Une affaire d'honneur : l’art du duel, un expédient absurde et tragique en vogue à la Belle Époque (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
En 1887 à Paris, seul le duel fait foi pour défendre son honneur. Clément Lacaze, charismatique maître d'armes se retrouve happé dans une spirale de violence destructrice. Il rencontre Marie-Rose Astié, féministe en avance sur son époque, et décide de lui enseigner l'art complexe du duel. Ils vont faire face aux provocations et s'allier pour défendre leur honneur respectif.
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- Titre original : Une affaire d'honneur
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame
- Année : 2023
- Réalisation : Vincent Perez
- Casting : Roschdy Zem, Doria Tillier, Guillaume Gallienne, Damien Bonnard, Vincent Perez, Noham Edje, Pepe Lorente, Myriem Akheddiou, Eva Danino
- Durée : 1 h 40 mn 19
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
- Bonus : entretien avec Vincent Perez, réalisateur (2024, 34 mn 18) - entretien avec Michel Carliez chorégraphe de combat et coordinateur de cascades (2024, 24 mn 52) - bande annonce (1 mn 31)
- Éditeur : Gaumont Films
Commentaire artistique
Acteur rompu au duel en tout genre dans ses nombreux films, il n’est pas étonnant que Vincent Perez ait eu le souhait de donner sa vision de l’escrime dans une fiction. Une Affaire d’honneur, qu’il a coécrit avec son épouse Karine Silla, concrétise ce désir. Réalisateur, il s’est donné aussi le rôle peu sympathique du vindicatif colonel Louis Berchère. Comme il l’explique avec force détail (cf. bonus), la lecture de « L’annuaire du duel, 1880-1889 » de Ferréus (Paul Desjardin), authentique répertoire sanglant des affaires d’honneur, et l’ouvrage « L’art du duel » de 1886 d’Adolphe Eugène Tavernier (escrimeur et écrivain incarné dans le film par Guillaume Gallienne) sont à la source du scénario. L’intrigue est précisément située en 1887, année durant laquelle le nombre de duels culmine avec des bretteurs de tous âges qui, marqués par la défaite de 1870, vouent un culte au respect de leur honneur. Le protagoniste central Clément Lacaze, interprété avec conviction par Roschdy Zem, est un maitre d’armes rigoureux, peu disert et conscient de la noblesse de son art. Il enseigne dans une salle d’armes tenu par son ami Eugene Tavernier et dans laquelle se réunissent les apprentis escrimeurs, dont le rédacteur misogyne du « Le Petit Journal », Ferdinand Chassat (Damien Bonnard). Si le duel se réfère à un code rigide du passé, le choix de la Belle Époque annonce les changements de la société vers plus de modernisme : cette transition est fort bien symbolisée par Marie-Rose Astié de Valsayre (Dora Tillier), authentique féministe qui n’eut de cesse de faire abroger une ordonnance de 1800 interdisant aux femmes le port du pantalon, qui fonda la ligue des femmes socialistes et se battit en duel, bref une femme en avance sur son temps ! Soigneusement reconstituées, les passes d’armes dans lesquelles les duellistes mettent en jeu leur existence sont aussi fascinantes que terrifiantes : tout le rituel protocolaire de chaque joute, méticuleusement détaillé, illustre l’ambigüité et l’absurdité de ces combats dont l’issu peut être tragique. Bien sûr on peut toujours admirer la prestance des adversaires, leur dextérité à l’épée, au fleuret ou au sabre et le quasi état de transe dans lequel les combattants sont nécessairement soumis. Mais quel horrible façon de solder un problème, même d’honneur ! Il est vrai que par la magie de la photo naturalise aux savants éclairages de Lucie Baudinaud et son art de filmer les duels, Une Affaire d’honneur ne manque pas de panache et de tension dramatique. Il faut d’ailleurs saluer le travail de Michel Carliez (cf. bonus) et de son équipe pour préparer les acteurs (qui ne sont que très épisodiquement doublé devant la caméra) et inventer des duels aussi différents que fascinants. Entre la vision étriquée du code de l’honneur ancestral et le modernisme d’une époque de mutations, Une Affaire d’honneur est un des rares films dont le duel d’honneur soit au cœur de l’intrigue. Depuis le cultissime premier film de Ridley Scott Les Duellistes (1977), le cinéma n’avait pas réellement exploité ce thème, qui renvoie autant à l’état d’une société patriarcale mal remise de la défaite de 1870 qu’à la formalisation de la solution des différends par les armes. Bien joué, bien filmé et trépidant, Une Affaire d’honneur est un film d’action qui n’exploite pas suffisamment toute la richesse psychologique de son scénario. Distrayant.
Commentaire technique
Image : copie HD, très belle définition et piqué remarquable sur les détails (tournage numérique avec caméra Arri Alexa LF), contraste bien maitrisé avec des images lumineuses en extérieurs et dans la salle d’armes (puits de lumière) et bien dosé en intérieurs plus dense (faible luminosité restituant de l’éclairage au gaz), noirs solides, étalonnage naturaliste, colorimétrie nuancée aux teintes réalistes (visage, accessoires, costumes)
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Son : mixage français 5.1, dialogues clairs et équilibrés, très belle dynamique sur les duels et sur la musique d’Evgueni et Sacha Galperine, spatialisation ample et immersive aux effets surrounds très efficaces (duels, figuration, etc.), LFE énergique qui profite aux combats et à la musique
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt28106865/
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