Un silence : l’art du non-dit révélateur dans une réalisation épurée (en DVD et VOD)
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Note artistique : ![etoile rouge](/images/stories/etoiles/etoile-rouge.gif)
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(3/5)
Synopsis
Silencieuse depuis 25 ans, Astrid la femme d'un célèbre avocat voit son équilibre familial s'effondrer lorsque ses enfants se mettent en quête de justice.
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- Titre original : Un silence
- Support testé : DVD
- Genre : drame
- Année : 2023
- Réalisation : Joachim Lafosse
- Casting : Daniel Auteuil, Emmanuelle Devos, Matthieu Galoux, Jeanne Cherhal, Louise Chevillotte, Nicolas Buysse, Karim Barras, Larisa Faber
- Durée : 1 h 36 mn 19
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 2,39/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 français
- Bonus : entretien avec Joachim Lafosse (29 mn 14) - séquences commentées par Joachim Lafosse : la voiture (3 mn 06), la maison (1 mn 30)
- Éditeur : Blaq out
Commentaire artistique
Le scénario de Un Silence s’inspire directement de l’avocat liégeois Victor Hissel qui défendit les familles des victimes de Marc Dutroux, Julie Lejeune et Mélissa Russo, avant d’être lui-même arrêté en 2008 pour détention d’images pédopornographiques, puis d’être poignardé par son fils en avril 2009 et être finalement condamné en 2011. Un Silence développe cette histoire du point de vue de l’épouse, femme passive et complice d’un monstre, incarnée par Emmanuelle Devos (Astrid Schaar), actrice omniprésente toute en nuances, et du fils adoptif et revendicatif Raphaël, joué par Mathieu Galoux, très crédible dans ce premier rôle. L’avocat François Schaar est interprété admirablement, avec sa maitrise habituelle dans ce rôle risqué de pédophile masqué, par Daniel Auteuil. Le rôle de la commissaire Colin, qui suit l’affaire, est composé avec crédibilité par la chanteuse Jeanne Cherhal. L’essentiel de l’intrigue est limité à deux lieux de prédilection : la grande maison bourgeoise des Schaar, un brin labyrinthique, et les diverses voitures, filmées souvent de l’intérieur. Un Silence tente d’exprimer à demi-mots la culpabilité qui touchent cette femme solitaire qui partage l’intimité de l’avocat pervers mais qui reste murée dans son silence malgré la honte, et le jeune Raphael poussé au désespoir, à l’inverse de sa demi-sœur Caroline (Louise Chgevillotte) plus dans l’action. La complexité émotionnelle qu’impliquait cette fiction nécessitait d’excellents comédiens, surtout que le film, avare en dialogues et scènes d’action, s’exprime par le hors champ : à ce titre le casting des trois protagonistes se révèle excellent. Leur prestation extrêmement subtile a bénéficié d’une mise en scène travaillée, avec répétition dans les décors avant tournage, et de la photographie délicate de Jean-François Hensgens qui a filmé les nombreux plans-séquence avec une caméra montée sur chariot (dolly) pour éviter toute affèterie contreproductive. Ce parti pris, évitant tout cliché et tentation sensationnaliste, trouve sa contrepartie dans le décor principal de la grande maison familiale (trouvée à Metz) propice à la dramaturgie sophistiquée du film. Mais à trop exploiter les non-dits (tout comme dans les films antérieurs de Joachim Lafosse), les silences et l’inaction, cette complexité narrative fragmentaire et embrouillée, qui se laisse deviner par bribes, risque plus d’égarer que de fasciner. Seule la virtuosité de jeu des interprètes, en transcendant la simplicité du récit, finit par captiver. Triomphe de l’intimisme, Un Silence prend prétexte d’un fait divers pour étudier l’ambiguïté des relations familiales, écartelées entre la honte et la lucidité, entre le conformisme bourgeois, qui préserve le confort et les apparences, et la déflagration émotionnelle, de l’impuissance à la révélation. Intéressant.
Commentaire technique
Image : copie SD, définition correcte mais manque de piqué sur les détails en raison du support DVD (tournage numérique avec caméras RED Mostro 8K), contraste naturaliste, basse lumière avec de la matière, noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie réaliste, teintes naturelles nuancées
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Son : mixage français 5.1, dialogues très clairs, excellente dynamique sur les effets sonores et sur les musiques dont celle d’Ólafur Arnalds, spatialisation naturaliste aux effets surrounds efficaces (trafic, auto, meute des journalistes) mais sans esbroufe, LFE ponctuellement énergique
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixages sonores : (4/5)
Bonus : (2,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt25051484/
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