Lost in the Night : un thriller mexicain trop esthétisant (en DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Dans une petite ville du Mexique, Emiliano recherche les responsables de la disparition de sa mère. Activiste écologiste, elle s’opposait à l’industrie minière locale. Ne recevant aucune aide de la police ou du système judiciaire, ses recherches le mènent à la riche famille Aldama.

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Titre original : Perdidos en la Noche
Support testé : DVD
Genre : drame, thriller
Année : 2023
Réalisation : Amat Escalante
Casting : Juan Daniel, Ester Expósito, Bárbara Mori, Fernando Bonilla, Jero Medina, Vicky Araico, Mayra Hermosillo
Durée : 1 h 57 mn 31
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 2,39/1
Sous-titrage : français
Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 espagnol (Amérique Latine)
Bonus : entretien avec Amat Escalante (2023, 24 mn 11)
Éditeur : Blaq out

Commentaire artistique

Amat Escalante, cinéma mexicain né en Espagne, s’est fait connaitre avec Hell (2013), prix de la mise en scène à Cannes, puis avec La Région Sauvage (2016) récompensé par le Lion d’argent à la Mostra de Venise. Après quelques incursions à la télévision (série), Lost in the Night (le titre « français » à but mercantile incongru) est son nouveau long métrage, né de réflexions post-covid et qui propose une observation sur la lutte des classes au Mexique. L’intrigue met en jeu deux représentants de la fracture sociale : un artiste contemporain et un jeune homme plus déshérité des environs. Le premier, Rigoberto Duplas (Fernando Bonilla), est extrêmement riche, protégé par les pouvoirs en place (police) et entouré de Carmen Aldama (Bárbara Mori) une star de cinéma et de sa fille frondeuse Monica Aldama (Ester Expósito, influenceuse célèbre). Le second, Emiliano (Juan Daniel García Treviño), plus modeste, qui travaille chez le premier comme bricoleur, cherche à savoir comment sa mère activiste a disparu dans le secteur où le premier a bâti sa luxueuse maison. Bénéficiant de très beaux cadrages en scope d’Adrian Durazo et d’une interprétation très intense, Lost in the Night donne à son réalisateur l’opportunité de changer de cap : si ce thriller s’inscrit dans la lignée de ses précédents films sur la mafia criminelle locale et sur le sport national des disparitions de personnes, la mise en scène tente de trouver un ton nouveau, se démarquant du traditionnel film de genre : place à la réflexion existentielle des personnages, certains inhabituels, et au discours visuel, en particulier avec cette étonnante maison d’architecte (en fait un décor construit) et jusque dans la conception élaboré des costumes. Dans Lost in the Night, le cinéaste fait se rencontrer deux sociétés par définition distinctes et confient à la jeune génération le soin de les transformer radicalement en s’opposant à la corruption qui les gangrène. Riche en problématiques sociétales, ce thriller cherche à développer une évocation peu conventionnelle, nourrie de thématiques contemporaines et traitée avec plus de profondeur que la séquence d’ouverture ne laisserait supposer. Si l’on peut reprocher au film son esthétisme parfois contre-productif et sa narration désordonnée courant après trop de pistes à la fois pour être limpide, Lost in the Night a le mérite de se démarquer des thrillers habituels plus intelligibles et plus formels. Une approche intéressante mais une intrigue peu satisfaisante.

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Commentaire technique

Image : copie SD, bonne définition mais manque de piqué dû au support DVD (tournage numérique avec caméra Arri Alexa Mini LF), excellente gestion du contraste, image lumineuse, détaillée en basse lumière, noirs francs, étalonnage chaud, colorimétrie vives aux teintes saturées

Son : mixage espagnol 5.1, dialogues clairs et équilibrés, superbe dynamique sur les ambiances (action, maison, lac) et sur la musique suggestive de Kyle Dixon and Michael Stein, spatialisation naturaliste aux effets surrounds très efficaces (véhicule, foule, bateau) et immersifs, LFE énergique