Anti-Squat : un thriller captivant sur un thème très contemporain (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Inès est menacée de se faire expulser de chez elle avec Adam, son fils de 14 ans. A la recherche d'un emploi, elle est prise à l'essai chez Anti-Squat, une société qui loge des personnes dans des bureaux inoccupés pour les protéger contre les squatteurs. Son rôle : recruter les résidents et faire respecter un règlement très strict. Inès est prête à tout pour se faire embaucher et s'en sortir avec Adam. Mais jusqu'où ira-t-elle ?
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- Titre original : Anti-Squat
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame
- Année : 2023
- Réalisation : Nicolas Sihol
- Casting : Louise Bourgoin, Samy Belkessa, Sâm Mirhosseini, Kahina Lahoucine, Arthur Choisnet, Agnès Sourdillon, Ike Ortiz, Adèle Wismes
- Durée : 1 h 33 mn 57
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 2,39/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
- Bonus : scènes coupées (3 mn 26) - vidéos de casting de Samy Belkessa (4 mn 40) - bande annonce (1 mn 39)
- Éditeur : Diaphana
Commentaire artistique
Dès le générique nous sommes prévenus : la loi ELAN votée en 2018 prévoit, entre autre, que des organismes publics ou privés pourront gérer l’occupation de locaux vacants en y logeant des résidents temporaires. Autrement dit un propriétaire pourra empêcher, à moindre frais, l’occupation illicite (squat) de son bien inoccupé. L’idée initiale était bienveillante en permettant de procurer à petit prix un logement aux plus déshérités, mais le film Anti-Squat va souligner la perversité du dispositif lorsqu’il est détourné en machine à profit qui préfère exploiter la précarité plutôt que de la soulager ! L’intrigue imagine l’existence d’une société Anti-Squat qui va engager Inès (Louise Bourgoin), mère célibataire menacée d’expulsion, pour organiser la vie de résidents dans un immeuble de bureaux désaffectés selon des règles très restrictives, voire liberticides. C’est tout le conflit moral et psychologique qu’elle va éprouver qui sera l’enjeu dramatique de ce thriller à fort contexte social. Son fils Adam (excellent Samy Belkessa) et les locataires sont, chacun à leur manière, des personnages emblématiques de la fracture sociale, même si ils disposent d’un emploi, et les symboles diversifiés de la révolte. Avec justesse et avec une tension remarquablement exprimée, Louis Bourgoin incarne cette jeune femme tiraillée entre sa morale personnelle et modèle pour son fils Adam, son souhait de sortir à tout prix de la précarité économique et sociale et sa position inconfortable au cœur des intérêts divergents de la société Anti-Squat, des résidents insoumis et de sa propre situation. Si Anti-Squat aborde avec rigueur la dureté de la situation et propose un portait ambivalent de son héroïne Inès, il n’est certainement pas conçu comme un tableau réaliste de la société. Nicolas Sihol revendique une approche dystopique qui se situe dans un futur proche et dont la stylisation s’exprime par une mise en scène fondée sur un traitement visuel élaboré. Outre le rôle suggestif de la musique et des décors (Jeremy Duchier) de cette architecture abandonnée et menaçante, le choix de la photographie assurée par Pierre Maïllis Laval est primordial. Alternant des plans géométriques et des gros plans très découpés pour accentuer la déshumanisation des lieux, l’usage de nombreux plans-séquences, dont un à l’épaule, tempère ponctuellement l’atmosphère d’étrangeté de l’immeuble. La grande force du film est de ne pas juger ses personnages dont on pressent les conflits intérieurs et générationnels : si Inés, femme au caractère trempé peut susciter une certaine empathie malgré son attitude finale indéfendable, Adam, jeune homme rebelle, semble annoncer, en s’émancipant, un futur combat pour la liberté. Anti-Squat est un thriller sur le mal-logement dont l’intensité bien dosée et le naturalisme des personnages rendent captivant le déroulement de son intrigue. Le film aurait gagné à resserrer sa narration en creusant un peu plus le personnage ambigu d’Inès, même s’il cherche louablement à nuancer plutôt qu’à caricaturer sa diatribe contre l’abus légal de la précarité. Un thème de notre temps évoqué dans un drame édifiant, admirablement incarné par Louise Bourgoin.
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition et piqué irréprochable sur les détails (tournage en numérique avec caméra Sony Venice II), contraste naturaliste sans excès avec du détail dans les nombreuses scènes en basse lumière aux nombreux reflets (bâtiment vitré), noirs solides, étalonnage réaliste à tendance froide mais avec des dominantes occasionnelles (matinée et fin de journée) tout en ayant une colorimétrie nuancée aux teintes naturelles
Son : mixage français 5.1, dialogues clairs et équilibrés, excellente dynamique sur les ambiances et sur les musiques signées Fabien Kourtzer, Mike Kourtzer et Alexandre Saada, spatialisation réaliste aux effets surrounds immersifs efficaces mais jamais ostentatoires, LFE ponctuellement énergiques (bagarre dans l’immeuble de bureaux)
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : 
(2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt28335337/
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