Cantique de la racaille : récit sans pitié d’une ascension sociale (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis 

Gaston se morfond dans une existence médiocre, loin de ses ambitions de flambeur. Sa rencontre avec Marie-Pierre, une belle auto-stoppeuse, va être l'occasion pour lui de repartir de zéro. Ensemble, ils se lancent dans des affaires louches de trafic de matériel Hi-Fi. Cela leur rapporte rapidement beaucoup d'argent. Dès lors, ils s'enfoncent progressivement dans un milieu malsain, risqué, et ne peuvent plus faire marche arrière.

• Titre original : Cantique de la racaille
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1998
• Réalisation : Vincent Ravalec
• Casting : Yvan Attal, Virginie Lanoue, Yann Collette, Marc Lavoine, Claire Nebout, Samy Naceri, Jean-Louis Richard, Denis Lavant, Jean-Louis Richard, Brigitte Sy, Marilyne Canto, Antoine Chappey, Dominique Marcas, Olivier Gourmet, Michel Gondoin, Roger Knobelspiess
• Durée : 1 h 46 mn 09
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 Technovision Noir et Blanc et Couleur
• Sous-titrage : français, anglais
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 français
• Bonus : combo avec le Blu-ray du film (1 h 46 mn 54) et le DVD du film (1 h 41 mn 44)
• Bonus sur le Blu-ray et le DVD : Cantique du cantique, entretiens avec Vincent Ravalec et ses comédiens (2023, 1 h 23 mn 17)
• Bonus sur le Blu-ray : courts métrages de Vincent Ravalec : Le Masseur (1997, 11 mn 02) - Les Mots de l’amour (1994, 8 mn 19) - Never Twice (1995, 17 mn 58) - Par-delà l’ère glaciaire (1994, 3 mn 03) - Conséquences de la réalité des morts (1996, 7 mn 12) - The Big Mess (2017, 14 mn 40) - Portrait des hommes qui se branlent (1995, 6 mn 42) - Un Sac Lamarthe (2 mn 50)
• Bonus sur le DVD : Crapule, une vie de voyou (2017, 54 mn 18)
• Éditeur : Doriane Films

Commentaire artistique  

Écrivain, scénariste, producteur et réalisateur, Vincent Ravalec, qui a plus d’une corde à son arc, n’a cessé de produire des textes sur des sujets variés dont l’éclectisme effréné (art, morale, gain, sorcellerie, échangisme, etc.) se retrouve dans son premier long métrage Cantique de la racaille qu’il a écrit et réalisé en 1998. Présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, ce film, au casting impressionnant, a été adapté de son roman « Cantique de la racaille » paru en 1994 et couronné par le Prix de Flore au cours de sa première édition lorsque Françoise Sagan en était la marraine. Dans le roman, l’intrigue est racontée par Gaston qui vit de combines à la petite semaine et qui s’entiche de Marie-Pierre, une ado de seize ans. Dès lors exalté par son amour, Gaston rêve de créer une société qui aurait pignon sur rue apte à satisfaire son obsession de gagner de l’argent. Gaston est un personnage peu ordinaire qui se défend d’être un escroc et qui se juge comme un moraliste à principe : son caractère captivant est d’ailleurs capable de susciter une certaine empathie. C’est cette personnalité complexe que Vincent Ravalec à chercher à cerner dans sa version cinématographique en confiant, avec perspicacité, à Yvan Attal le rôle de ce businessman ambitieux, un brin candide et paranoïaque qui rêve de devenir un Marcel Dassault. Pour camper Marie-Pierre, le cinéaste a pu compter sur le charme, la jeunesse et la spontanéité de Virginie Lanoue, parfaite dans son premier rôle au cinéma, et sur la solide interprétation de Gilles par Yann Collette. De nombreux acteurs et actrices connus ont pu incarner la galerie diversifiée des protagonistes avec qui Gaston aura des rapports tendus ou apaisés, comme Bruno (Marc Lavoine) et Patricia (Claire Nebout), Alexandre (Jean-Louis Richard), Joël (Samy Naceri) ou Marianne (Marilyne Canto). Maitrisant d’emblée sa mise en scène et ses interprètes, Vincent Ravalec ne parvient pas cependant à maintenir l’inventivité et le dextérité de ses premières scènes. Cantique de la racaille est un film inégal qui aurait gagné à une plus grande concision narrative : de l’ascension à la chute, la trajectoire du héros est somme toute assez classique et c’est bien le cynisme de son traitement modernisé et sans fard sur les dérives de la société de consommation (argent, sexe, drogue) qui creuse la différence. Le réalisateur surprend agréablement par ses innovations formelles et descriptives mais il en amoindrit l’efficacité dans la seconde moitié de son film en nous infligeant des séquences plus absconses ou voyeuristes dont la pertinence reste discutable. Présentée en version restaurée, Cantique de la racaille pourra être découvert dans une belle édition qui inclus une collection de divers courts-métrages et une série d’entretiens avec le réalisateur qui permettront de mieux connaitre le cinéaste et son œuvre.        

Commentaire technique 

Film restauré et numérisé en 4K par Les Films du Garage et étalonné par Amélie Ravalec

Image : copie HD, excellente définition et bon piqué sur les détails, texture argentique discrète et homogène (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré), copie propre, excellente gestion du contraste restituant les images lumineuses de Philippe Le Sourd, noirs solides, étalonnage chaud chatoyant, séquences monochromes (changement de mois, visions de Gaston), colorimétrie naturaliste aux teintes vives et tons saturés

Son : mixage français 5.1, dialogues centrés clairs et équilibrés, excellente dynamique sur les ambiances et sur la musique de Robert Miny, spatialisation mesurée, surtout frontale, mais avec quelques effets surrounds immersifs et efficaces, LFE ponctuellement énergique

Notre avis

Image : (4/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (4,5/5)
Packaging : (3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0126830/

Disponible chez l'éditeur

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