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Coffret Tomás Gutiérrez Alea ¡ Cuba y la revolución ! : trois petits bijoux du cinéma cubain révolutionnaire (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis 

La Mort d'un bureaucrate : Francisco, ouvrier exemplaire, meurt broyé par sa machine. Selon ses vœux, on l'enterre avec son livret de travail, preuve de son dévouement à la victoire du socialisme. Or, sa veuve, pour recevoir sa pension de réversion, est obligée de fournir ce fameux livret. Son neveu Juanchín entreprend alors les démarches aussi absurdes que rocambolesques pour le récupérer…

 

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La Última cena : dans un esprit d'humilité religieuse, un riche propriétaire sucrier convie douze de ses esclaves à sa table le Jeudi Saint, répétant avec eux les gestes du Christ avec ses apôtres. Se fiant aux promesses de leur maître, les esclaves décident de ne pas travailler le lendemain, Vendredi Saint… 

  

Fraise et chocolat : David, un jeune étudiant cubain, ne doute pas de la validité des idéaux castristes. L'amour lui semble plus contestable. Viviane, la femme qu'il courtisait, ne vient-elle pas d'épouser un autre homme ? Désappointé, David erre dans la Havane et rencontre Diego. Il préfère la glace au chocolat, Diego choisit la fraise. Mais qu'importent les différences, pourvu qu'on ait le souci de se comprendre !

 

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  • Titre fraçais : La Mort d'un bureaucrate - La Dernière Cène - Fraise & Chocolat
  • Titre original : La Muerte de un burócrata - La Última Cena - Fresa y Chocolate
  • Support testé : Blu-ray
  • Genre : comédie, drame, historique
  • Année : 1966, 1973, 1993
  • Réalisation : Tomás Gutiérrez Alea
  • Casting : (1) Salvador Wood, Silvia Planas, Manuel Estanillo, Gaspar De Santelices, Omar Alfonso, Carlos Ruiz de la Tejera, Richard Suarez, Luis Romay (2) Nelson Villagra, Silvano Rey, Luis Alberto García, José Antonio Rodríguez, Samuel Claxton, Mario Balmaseda, Tito Junco (3) Jorge Perugorría, Vladimir Cruz, Mirta Ibarra, Francisco Gattorno, Joel Angelino, Marilyn Solaya, Andrés Cortina, Antonio Carmona,
  • Durée : 1 h 23 mn 39 - 1 h 52 mn 57 - 1 h 50 mn 31
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : (1) 1,66/1 Noir et Blanc - (2, 3) 1,85/1 Couleur 
  • Sous-titrage : français
  • Pistes sonores : (1, 2) Dolby Digital 2.0 monophonique espagnol - (3) Dolby Digital 5.1 espagnol
  • Bonus : trois combos avec le Blu-ray et le DVD du film - 3 livrets (16 pages) : « La Mort d’un bureaucrate: Subversion de l’humour noir » de Sandra Hernandez, « La Última Cena : Sang et sucre », « Fraise & Chocolat : Un film impactant » - Un cinéaste exigeant dans la révolution par Julie Amiot-Guillouet (36 mn 58) - bandes annonces (2 mn 56)
  • Bonus sur le Blu-ray de La Mort d'un bureaucrate : La bureaucratie sans dessus par Julie Amiot-Guillouet (16 mn 16)
  • Bonus sur le Blu-ray de La Dernière Cène : L'Impossible rédemption par Julie Amiot-Guillouet (17 mn 39)
  • Bonus sur le Blu-ray de Fraise & chocolat : Idéologie et intolérance par Julie Amiot-Guillouet (16 mn 23)
  • Éditeur : Tamasa Diffusion

Commentaire artistique

Le coffret réunit trois films emblématiques que le cinéaste cubain Tomás Gutiérrez Alea réalisa entre 1966 et 1993 sous le régime révolutionnaire de Fidel Castro qui était parvenu à renverser le dictateur Fulgencio Batista en 1958. Sur le contexte de production et sur les intentions de ces trois longs métrages, on pourra écouter les explications circonstanciées données par Julie Amiot-Guillouet (cf. bonus). Fondateur de l’ICAIC (Institut cubain de l'art et de l'industrie cinématographiques). Tomás Gutiérrez Alea, a rarement quitté Cuba (en 1995 il fera un bref voyage à Hollywood), où il décède en 1996. Sa position cinématographique, parfois jugée pro-castriste, dans un pays soumis aux préceptes dogmatique de la révolution a été de privilégier le juste milieu en restant travailler dans le contexte singulier du régime politique cubain, mais tout en pointant ses contradictions sans jamais outrepasser la ligne rouge.  La vision de ses films est donc, à double titre, passionnante : accéder au cinéma cubain de l’intérieur et découvrir l’œuvre d’un artiste engagé, mais lucide sur les grandeurs et les travers de la Révolution.   

