’importent alors les nombreux décalages avec la vérité historique : tournage en plein air, orchestre sur le terrain, gestion militaire des figurants, délires dans les vêtements, drogues et blasphèmes à gogo, abus sexuels. Damien Chazelle a visiblement souhaité réaliser un film baroque en accumulant à l’infini la vulgarité et en faisant surjouer tout son casting : son film, multipliant les effets de caméras et les gros plans, est visuellement spectaculaire, mais si caricatural dans sa présentation toujours la plus excessive possible qu’il en perd toute intensité. L’évocation de la gloire et de la déchéance des stars hollywoodiennes avec l’avènement du parlant était un choix scénaristique dramatiquement pertinent mais Babylon par sa surenchère permanente a dévoyé son propos : il suffira de comparer son traitement avec celui de Chantons sous la pluie (1952). Ce film est d’ailleurs cité dans Babylon qui se paye aussi le luxe de reconstituer le tournage (y compris avec la technique du Technicolor Two-Color) d’un numéro authentique de Hollywood chante et danse (The Hollywood Revue of 1929) dans lequel toutes les stars du studio chantent Singin’in the Rain. Babylon peut aussi se comprendre comme une ode à la mythologie hollywoodienne capable de permettre aux plus humbles d’accéder au firmament et sur l’importance sociale du cinéma apte à transcender éphémèrement l’existence de tout spectateur. Long et excessif, Babylon c’est Hollywood vu par un cinéaste du 21ème siècle, bref une réflexion qui n’a rien d’historique et traite du passé avec les mentalités de notre époque : un renouvellement qui divise mais qui ne manque pas de fougue.

 

UHD Babylon

LA SUITE APRÈS LA PUB

Commentaire technique

Image : copie UHD, bonne définition et piqué sans faille (nombreux gros plans), texture argentique discrète et homogène (tournage en 35 mm avec caméras Arricam LT, Arriflex 435 et Bell & Howell 2709, Master Format 4K), belle gestion HDR extrêmement nuancée des contrastes, image très lumineuse en extérieur, bien détaillée en basses lumières, noirs très intenses, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes vives délicatement saturées

Son : mixage anglais Dolby Atmos, dialogues clairs centrés, superbe dynamique sur les ambiances festives et la brillante partition jazzy de Justin Hurwitz largement mise en valeur, spatialisation ample aux effets surrounds très spectaculaires avec un appui efficace des canaux de hauteur, immersion garantie dans les ambiances des années 30 (orchestre, fêtes) et la furie des tournages, LFE énergique sur les graves ; VF 5.1, non lossless, claire et dynamique, doublage soigné assez bien équilibré mais moins convaincant que les voix en VO

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt10640346/

 

LA SUITE APRÈS LA PUB

Combo UHD/Blu-ray, SteelBook et DVD disponibles sur Amazon



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