Bloody Mama : la vie d’une cheffe de gang mythique par Roger Corman (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Élevée dans la saleté au milieu de la pauvreté d'Ozask et privée de toute chance d'éducation ou de progrès, Kate Barber grandit dans la haine pour la société et la loi du « système ». En 1912, elle donne naissance au dernier de ses quatre fils. Alors que ses fils grandissent, ses envies sont d'établir son niveau de vie avec le reste du monde et de trouver de l'argent dans sa maisonnée…

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Titre original : Bloody Mama
Support testé : Blu-ray
Genre : policier, drame
Année : 1970
Réalisation : Roger Corman
Casting : Shelley Winters, Pat Hingle, Don Stroud, Diane Varsi, Bruce Dern, Clint Kimbrough, Robert De Niro, Robert Walden
Durée : 1 h 30 mn 34
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,85/1
Sous-titrage : français
Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
Bonus : combo en édition limitée avec le Blu-ray du film et le DVD du film - livret du film « Roger Corman les années de plomb » (32 pages) - Mama, mitraillettes & Corman par Alexandre Jousse (21 mn 08) - entretien avec Roger Corman (VOST, 14 mn 53) - diaporama avec scènes coupées (2 mn 39) - bande annonce (VOST, 1 mn 51)
Éditeur : ESC Éditions

Commentaire artistique

Véritable légende du banditisme américain des années 30 dans le Midwest, le mythe de Ma Barker (Arizona Donnie Clark) à la tête d’un gang constitué de ses quatre fils a la vie dure : chansons, films, série, romans, etc. (cf. bonus) n’ont cessé de faire croire que cette femme, à l’instar de Dillinger, Bonnie and Clyde ou Al Capone, fut une dangereuse criminelle. Cette légende populaire semble avoir été créée de toute pièce par le FBI : il est plus que probable que, historiquement, les vrais malfrats ont été les membres du gang Barker-Karpis qui réunissait Fred et Arthur Barker et Alvin Karpis et que Ma Barker leur servait de couverture et de complice pour se cacher. Lorsqu’en 1970, Roger Corman est amené à réaliser Bloody Mama, d’après un scénario de Robert Thom et Don Peters, il est déjà réputé comme un producteur avisé de série B et de films de genre, surtout avec sa série des adaptations d’Edgar Allan Poe (1962-1964). Tourné, contre l’avis du studio, dans l’Arkansas sur les lieux mêmes ou sévissait Ma Barker et ses fils, Bloody Mama s’inspire du mythe du gang Barker mais ne donne pas une version exacte des faits : Ma Barker, qui est décrite comme une mère amorale, incestueuse et cruelle, est splendidement incarnée par Shelley Winters. Ce n’est pas l’unique interprète issue de l’Actor’s Studio à jouer dans ce film puisque elle est en compagnie de Bruce Dern (Kevin inspiré d’Alvin Karpis), Diane Varsi (Mona) et Robert de Niro (Lloyd) qui, fidèle à sa méticulosité réputée, n’hésite pas à subir une cure d’amaigrissement drastique pour mieux jouer le malfrat drogué. Quant à Pat Hingle, il incarne le banquier Sam Adams qui combine en un seul rôle deux victimes réellement kidnappées par le gang en 1933 et 1934 : William Hamm et Edward Bremer. Souvent comparé au Bonnie and Clyde (1967) d’Arthur Penn au budget nettement plus conséquent, Bloody Mama supporte la comparaison grâce à l’habileté de la mise en scène de Roger Corman qui démontrait une fois encore sa dextérité à sublimer les piètres moyens mis à sa disposition (voitures, figurants, décors). D’abord interdit pour sa cruauté et pour sa violence gore, le film a fini par trouver grâce auprès du public et Roger Corman produira deux succédanés avec Angie Dickinson, Suparnanas en VF : Big Bad Mama en 1974 et Big Bad Mama II en 1987. Sans être un film de genre d’exception, Bloody Mama est, avec Mitraillette Kelly (1958), un excellent film de gangster de la Grande dépression et prouve, une fois encore, que Roger Corman, le maître de la production express sans budget, était capable de réaliser des séries B dignes d’intérêt au casting souvent attrayant. Distrayant.

Commentaire technique

Image : copie HD, bonne définition et piqué convenable sur les détails malgré un grain argentique assez visible mais homogène (tournage en 35 mm avec caméra Mitchell, Master Format 2K), copie propre sans défaut majeur, bon contraste, image lumineuse aux noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes franches et ton nuancés

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Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs sans distorsion, bonne dynamique sur les scènes d’action (poursuite automobile, fusillades) et sur la musique allègre de Don Randi