La Mort d'un bureaucrate (1966) appartient à sa veine initiale alternant documentaires et comédies. L’ironie mordante de cette satire bouffonne, loin d’être innocente, dénonce clairement les ratés de la bureaucratie révolutionnaire socialiste dont les excès vont miner le quotidien des citoyens ordinaires (expérience vécue par le cinéaste qui lui a donné l’idée d’un film kafkaïen). Si le film n’est pas exempt d’allusions aux grands maîtres du burlesque, et à certains cinéastes majeurs (Alfred Hitchcock, Elia Kazan), le thème plutôt morbide renvoie à l’univers grinçant cher à la comédie à l’italienne. L’intrigue tourne autour de quelques personnages : en particulier Juanchin (Salvador Wood) qui doit récupérer la carte de travail enterré avec son oncle pour que sa tante veuve (Silvia Planas) puisse toucher sa pension. Dès lors Juanchin sera confronté en continu à l’absurdité administrative qui culmine avec le directeur obtus du cimetière incarné par Manuel Estanillo. Le film ne cesse de souligner les contrariétés qui freinent ce neveu qui veut bien faire et qui se retrouve, le plus souvent, encerclé de femmes victimes comme sa tante, qu’elles soient complices soumises (employée du cimetière) ou objets de désir (pour les bureaucrates). Dans ce film, Tomás Gutiérrez Alea a pu compter sur le sens de l’humour propre aux cubains qui fusionne l’amour pour la nation révolutionnaire et l’irrespect pour l’autorité : ce trait a sans doute beaucoup joué dans l’acceptation sans censure de La Mort d'un bureaucrate. La réalisation a su user avec efficacité de tous les leviers comiques du langage cinématographique tout en soignant son esthétique : la photographie splendide bénéficie des éclairages suggestifs et sophistiqués de Ramón F. Suárez. Une dénonciation du système à l’humour ravageur qui sonne comme une petite revanche sur ses aberrations et sur ses conséquences envers des individus qui, sains d’esprit tels Juanchin, sont progressivement contraint d’échapper à la rationalité des institutions… La valeur universelle et cathartique de cette comédie explique son immense succès, en particulier à Cuba où, dit-on, son humour amusera Fidel Castro.

Changement radical de genre en 1976 avec La Dernière Cène, un film historique situé au XVIIIème siècle lorsque l’ile de Cuba était une colonie espagnole dont l’aristocratie fondait sa richesse sur des plantations de canne à sucre exploitées par des esclaves noirs. Le choix du sujet s’inscrit dans un courant des années 70, soutenu par l’ICAIC, de se réapproprier la mémoire de ce passé regrettable pour mieux le conjurer. Le scénario est inspiré par un passage du livre « El Ingenio » (La Plantation) de Moreno Fraginals racontant le souhait du Comte de la Casa Bayona qui décide un Jeudi saint, tel le Christ, de laver les pieds de douze de ses esclaves et de leur servir un repas de fête. C’est en se basant sur cette anecdote, plutôt singulière dans le contexte ségrégationniste du XVIIIème siècle, que l'intrigue de La Dernière Cène imagine les conséquences tragiques de ce récit. Même si ce n’est pas son intention première, le film a cherché l’approche réaliste d’un film historique vraisemblable bien documenté et celle du spectacle saisissant de sa reconstitution, esthétiquement filmée comme un tableau par Garcia Joya et nourri de musique classique. Le morceau de bravoure du film est cette fameuse Cène qui occupe près de cinquante minutes du métrage, lointainement inspirée par  Luis Buñuel (Viridiana, 1961) : il a été souligné toute la maitrise de la réalisation d’une scène statique aussi longue grâce à d’ingénieux cadrages et mouvements de caméra sur les personnages défendant leurs points de vue. Nelson Villagra interprète avec une vraie subtilité toutes les nuances du discours moralisateur et édifiant du comte paternaliste. Un film allégorique sur la notion de liberté, aussi beau à regarder qu’intéressant à déchiffrer, surtout quand le compare aux contradictions du système cubain de l’époque.

