La Dernière maison sur la gauche : un coffret pour les inconditionnels de Wes Craven (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis 

Pour fêter son dix-septième anniversaire, Mari, accompagnée d'une amie, décide de se procurer de la marijuana. Lorsque Junior, un jeune marginal, se propose de leur en fournir, elles acceptent, sans se douter que le dealer fait partie d'une bande de sadiques meurtriers dirigée par le terrifiant Krug. Leur calvaire va bientôt commencer.

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• Titre original : Last House on the Left
• Support testé : Blu-ray
• Genre : horreur
• Année : 1972
• Réalisation : Wes Craven
• Casting : Sandra Cassell, Lucy Grantham, David Hess, Fred J. Lincoln, Jeramie Rain, Marc Sheffler, Richard Towers, Cynthia Carr, Ada Washington, Marshall Anker, Martin Kove, Ray Edwards
• Durée : 1 h 24 mn 34
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 1.0 monophonique anglais, français
• Bonus : coffret Collector limité avec le Blu-ray du film en version non censurée (84 mn 34) - le Blu-ray du film dans son montage Krug & Company Cut (84 mn 01) et en version censurée (82 mn 03) - le Blu-ray du film en version VHS (81 mn 10) - livre « Horreur : Mode d’emploi » (52 pages) - une affiche - 5 tirages de photographies du film - 5 reproductions de Lobby Cards du film (photos d'exploitation)
• Bonus sur le Blu-ray de la version Unrated : commentaire audio de Wes Craven et Sean S. Cunningham (VOST, 2002) - commentaire audio de David Hess, Marc Sheffler et Fred Lincoln (VOST, 2003) - présentation du film par Jean-Baptiste Thoret (2024, 5 mn 13) - Les Femmes dans le rape-and-revenge, entretien croisé avec Célia Sauvage, Clara Sebastiao et Violaine de Charnage (2024, 71 mn 56) - Ce n'est que du cinéma, Making of (It Is Only a Movie, VOST, 2002, 29 mn 02) - Le Crime qui a changé le cinéma, interview de Wes Craven, Sean S. Cunningham et des acteurs (Celluloid Crime of the Century, VOST, 2002, 39 mn 35)
• Bonus sur le Blu-ray du montage Krug & Company : L'Héritage de Wes Craven, entretien avec Alexandre Aja (2024, 17 mn 34) - Wes Craven, l'Amérique sauvage, conférence de Stéphane Du Mesnildot à la Cinémathèque Française, Rétrospective Wes Craven du 29 juin au 31 juillet 2016 (67 mn 49) - L'Empreinte Wes Craven, l'influence de Wes Craven sur les réalisateurs David Perrault, Yann Gonzalez et Hélier Cisterne (Cinémathèque Française, 2016, 16 mn 46) - Toujours debout, l'héritage de La Dernière Maison sur la gauche, interview d'archive avec Wes Craven (VOST, 2009, 14 mn 55)
• Bonus sur le Blu-ray de la version VHS : La Violence pour elle-même : La Dernière Maison sur la gauche" par Jean-Baptiste Thoret (2024, 50 mn 07) - Krug fait plier l'Angleterre, documentaire sur a première projection de la version non censurée (VOST, 2000, 24 mn 13) - Composition pour un meurtre, entretien avec David Hess (VOST, 2002, 9 mn 45) - Images interdites, entretien avec l'équipe du film à propos des scènes les plus choquantes du film (VOST, 8 mn 13) - Tales That'll Tear Your Heart Out, Roy Frumkes, court métrage inachevé de Wes Craven (2002, 11 mn 20, sans son) - scène coupée Mari Dying at the Lake (VO, 1 mn 05) - prises de vues et scènes diverses (47 mn 31, sans son) - bande annonce américaine (VO, 1 mn 15) - bande annonce française (2 mn 04)
• Éditeur : ESC Editions

