MurderRock : un giallo de Lucio Fulci qui ne manque pas de piquant (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
Un nouveau spectacle de danse moderne se prépare au Living Center de New York sous la haute autorité de sa mystérieuse directrice Candice Norman. Au cours des auditions, les plus talentueuses danseuses rivalisent de virtuosité. Mais dès les premiers jours, l'une d'entre elles, Susan, est sauvagement assassinée par un tueur masqué. Malgré l'arrivée de la police menée par le lieutenant Borges, un second meurtre est perpétré contre une autre participante : la charmante Janice. C'est le début d'une véritable descente aux enfers
- Titre original : Murderock - uccide a passo di danza
- Support testé : Blu-ray
- Genre : thriller, giallo
- Année : 1984
- Réalisation : Lucio Fulci
- Casting : Olga Karlatos, Ray Lovelock, Claudio Cassinellin, Belinda Busato, Cosimo Cinieri, Giuseppe Mannajuolo, Berna Maria do Carmo, Maria Vittoria Tolazzi
- Durée : 1 h 32 mn 41
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,66/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique italien, français
- Bonus : MediaBook avec le Blu-ray du film (92 mn 41) et le DVD du film (88 mn 59) - le livre « Disco Giallo » rédigé par Lionel Grenier (80 pages)
- Bonus en VOST : Lucio Fulci interviewé par Antonio Tentori, émission radio (1987, 16 mn 24) - L'Épingle dans le cœur, entretien avec Franco Casagni (2023, 8 mn 15) - Jeu d'enfant, entretien avec Silvia Collatina (2023, 24 mn 29) - diaporama d'affiches et photos (1 mn 47) - bande annonce (VO, 2 mn 26)
- Éditeur : Artus Films
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Commentaire artistique
Présentée en version intégrale restaurée, MurderRock a été réalisé en 1984 par Lucio Fulci, cinéaste italien devenu, à partir de 1979, un des maitres du cinéma gore. Pourtant ce film ne relève pas complètement de ce genre : c’est un giallo, c’est à dire un film conjuguant plusieurs genres comme le thriller, le polar, le film d’horreur et le film érotique. MurderRock, mélange curieux de film policier et de film musical, était prévu pour démarrer une trilogie de gialli basée sur la musique mais ce projet ne se fera pas : le cinéaste très malade a été obligé d'arrêter de travailler pendant deux ans après ce film. Le scénario de MurderRock est fondé sur une idée déjà ancienne du réalisateur qui imaginait un assassin fictif inventé par un de ses personnages qui cherchait à se venger. Mais cette idée a été fortement remaniée par la production qui désirait surfer sur le succès de Flashdance (1983) et qui a imposé à Lucio Fulci de faire un film hybride entre giallo et comédie musicale ! Le résultat est évidemment bancal et Lucio Fulci qualifiera, avec raison, son film de « bon téléfilm américain » : sans le génie de l’image, de la mise en scène et du montage propre au cinéaste, le film aurait sans doute sombré dans les oubliettes. Ainsi malgré les contraintes des nombreuses scènes de danse dynamique avec éclairages saccadés et musique de Keith Emerson, MurderRock possède une atmosphère de mystère et de violence graphique (meurtres à l’aiguille), boostée par la musique disco, qui le démarque de la banale série B. Le scénario est certes plutôt mince, reposant sur des ficelles qu’on peut anticiper, mais la réalisation nous rappelle que c’est bien à un esthète du genre qu’on a affaire. Tourné à New-York et surtout à Rome, MurderRock bénéficie d’un casting très impliqué, dominé par l’excellente prestation de l’actrice grecque Olga Karlatos (Candice), une interprète de films d’auteur que Lucio Fulci avait dirigée dans une scène mémorable de L’Enfer des zombies (1979). Elle est bien secondée par ses collègues masculins, Ray Lovelock (George), Claudio Cassinelli (Dick) et Cosimo Cinieri qui joue le policier. Sur toutes les finesses du casting et du tournage, il est vivement conseillé de lire le livre très complet (cf. bonus) de Lionel Grenier qui analyse le film en profondeur et révèle le brio artistique du cinéaste. MurderRock n’est pas un chef-d’œuvre, loin de là, mais malgré ses incohérences (toutes ces jeunes femmes et victimes potentielles qui n’ont jamais entendue parler de la lumière électrique…), il reste relativement distrayant : dommage que les longues séquences de danses virevoltantes empiètent sur le whodunit et limitent la créativité habituelle du réalisateur. Comme toujours chez l’éditeur une très belle édition Digibook à laquelle il manque juste la piste anglaise originale pour être complète.
Commentaire technique
Image : copie HD, très bonne définition et piqué très solide sur les détails, texture argentique homogène (tournage en 35 mm, Master 2K restauré 2018), copie propre aux défauts insignifiants, excellent contraste qui préserve les éclairages suggestifs, tranchés et intermittents, de Giuseppe Pinori, très bel étalonnage chaud, colorimétrie vive aux teintes nuancées
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Son : mixage 2.0 monophonique italien, tourné en anglais (en stéréo !) mais postsynchronisation très réussie, dialogues clairs et équilibrés, superbe dynamique sur les ambiances et sur les musiques énergiques et discos de Keith Emerson, pas de saturation ; VF 2.0 monophonique, manquant de clarté, dynamique limitée, doublage honorable mais très daté
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores :
(3,5/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (4/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0087759/
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