Vaincre ou mourir : un film épique qui cache bien son jeu (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
1793. Voilà trois ans que Charette, ancien officier de la Marine Royale, s'est retiré chez lui en Vendée. Dans le pays, la colère des paysans gronde : ils font appel au jeune retraité pour prendre le commandement de la rébellion. En quelques mois, le marin désœuvré devient un chef charismatique et un fin stratège, entraînant à sa suite paysans, déserteurs, femmes, vieillards et enfants, dont il fait une armée redoutable car insaisissable. Le combat pour la liberté ne fait que commencer…
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• Titre original : Vaincre ou mourir
• Support testé : Blu-ray
• Genre : historique
• Année : 2022
• Réalisation : Paul Mignot et Vincent Mottez
• Casting : Hugo Becker, Rod Paradot, Gilles Cohen, Grégory Fitoussi, Constance Gay, Jean-Hugues Anglade, Francis Renaud, Dorcas Coppin
• Durée : 1 h 39 mn 17
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,65/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
• Bonus : Making of (25 mn 12) - L'Avant-première du film à Paris (0 mn 43) - bande annonce (1 mn 35) - teaser (0 mn 30)
• Éditeur : Puy du Fou Films
Commentaire artistique
Produit par le complexe de loisirs Le Puy du Fou, dont les spectacles exaltent et magnifient la Vendée historique, Vaincre ou mourir a été d’abord été conçu comme un docu-fiction. Il deviendra finalement le prolongement cinématographique du spectacle « Le Dernier panache » (1788-1796) consacré à François Athanase Charette de La Contrie qui a combattu durant la guerre de Vendée les troupes de la Première République française et qui est considéré comme le héros légendaire de la rébellion vendéenne. Il ne fait pas mystère, de l’avis des meilleurs spécialistes de la période, que les spectacles du parc présentent une vision idéologique identitaire s’appuyant sur une version politiquement biaisée de la vérité historique qui condamne abusivement les révolutionnaires comme les auteurs d’une extermination généralisée (même si des exactions ont bien eu lieu commises entre autre par les colonnes infernales), ce qui revient à présenter la Révolution, qui a fondé la France actuelle, comme génocidaire (une qualification rejetée par la plupart des historiens) donc détestable. On pouvait donc craindre que le film Vaincre ou mourir abonde dans cette démarche communautaire de droite et présente l’épopée du « roi de la Vendée » comme un biopic à charge. Le scénario a bénéficié de la collaboration de divers historiens et le tournage s’est déroulé dans le parc avec l’atout rare de pouvoir disposer immédiatement des décors, des costumes, des figurants et de la logistique du spectacle, permettant un tournage express de 18 jours sous la férule de Paul Mignot et Vincent Mottez. Le casting réunit des acteurs professionnels comme Hugo Becker (Charrette), Rod Paradot (La Robrie), Gilles Cohen (De Couëtus) ou Constance Gay (Céleste Bulkeley) ; le plus connu, Jean-Luc Anglade incarne Albert Ruelle (le signataire du traité de La Jaunaye). Formellement, Vaincre ou mourir est film en costumes à grand spectacle avec de nombreux affrontements (trop répétitifs), des scènes spectaculaires, des ellipses et bon nombre d’affèteries de mise en scène qui devraient plaire aux amateurs du genre. Mais le plus important réside dans son contenu : le film ne fait pas consensus. Sans surprise les admirateurs ont loués la glorification du héros chrétien, montré comme un martyr, et les détracteurs ont dénoncé le manichéisme radical du biopic opposant les bons (vendéens) et les méchants (révolutionnaires). La vision de Vaincre ou mourir, faute de nuance et par excès d’approximations, est effectivement édifiante : après la scène finale, un spectateur peu averti pourrait prendre fait et cause pour Charrette, admirable défenseur des valeurs justes et adversaire obstiné de toute oppression. Sauf que la fiction cinématographique ne résiste pas à l’examen et qu’il devient naïf de céder à la charge prosélyte de l’entreprise. Certes, globalement, Vaincre ou mourir synthétise les faits historiques avec une certaine justesse dans les détails (rôle des amazones, liens avec la chouannerie, etc.) mais se veut trop hagiographique de Charrette, le héros unique et absolu, en faisant l’impasse sur tous les autres combattants vendéens, comme Maurice d’Elbée et Jean-Nicolas Stofflet, et en niant la complexité de la situation. Si en raison de sa vision tronquée et orientée des faits, Vaincre ou mourir nécessite obligatoirement une connaissance historique objective préalable, son évocation aura au moins l’intérêt d’attirer l’attention du plus grand nombre sur la Guerre de Vendée (170 000 morts Vendéens et 30 000 républicains), un épisode majeur de la Révolution et de la Contre-Révolution qui agite toujours les politiques et divisent les historiens. Mais Vaincre ou mourir est un film très discutable qu’il conviendra de regarder avec un esprit critique aiguisé capable de déceler la récupération historique éhontée qui se dissimule dans ce spectacle épique loin d’être anodin.
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition et piqué sur les détails (tournage numérique avec caméras RED Epic), format 2,65/1 respecté, contraste naturaliste aux éclairages nuancés avec du détail en basse lumière, noirs solides, étalonnage réaliste, colorimétrie aux teintes naturelles, tons nuancés
Son : mixage français 5.1, dialogues clairs, excellente dynamique sur les actions (nombreuses scènes de bataille) et sur la musique épique de Nathan Stornetta, superbe spatialisation immersive ouverte, effets surrounds nombreux et très efficaces, LFE très bien sollicités (tirs, canons…)
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4,5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt18349514/
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