Navajeros : l’archétype culte du film « quinqui » (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
Âgé d'à peine 15 ans, El Jaro tente de survivre dans son pays dont le taux de chômage n'a jamais été aussi haut. Avec sa bande, il commet de menus larcins et croise la violence chaque nuit. Après un séjour en maison de redressement, il rencontre une prostituée qui va tenter de l'aider à reprendre sa vie en mains.
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- Titre original : Navajeros
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame
- Année : 1980
- Réalisation : Eloy de la Iglesia
- Casting : José Luis Manzano, Isela Vega, Verónica Castro, Jaime Garza, Enrique San Francisco, María Martín, José Sacristán, José Manuel Cervino
- Durée : 1 h 35 mn 40
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,66/1
- Sous-titrage : français
- Piste sonore : LPCM 2.0 monophonique espagnol
- Bonus : version intégrale dans un Digipack avec le Blu-ray du film (95 mn 40) et le DVD du film (91 mn 51) - présentation du film par Marcos Uzal de Les Cahiers du Cinéma (2024, 47 mn 23) - diaporama d'affiches et photos (0 mn 30)
- Éditeur : Artus Films
Commentaire artistique
Navajeros, écrit et réalisé en 1980 par Eloy de la Iglesia, est des fleurons du genre quinqui (argot désignant un marginal), populaire dans le cinéma espagnol des années 70/80, qui met en valeur les agissements de délinquants juvéniles dans une société troublée socialement au sortir de la dictature franquiste. Navajeros est un classique du genre qui réunit la plupart des caractéristiques du cinéma quinqui avec son scénario inspiré d’un réel délinquant José Joaquín Sánchez Frutos, alias El Jaro, l’addiction à la drogue, la prostitution, les vols de voiture et les courses-poursuites avec la police. Durant la préparation de son film, Eloy de la Iglesia décide de faire jouer principalement des non-professionnels et confie le rôle d’El Jaro à José Luis Manzano, un délinquant rencontré à Madrid en 1978. Acteur né, José Luis Manzano crève l’écran avec son incroyable naturel - il joue au cinéma le réel personnage qu’il est dans la vie - qui va assurer le grand succès de cette coproduction hispano-mexicaine. L’intrigue de Navajeros est fondée sur ces ados non scolarisés et démunis de toute ressource financière qui les poussent à vivre, en hors-la-loi, de menus larcins et de trafics en tout genre. Le film décrit, pour la dénoncer mais avec une complaisance affichée, la dérive et l’ascension d’un petit caïd de 15 ans et de sa bande dont les exploits sont dépeints plus comme des pieds-de-nez à l’ordre établi et à la bourgeoisie que comme des actions immorales. El Jaro a quasiment la stature d’un superhéros qui défie victorieusement les forces de l’ordre, présentées sous un jour peu reluisant, et qui magnétise non seulement sa petite équipe mais un directeur de prison et la prostituée Mercedes (Isela Vega) qui devient son amante et sa mère de substitution. Après ce portrait de délinquant juvénile brossé avec énergie et une quasi admiration, Navajeros change de ton lorsque s’immisce dans le récit le personnage du journaliste, incarné par José Sacristán, et celui de la mère prostituée du délinquant jouée par María Martín : ces protagonistes vont tempérer le tableau idyllique des exploits d’El Jaro et amorcent une explication : cette délinquance et ses corollaires (drogue, prostitution, violence) découlent en partie de l’extrême pauvreté économique dans laquelle ces jeunes ont vécu. Cependant Navajeros laisse entendre qu’El Jaro n’est pas opposé à la cellule familiale puisqu’il décide de garder l’enfant qu’il a eu avec Toni (Verónica Castro)… nonobstant la pente autodestructrice de son éthique de vie. Avec un penchant manifeste à exhiber ses acteurs, Eloy de la Iglesia maitrise à la perfection l’art de la réalisation directe aussi efficace dans les très nombreuses scènes d’action que dans les scènes plus intimes. Sa savante direction d’acteurs, mêlant habilement acteurs non professionnels et actrices mexicaines, se révèle un excellent atout dans ce film culte devenu un modèle du genre ne négligeant pour autant la critique politique sous-jacente.
Commentaire technique
Image : copie HD, belle copie bien définie avec un piqué sur les détails et une texture argentique régulière (tournage en 35 mm, Master Format 2K restauré à partir du négatif 35mm original), copie bien nettoyée, contraste maitrisé aux images lumineuses détaillées dans les ombres, noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie réaliste aux teintes nuancées
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Son : mixage 2.0 espagnol, dialogues clairs, pas de souffle, légère saturation, bonne dynamique sur les scènes d’action et sur la musique expressive choisie (Burning, morceaux pop et classique)
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
(3,5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0081218/
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