The Whale : une performance d’acteur dans un film mélodramatique (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : (3,5/5)
Synopsis
Charlie, professeur d'anglais, pesant 272 kilos et reclus chez lui, tente de renouer avec sa fille adolescente pour une ultime chance de rédemption…
- Titre original : The Whale
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame
- Année : 2022
- Réalisation : Darren Aronofsky
- Casting : Brendan Fraser, Sadie Sink, Ty Simpkins, Hong Chau, Samantha Morton, Sathya Sridharan Jacey Sink, Wilhelm Schalaudek
- Durée : 1 h 56 mn 30
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,33/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais, français
- Bonus : Les Gens sont merveilleux, Making of (24 mn 23) - Sound of The Sea, la musique de Rob Simonson (7 mn 37)
- Éditeur : Originals Factory
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Commentaire artistique
The Whale réalisé par Darren Aronofsky est une adaptation de la pièce de théâtre éponyme écrite en 2012 par Samuel D. Hunter qui a lui-même rédigé le scénario. La pièce est née d’un atelier de théâtre dans lequel l’auteur a formalisé ses réflexions sur l’enseignement : l’obésité de Charlie, incarné par Brendan Fraser, n’a été rajouté que pour creuser la distance initiale entre le personnage et le public et exprimer physiquement sa douleur (mort de son amant). C’est en voyant la pièce en 2012 que Darren Aronofsky a souhaité en faire un long métrage mais il a du patienter pour trouver l’acteur qui lui convenait. Ce sera Brendan Fraser, si svelte et désinvolte héros de la trilogie La Momie (1998-2002), qui change ici radicalement de registre en devenant un enseignant à distance coincé par son obésité morbide dans un petit appartement ! Si l’Oscar pour son interprétation poignante est amplement justifié, celui des effets spéciaux qui récompense le travail du prothésiste Adrien Morot, du maquilleur Judy Chin et de la coiffeuse Annemarie Bradley, est tout aussi mérité. Adrian Morot, fidèle collaborateur de Darren Aronofsky (Mother, Noah, The Fountain) et auteur de la poupée animatroniques de M3gan, a conçu et fabriqué la combinaison en silicone endossée par l’acteur censé peser 272 kilos (600 livres). Pour réussir cet exploit, il a utilisé la sculpture numérique et l'impression 3D à partir d’un scan du corps de Brendan Fraser : la combinaison (90 kilos), réalisée en silicone et mousse de latex, était hyperréaliste et avait la consistance de la chair. L’acteur était muni d’un harnais et refroidi par de l’eau circulant dans des tubes : cinq personnes étaient nécessaire pour l’habiller. Le résultat est ahurissant et répond exactement au souhait du dramaturge qui cherchait à exprimer le portrait d’un homme envahi par le chagrin mais à tendance optimiste et capable de surmonter ses erreurs. Cette quête de rédemption passe par la compassion qu’il va partager avec les rares personnes restés en contact avec lui : sa fille Ellie (Sadie Sink), qu’il n’avait pas revu depuis huit années, son infirmière Liz (Hong Chau) qui n’aspire qu’à le soigner et le sauver, Thomas (Ty Simpkins) un jeune missionnaire et Mary (Samantha Morton), son ex-épouse. Parfois un peu trop mélodramatique, une fois intégré les difficultés de Charlie à vivre (entrave à la mobilité, fringale nauséeuse, addiction à la malbouffe, etc.), The Whale aborde les grands thèmes de l’humanité (vie, amour, mort) par un biais singulier qui captive l’attention. La nature théâtrale de l’intrigue est clairement assumé par la réalisation qui reste confinée dans l’appartement de Charlie (hormis deux échappées : le livreur et l’oiseau) et dont la photographie ténébreuse de Matthew Libatique accentue la dimension émotionnelle. Au-delà de la performance de Brendan Fraser, qui sous sa combinaison latex/silicone parvient à faire passer toute une palette nuancée de sentiments, The Whale est plus passionnant psychologiquement quand il traite de la dépression, la cause de l’obésité du personnage, puis de la rédemption, que visuellement lorsqu’il idétaille les résultats physiques de l’addiction. Placé symboliquement dans le sillage littéraire d’un célèbre cétacé, The Whale est une adaptation intéressante voire choquante, d’une curieuse pièce de théâtre centrée sur l’omniprésent Charlie. Et, malgré quelques menus changements, le film possède la même faiblesse dramatique : celle du personnage central qui accapare l’attention au détriment des autres rôles pourtant potentiellement forts. Néanmoins l’interprétation fascinante et morbide de Brendan Fraser, toujours saisissante, mérite le détour.
Commentaire technique
Image : copie HD, bonne définition mais piqué variable en raison du léger grain numérique et des éclairages (tournage numérique avec caméra Sony CineAlta Venice, Master Format 4K), tourné en huis clos dans un appartement éclairé artificiellement, le contraste est souvent atténué, les images ternes mais les basses lumières bien détaillées, noirs solides, étalonnage chaud sans éclat et presque monochrome, colorimétrie magenta aux teintes sans vivacité
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Son : mixage anglais 5.1 (indiqué Atmos au générique), dialogues centrés, clairs et équilibrés, belle dynamique qui profite à quelques rares ambiances et surtout à la partition de Rob Simonsen, spatialisation très contenue aux effets surrounds ponctuels, LFE discret ; VF 5.1, claire, dynamique, doublage soigné mais qui ne peut égaler l’intensité de la VO
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt13833688/
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