Orgueil et passion : une superproduction épique en mal d’interprètes convaincants (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
Après avoir saisi un canon gigantesque, Miguel, guerrier espagnol, prévoit d'attaquer l'armée de Napoléon en abattant les murs de la ville d'Avila occupée par l'armée française. Mais pour y parvenir, il doit compter sur l'aide du capitaine Trumbell, un officier britannique : s'ils sont alliés sur le champ de bataille, Trumbell et Miguel sont ennemis dans la guerre qu'ils se livrent pour gagner le cœur de Juana…
- Titre original : The Pride and the Passion
- Support testé : Blu-ray
- Genre : historique, guerre
- Année : 1957
- Réalisation : Stanley Kramer
- Casting : Cary Grant, Frank Sinatra, Sophia Loren, Theodore Bikel, John Wengraf, Jay Novello, José Nieto, Carlos Larrañaga
- The Pride and the Passion
- Durée : 2 h 12 mn 17
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1 VistaVision recadré en 1,78/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
- Bonus : combo avec le Blu-ray du film et le DVD du film - présentation du film par Patrick Brion (2023, 14 mn 49) - documentaire sur Cary Grant de Gene Feldman (1988, Cary Grant : The Leading Man, 58 mn 54) - reportage sur le tournage (1956, 9 mn 57) - bande annonce (3 mn 00)
- Éditeur : Sidonis Calysta
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Commentaire artistique
Orgueil et passion est une superproduction réalisé par Stanley Kramer en Espagne en 1957. C’est le second long métrage du producteur et cinéaste, qualifié de « visionnaire » par Steven Spielberg, qui entame une carrière axée sur des films aux thèmes sociaux forts (racisme, menace nucléaire, créationnisme, rapacité, fascisme) : ce n’est qu’avec son troisième film, La Chaine (1958), qu’il construira sa réputation d’auteur. Auparavant il aura réalisé Orgueil et passion , superproduction historique adaptée du roman de C. S. Forester (connu pour sa série sur Horatio Hornblower et son roman « L’Odyssée de l’African Queen ») « The Gun » (1933). L’auteur imagine que, durant la guerre (1807-1814) opposant l’Espagne à l’invasion napoléonienne, un énorme canon abandonné va servir aux exploits de la résistance des guérilleros contre les troupes françaises. Pour le cinéma, le récit, mal ficelé par un couple de scénaristes en divorce, Edward et Edna Anhalt, se concentre sur le sauvetage et le transport du canon vers la cité d’Avila par les résistants sous le commandement de Miguel (Frank Sinatra), accompagné de la belle Juana (Sophia Loren) et avec l’aide tactique de l’ingénieur naval britannique, le capitaine Anthony Trumbull (Cary Grant). Si le casting de stars fait illusion, il est hélas mal assorti : ni Marlon Brando, ni Ava Gardner pressentis n’ont accepté, Cary Grant se trouvait mal employé, Sophia Loren débutait dans un film en anglais et Frank Sinatra quitta le tournage avant la fin pour solder son divorce avec Ava Gardner. Comme l’analysera plus tard son réalisateur avec justesse, si la romance guère excitante entre les personnages parait bien falote, Orgueil et passion se rattrape avec ses magnifiques scènes d’action tournées en extérieures en Espagne avec le concours de l’armée franquiste. Les batailles et les péripéties de halage du canon dans des paysages magnifiques demeurent les plus beaux atouts du film qu’on espère un jour correctement restauré pour être digne de la superbe photographie de Franz Planer en VistaVision. Pour faire du canon le clou du spectacle, son modèle est inspiré du prototype indien Jaivana de 1720 (6 m et 50 tonnes) mais avec des dimensions encore plus extraordinaires : dans le film, il est supposé mesurer plus de 12 mètres et peser 7 tonnes, mais en fait les six exemplaires construits par le chef décorateur Rudolph Sternad ne mesuraient que 7 m et étaient fabriqués en matériaux légers. Toutes les séquences avec l’arme gigantesque sont impressionnantes et sont à la hauteur d’une superproduction plus grande que nature : dommage que l’interprétation reste très en-deçà de la splendeur visuelle du film et de ses grandes scènes d’ampleur avec foule de figurants. Une erreur que ne commettra par quelques années plus tard en 1962 Anthony Mann, manifestement plus à l’aise avec ce genre de film que Stanley Kramer, dans son superbe film épique El Cid… avec Sophia Loren. Distrayant mais daté et monotone.
Commentaire technique
Image : copie HD, définition variable selon les plans, piqué parfois en berne, parfois excellent sur les gros plans de visages, texture argentique homogène (tournage en 35 mm horizontal VistaVision, Master Format 2K daté non restauré), format image non respecté : 1,78/1 pour 1,85/1, copie pas assez nettoyée qui fourmille de taches blanches dans certains plans, bon contraste avec des images lumineuses et des noirs soutenus, étalonnage chaud parfois un peu terne, colorimétrie riche aux teintes nuancées et tons saturés
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Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, pas de distorsion, bonne dynamique sur les scènes d’action (canon, bataille) et sur la musique enlevée et épique de George Antheil fortement inspirée par Maurice Ravel ; VF 2.0 monophonique claire, légèrement moins dynamique que la VO, doublage daté un peu artificiel
Notre avis
Image : 
(3,5/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0050858/
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