Horror Hotel (La Cité des morts) : une excellente surprise d’horreur gothique des années 60 (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : (3,5/5)
Synopsis
Chargée pour la fin de ses études d'une thèse sur la sorcellerie, l'étudiante Nan Barlow suit les conseils du professeur Alan Driscoll qui la dirige vers Whitewood, une localité où de nombreux bûchers se sont dressés au 17ème siècle. Bien que son frère et son petit ami la désapprouvent, elle s'y rend seule et découvre que les croyances païennes persistent dans la région, portées par la certitude de certains, que la sorcière Elizabeth Selwyn pourrait surgir du royaume des morts… Et malheur à qui s'y intéresse de trop près !
- Titre original : The City of the Dead
- Support testé : Blu-ray
- Genre : horreur
- Année : 1960
- Réalisation : John Llewellyn Moxey
- Casting : Dennis Lotis, Christopher Lee, Patricia Jessel, Tom Naylor, Betta St. John, Venetia Stevenson, Valentine Dyall, Ann Beach
- Durée : 1 h 18 mn 00
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,66/1 Noir et Blanc
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
- Bonus : Digibook limité à 1500 exemplaires avec le Blu-ray du film (78 mn) et le DVD du film (75 mn) - livret « L’aventure fantastique » (24 pages) - interview de Christopher Lee sur le satanisme (VOST, 1975, 15 mn 50) - bandes annonces (3 mn 09, 2 mn 26)
- Éditeur : Sidonis Calysta
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Commentaire artistique
Imaginé par George Baxt pour le pilote d’une série avec Boris Karloff jamais réalisée, le film d’horreur britannique La Cité des morts a été rebaptisé Horror Hotel pour sa sortie en 1962 aux USA. Le scénario du producteur Michel Subtotsky va étoffer l’histoire de cette sorcière ayant maudit ses bourreaux réincarnée en aubergiste (Patricia Jessel) et de son collaborateur satanique le professeur Alan Driscoll (Christopher Lee) : il rajoute donc une idylle entre Nan (la sexy Venetia Stevenson), étudiante de Driscoll en histoire de la sorcellerie, et son petit ami Bill (Tom Naylor). C’est le premier long métrage de Amicus Productions, nouvelle société concurrente de la Hammer, et la première réalisation de John Llewellyn Moxey qui l’a tourné au studio de Shepperton bien que l’intrigue se déroule aux USA obligeant les acteurs britanniques, sans grand succès pour Christopher Lee, a tenter de parler avec un accent américain ! Malgré un budget dérisoire, qui limite la fabrication des décors et le minutage du film, Horror Hotel s’inscrit dans les meilleurs opus de films de sorcellerie (Le Masque du démon, 1960) grâce à son solide scénario, sa réalisation ultra concise dont le tournage n’excède pas deux semaines et tout le talent du directeur de la photographie Desmond Dickinson qui use avec brio du générateur de fumée et d’éclairages contrastés pour évoquer les pouvoirs occultes des lieux. Car tout commence en 1692 dans le village de Whitewood (Massachusetts), perdu dans la campagne lugubre de Nouvelle Angleterre, où des adeptes de Satan obtiennent la vie éternelle contre le sacrifice de vierges la veille de la chandeleur et du sabbat des sorcières. C’est dans cette sinistre bourgade que Nan rencontre l’antiquaire Patricia (Betta St. John qui vient de nous quitter en juin 2023 âgée de 93 ans) avant de devenir la victime (le scénario semble anticiper le sort de Marion Crane disparue en cours de récit dans Psychose, 1960) d'une messe noire servie par Driscoll. Lorsque Barlow, le frère de Nan, et Bill viennent enquêter, il sera trop tard… Auberge sinistre, brume inquiétante, cimetière étrange, souterrains mystérieux, le film aligne de nombreux codes du gothique mais les intègre très efficacement au récit qui ne se perd jamais en digression et ne cède pas à la tentation du Grand-Guignol. Si le casting offre une prestation globale tout à fait honorable, c’est bien Christopher Lee, par sa stature impressionnante et par son jeu inquiétant, qui incarne la dimension angoissante du récit. Horror Hotel n’est pas directement un film d’horreur frontale mais une production au style désuet, donc nostalgique, qui devrait satisfaire tous les fans du genre tel qu’il était pratiqué dans les années 60, bien que la palme qualitative revienne à la Hammer. Non content d’avoir donné ce titre ridicule de Horror Hospital pour surfer sur celui de Psychose, la version américaine de La Cité des morts sera amputée de tous ses dialogues sulfureux. Cette édition offre heureusement la version intégrale britannique dans une excellente qualité technique : il faut cependant regretter que les nombreux suppléments bienvenus du Blu-ray américain soient remplacés par une brève interview vidéo de Christopher Lee sur le satanisme.
Commentaire technique
Master HD restauré qui rend justice à ce film souvent techniquement dénaturé parce que tombé dans le domaine public aux USA
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Image : copie HD, très belle définition et un beau piqué sur les détails, texture argentique discrète et homogène (tournage en 35 mm, Master Format 4K 2017 restauré), image stable et propre, excellent contraste qui restitue parfaitement les éclairages gothiques tranchés de Desmond Dickinson, noirs denses, blancs nuancés, gris très bien étagés
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, très belle clarté des dialogues, excellente dynamique sur les ambiances et sur la musique expressive de Douglas Gemley, pas de distorsion ; VF 2.0 monophonique (en 2006 le DVD avait une VF 5.1) claire mais doublage daté et moins convaincant
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (3,5/5)
Bonus : (2,5/5)
Packaging : (3,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0053719/
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