Commentaire artistique

Tourné avec un budget dérisoire et des comédiens inconnus, La Dernière maison sur la gauche est le premier long métrage du réalisateur inexpérimenté et sans connaissance du genre Wes Craven, un petit film d’horreur qui appartient au sous-genre, discutable et machiste, du Rape & Revenge (cf. bonus). Si indéniablement ce film culte divise et choque toujours autant pour sa violence gratuite, il a laissé une véritable empreinte cinématographique qui continue d’exercer son influence. La lecture du livre offert en bonus, la vision des différentes versions et la consultation des innombrables suppléments répartis sur les trois Blu-rays de l’édition Collector limitée devraient répondre à toutes les questions, même si on peut « cinéphiliquement » s’étonner que le chef-d’œuvre d’Ingmar Bergman La Source (1960), qui a directement inspiré le film de Wes Craven, n’ait jamais suscité une édition blu-ray aussi documentée !
La Dernière maison sur la gauche est en effet une version modernisée, à la sauce horrifique, du film suédois qui lui-même adaptait une ballade scandinave du XIVème siècle Töres dotter i Wänge en relatant comment une famille de paysans aisés va se venger de bandits ayant violé leur fille adolescente. Déjà, à sa sortie, le film suédois avait fait polémique ! Lorsque Wes Craven, à la demande de Sean S. Cunningham, entreprend d’écrire un film d’horreur, un genre qu’il vient de découvrir, il pense qu’un traitement modernisé et porno du film d’Ingmar Bergman pourra satisfaire les producteurs. Ce sera le cas même si script final, très violent, élimine les scènes sexuelles pour éviter l’échec commercial. Le scenario imagine donc un quatuor de sadiques sans état d’âme qui kidnappe deux jeunes filles, puis qui se fait décimer par les parents de l’une d’elle : le résultat est véritable coup de poing qui choqua le public et les critiques des années 70, La Dernière maison sur la gauche va initier ce nouveau sous-genre Rape & Revenge qui connaitra ensuite de beaux jours. Dès ce film Wes Craven exploite des thèmes qui lui seront chers : la menace qui pèse sur la famille et la barbarie absolue qui en résulte annihilant toute barrière morale et civilisée. Cette sauvgerie sera totale dans La Dernière maison sur la gauche et à peine tempérée par l’humour d’un duo caricatural de policiers. Le budget est si limité que le casting est composé de comédiens de seconde zone mais il va bénéficier d’un interprète de choix, David Hess, un musicien qui écrit la bande originale du film et qui incarne le terrifiant Krug Stillo dont la bestialité surpasse l’entendement. C’est, paradoxalement, le manque de professionnalisme de toute l’équipe (une équipe de néophytes selon Wes Craven) et une belle part d’improvisation et de bricolage qui vont assurer au film son insoutenable authenticité. En effet, si la réalisation ne brille pas par son génie, le film bénéficie d’un cocktail payant d’amateurisme, de bricolage et de style quasi documentaire, à l’égal de ce qu’avait fait George A. Romero en 1968. Sorti localement aux USA dans quelques salles et drive-in avec plusieurs titres successifs, La Dernière maison sur la gauche, classé R (restricted), projeté en double-programme avec La Baie sanglante de Mario Bava, se révèle rentable. Interdit dans différents pays, il n'est exploité en France qu’en VHS en 1982 et ne sortira en version intégrale qu’en 2008. Toute l’ambiguïté du film, par-delà les multiples analyses qu’il n’a cessé de susciter (cf. bonus) sur sa place dans le cinéma américain et sur l’image qu’il renvoie de la société, réside dans son contenu : une description sans jugement ni tabou de la violence gratuite dans une intrigue sans héros avec renversement des valeurs entre assassins et victimes. Toujours aussi dérangeant, La Dernière maison sur la gauche a eu au moins un résultat tangible : lancer la carrière de Wes Craven, maitre de l’horreur, qui allait donner au slasher deux de ses personnages emblématiques, Freddy Krueger et Ghostface.

Commentaire technique 

La Dernière maison sur la Gauche a été tourné en argentique sur pellicule 16 mm qui a été gonflée en 35 mm pour l’exploitation en salle. En 2018 un Master 2K a été produit à partir des éléments intermédiaires 35 mm de première génération qui ont été scannés car le négatif original est perdu

Image : copie HD, définition et piqué variables selon les plans, certains plans manquent vraiment de précision, texture argentique prononcée (tournage en 16 mm avec caméra Arriflex 16, gonflé en 35 mm, Master Format 2K 2018), image propre assez bien stabilisée, contraste naturaliste dont la densité reste fluctuante selon les séquences, les ombres sont cependant bien détaillées, noirs profonds, étalonnage chaud, colorimétrie aux teintes réalistes nuancées mais aux ton souvent très saturés

Son : mixage anglais 1.0 monophonique, dialogues clairs sans distorsion et bien intégrés, bonne dynamique sur les effets sonores parfois agressifs et sur la musique signée David Hess (Krug dans le film), pas d’exploit sur la restitution du spectre sonore mais aucun défaut et un bon équilibre général, pas de partition isolée comme sur le Blu-ray américain ; VF 1.0 monophonique, claire, niveau élevé qui accentue le caractère artificiel du doublage 

Notre avis

Image : (3,5/5)
Mixages sonores : (3,5/5)
Bonus : (5/5)
Packaging :(3,5/5) 

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0068833/

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