Beau is Afraid 4K : une odyssée psychanalytique hermétique (en UHD, Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : 



(3/5)
Synopsis
Beau tente désespérément de rejoindre sa mère. Mais l'univers semble se liguer contre lui…
- Titre original : Beau is Afraid
- Support testé : UHD
- Genre : comédie, drame
- Année : 2023
- Réalisation : Ari Aster
- Casting : Joaquin Phoenix, Patti LuPone, Amy Ryan, Nathan Lane, Kylie Rogers, Denis Ménochet, Parker Posey, Zoe Lister-Jones
- Durée : 2 h 59 mn 11
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1 (HDR 10, Dolby Vision)
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HA MA 5.1 anglais, français
- Bonus : Digipack avec l’UHD et le Blu-ray du film - L'Odyssée de Beau, Making of (VOST, 15 mn 48)
- Éditeur : Originals Factory
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Commentaire artistique
Après divers courts métrages réalisé dans le cadre de l’American Film Institute, Ari Aster s’est forgé une réputation avec seulement deux longs métrages d’horreur psychologique, Hérédité (2018) et Midsommar (2019). En 2020, il annonce vouloir tourner une « comédie cauchemardesque » : ce sera Beau is Afraid qui puise ses origines dans un court-métrage du cinéaste, Beau (2011), un projet prévu pour le théâtre et une expérience personnelle. Nourri de films d’horreur dans sa jeunesse et de lecture d’auteurs philosophiques et surréalistes (Frank Kafka, Jorge Luis Borges ou Carl Gutav Jung), Ari Aster imagine l’itinéraire effrayant que doit accomplir Beau (Joaquin Phoenix), un personnage angoissé et naïf, pour aller enterrer sa mère Mona (Patti Lupone / Zoe Lister-Jones). L’idée majeure du film, qui rompt délibérément avec les autres œuvres du cinéaste, était de faire vivre par le spectateur les émotions et les terreurs qu’éprouve Beau durant son périple, scandé de rencontres et d’expériences fantastiques, peut-être simplement imaginées par le personnage. Le scénario d’Ari Aster s’apparente à un voyage à forte teneur émotionnelle, structuré en quatre parties et une conclusion absconse. Entièrement tourné à Montréal, en milieu urbain et rural, mais aussi partiellement en studio, Beau is Afraid bénéficie de la photographie très travaillée de Pawel Pogorzelski qui s’est attaché à donner à chaque partie une tonalité spécifique qui souligne son décalage avec la réalité. Le choix des lieux reflète l’attention du réalisateur pour l’architecture ce qui a parfois compliqué le tournage (défi des reflets dans les constructions vitrées). Le film passe allégrement de la description kafkaïenne d’une société urbaine ultra-violente (appartement et rue où vit Beau) à une comédie ponctuée d’humour morbide (maison de Grace et Roger incarnés par Amy Ryan et Nathan Lane). Puis le héros se retrouve plongé dans les bois au sein d’une communauté irréelle d’étranges comédiens avant finalement d’atteindre la maison de sa mère dans laquelle il retrouve son amour d’enfance Elaine (Parker Posey). Toute la fin du film est irracontable, mélangeant à des degrés divers cauchemars, psychanalyse et symboles en tout genre dans un foisonnement narratif qui échappe à toute logique. Cette fascination pour le non conventionnel à tout crin dessert Beau is Afraid : une fois intégré que le film montre de que ressent Beau, un hyper angoissé toujours au stade de l’adolescence, on comprend que tout était permis au cinéaste en matière de délire visuel et narratif, mais l’abus de surréalisme psychanalytique tue la fascination. Ce n’est pas faute à Joachim Phoenix, un as de la méthode de l’improvisation et de l’engagement jusqu’auboutisme dans un rôle, d’avoir donné une réelle épaisseur psychologique à son personnage. Mais Beau is Afraid, qui n’a rien d’un film de terreur classique, ne parvient pas à convaincre : inégal et très inventif, ce film, au contenu délibérément intellectuel, manque de clés explicatives et peine à captiver. Original certes, mais difficilement compréhensible.
Commentaire technique
Image : copie UHD, 4K natif, excellente définition et très bon piqué sur les gros plans (tournage numérique avec Sony CineAlta Venice, Master Format 4K), gestion HDR homogène du contraste avec des images nuancées et toujours détaillées quel que soit le niveau d’éclairage, noirs solides, étalonnage hétérogène comme souhaité par le réalisateur avec une tendance aux teintes chaudes, colorimétrie variable selon les séquences allant du magenta nostalgique au rose en passant par des teintes chatoyantes plus naturelles
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Son : mixage anglais 5.1 (au cinéma en Dolby Atmos), dialogues clairs au centre, extrême dynamique sur les ambiances variées et la musique énergique de Bobby Krlic, malgré l’absence de canaux de hauteur, immersion sonore garantie avec une spatialisation aux effets surrounds aussi surprenants qu’efficaces, usage énergique du canal LFE ; VF 5.1, claire et bien spatialisée, doublage soigné bien intégré aux ambiances
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : (4,5/5)
Bonus : (2,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt13521006/
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