L'Armée des 12 singes 4K : folie et voyage dans le temps dans un univers rétro futuriste (en UHD, Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis 

En 2035, la quasi-totalité de la population mondiale a été décimée par un mal mystérieux. Les survivants, réfugiés sous terre, mettent tous leurs espoirs dans un voyage à travers le temps pour prévenir la catastrophe. Désigné pour cette mission, James Cole, prisonnier condamné à perpétuité, débarque en 1996. Là, il rencontre Jeffrey Gaines, fils rebelle et détraqué d'un scientifique cruel, ainsi que le Dr. Kathryn Railly, psychiatre, qui va tenter d'élucider avec lui les mystérieux signaux lancés par une association secrète connue sous le nom de l'Armée des 12 singes…

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• Titre original : Twelve Monkeys
• Support testé : UHD
• Genre : science-fiction, thriller
• Année : 1995
• Réalisation : Terry Gilliam
• Casting : Bruce Willis, Madeleine Stowe, Christopher Plummer, Brad Pitt, David Morse, Frank Gorshin, Jon Seda, Joseph Melito
• Durée : 2 h 09 mn 20
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1 (HDR 10, Dolby Vision)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais, français
• Bonus : combo avec l’UHD du film et le Blu-ray du film
• Bonus sur l’UHD : commentaire audio de Terry Gilliam et Charles Roven (VO) - 4 bandes annonces L'Atelier d'Images
• Bonus sur le Blu-ray : commentaire audio de Terry Gilliam et Charles Roven (VO) - The Hamster Factor et autres histoires de Terry Gilliam et L'Armée des 12 singes, Making of (VOST, 1996, 87 mn 32) - bande annonce d'époque remastérisée (VF, 2 mn 10) - bande annonce 2023 (VF, 1 mn 05)
• Éditeur : L’Atelier d’Images

Commentaire artistique  

L’Armée des 12 singes est un thriller de science-fiction que Terry Gilliam a réalisé en 1995, d’après le scénario de David et Janet Peoples, avec Bruce Willis comme tête d’affiche. L’intrigue est directement inspirée du court-métrage « photo-roman » écrit et réalisé par Chris Marker La Jetée (1962) qui s’inspirait lui-même de Sueurs froides (Vertigo, 1958) d’Alfred Hitchcock. Quel que soit l’enthousiasme que l’on peut porter au travail de Terry Gilliam, son film ne peut égaler La Jetée, ce chef-d’œuvre absolu qui l’a inspiré et qui aurait dû faire partie des suppléments (sauf à acheter l’édition culte limitée à 1000 exemplaires). Cependant Terry Giilliam, qui n’avait pas vu La Jetée avant de faire son film, a toujours affirmé que les deux films étaient foncièrement différents.

L’Armée des 12 singes était un projet de Robert Kosberg, admirateur du court-métrage et qui a persuadé Chris Marker de l’autoriser à en tirer un long métrage hollywoodien de science-fiction. Terry Gilliam, totalement séduit par le scénario et le thème du voyage dans le temps et de la réalité de la perception, a accepté de le diriger tout en obtenant le Final’Cut et un casting de choix réunissant Bruce Willis  (James Cole), Brad Pitt pas encore star (Jeffrey Goines), Madeleine Stowe (Kathryn Railly) et Christopher Plummer (Leland Goines), même si son choix initial de Nick Nolte et Jeff Bridges a été refusé. Le tournage, notamment à Philadelphie et à Baltimore, n’a pas été de tout repos (cf. bonus) en raison du perfectionnisme cher au cinéaste (The Hamster Factor) et du budget limité pour les décors futuristes (une partie de l’action se déroule en 2035) créés par Jeffrey Beecroft. Plusieurs bâtiments existants ou désaffectés ont servi à évoquer le monde cauchemardesque et retrofuturiste filmé par Terry Gilliam comme dans son film Brazil (1985) avec recourt à des lentilles de Fresnel pour augmenter l’expressionisme de ses images. Selon le cinéaste, il fallait rendre compte de la stupéfaction de Cole découvrant la confusion de notre monde du 20ème siècle et laisser planer l’ambiguïté sur le sens de la folie : « Is he mad or are we ? » (Est-il fou ou sommes-nous fous ?). La mise en scène habituellement baroque du cinéaste convient admirablement à cette histoire de boucle temporelle vertigineuse, bien interprétée (Brad Pitt à l’asile) et romantique (superbe Madeleine Stowe). Le talentueux réalisateur de Brazil tisse un enchevêtrement de faits dont il atténue volontairement le caractère de science-fiction. La description d’un homme confronté à des choses qui le dépasse et le manque évident de piste, qui le conduit à ne pas discerner les limites de sa folie éventuelle, rendent le récit aussi captivant que difficile. Authentique œuvre d’auteur, c’est une belle leçon de cinéma de ce réalisateur singulier qui a su ne pas céder sur le fond aux contingences mercantiles de l’industrie hollywoodienne (cf. bonus). Si l’intrigue de L’Armée des 12 singes reprend celle de La Jetée en plus nébuleux, rendant difficile sa compréhension par le public, le film est aussi semé d’indices nombreux et explicites au film Vertigo d’Alfred Hitchcock qui inspira Chris Marker, ainsi qu’aux douze singes, une idée empruntée au roman « Le magicien d’Oz ». Ce cocktail de références associé à une mise en scène inventive et extravagante expliquent pourquoi L’Armée des 12 singes est, dans le genre, une œuvre unique : sa démesure visuelle et sa densité narrative ont certes déconcertées à sa sortie, mais depuis ce film de science-fiction est devenu culte.

Commentaire technique

Le négatif original 35 mm a été scanné en résolution 4K 16 bits chez EFilm, Burbank. Le film a été restauré en 2018 en 4K et étalonné en HDR10 et Dolby Vision chez Silver Salt Restoration, à Londres. L'étalonnage SDR du master Blu-ray précédent d'Arrow a servi de référence principale et a été supervisé et approuvé par le réalisateur Terry Gilliam. Les mixages stéréo et 5.1 ont été remastérisés par NBC Universal.

Image : copie UHD, très belle définition et un piqué remarquable sur les détails et les gros plans, texture argentique fine et homogène (tournage en 35 mm avec caméras Moviecam Compact, Master Format 4K 2022), copie bien nettoyée et stable, belle gestion des contrastes en HDR 10, images lumineuses aux ombres détaillées, noirs soutenus mais variables en densité, étalonnage chaud chatoyant, usage de filtres mais colorimétrie assez naturaliste en HDR 10, aux teintes nuancées et tons assez saturés, excellente compression 

Son : mixage anglais 5.1, dialogues clairs, excellente dynamique sur les ambiances d’action futuristes ou retrofuturistes et sur la musique de Paul Buckmaster, spatialisation mesurée aux effets surrounds discrètement enveloppants, LFE efficace ponctuellement ; VF 5.1, claire et dynamique, bien spatialisée, doublage soigné bien intégré

Notre avis

Image : (4,5/5)
Mixages sonores : (4/5) 
Bonus : (3/5)
Packaging : (2,5/5) 

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0114746/

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