Avant-dernier film du cinéaste, coréalisé avec Juan Carlos Tabío, et son plus grand succès avec une nomination aux Oscars, Fraise & Chocolat sort en 1993. Le scénario, tiré d’une nouvelle de Senel Paz « El Bosque, el lobo y el hombre nuevo » (1991), décrit la rencontre entre David Álvarez (Vladimir Cruz), un jeune étudiant modeste membre des Jeunesses Communistes, et Diego (Jorge Perugorría), un intellectuel homosexuel en butte à la censure socialiste. L’intrigue narre l’initiation de David par Diego à l’épicurisme et à la culture littéraire (José Lezama Lima, auteur banni par le régime) hérités de l’époque pré-castriste. Mais malgré cette amitié fructueuse, impliquant aussi la jolie voisine Nancy (Mirta Ibarra), qui effacera les préjugés dogmatiques de David, Diego sera contraint par l’intolérance ambiante de quitter Cuba. En dépit de sa simplicité, cette intrigue traite d’un sujet social majeur dans le régime castriste dans les années 70 : la place de l’homosexualité dont la violente répression par le régime (« nuit des 3P » en 1961 : rafles des Prostitutas, Proxenetas et Pajaros pour alimenter les UAMP, Unité militaire d'aide à la production) avait été dénoncée dans le documentaire de Néstor Almendros, Mauvaise Conduite (1984). Dans le contexte de la « période spéciale » de crise économique qui débute à Cuba en 1989 à suite à la chute de l’URSS,  Fraise & Chocolat exprime sur un mode apparemment léger la potentielle ouverture du régime à la tolérance. Dans ce film « testamentaire » d’apprentissage, le cinéaste cubain, qui a toujours soutenu la Révolution sans jamais perdre son esprit critique, affirme la nécessité du dialogue entre partisans et opposants et synthétise sa vision perspicace et désillusionnée du système. Comédie lucide, Fraise & Chocolat offre une vision sans fard de l’intransigeance révolutionnaire : par ses révélations, Diégo le marginal éclaire David, l’étudiant aux idéaux communistes, sur le fanatisme et les humiliations subies en raison du discours propagandiste. Un très grand film qui sera justement acclamé dans le monde.

 

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Commentaire technique

La Mort d'un bureaucrate

Film restauré en 4K par l’ICAIC

Image : copie HD, superbe définition et piqué remarquable sur les gros plans, texture argentique fine (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré), image propre, superbe gestion du contraste, images lumineuses, noirs denses, gris nuancés
Son : mixage espagnol 2.0 monophonique, dialogues clairs, pas de distorsion, excellente dynamique sur les ambiances urbaines et sur la musique de Leo Brouwer

La Dernière Cène

Film restauré en 2K par l’ICAIC

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Image : copie HD, bonne définition et excellent piqué malgré une texture argentique un peu épaisse (tournage en 35 mm, Master Format 2K restauré), image bien nettoyée, contraste appuyé et images souvent dense, noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie naturaliste aux teintes réalistes et tons très saturés
Son : mixage espagnol 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, bonne dynamique sur les scènes d’action (révolte, tirs) et sur la musique de Leo Brouwer

Fraise & Chocolat

Film restauré en 2K par l’ICAIC à partir d’un interpositif de 1994

Image : copie HD, bonne définition et excellent piqué, texture argentique fine (tournage en 35 mm, Master Format 2K restauré), copie propre, bon contraste après une première séquence affectée par un voile laiteux, image lumineuse, noirs denses, étalonnage et colorimétrie réalistes, teintes naturelles nuancées
Son : mixage espagnol 5.1 (remix : Ultra-Stereo au cinéma), dialogues clairs très bonne dynamique sur les ambiances et sur la musique de José María Vitier, spatialisation discrète aux effets surrounds mesurés limités à quelques passages et à la musique, LFE très ponctuel

Notre avis 

Image : (1) etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5) (2) etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5) (3) etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : (1, 2) etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5) (3) etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5) 

IMDb
La Mort d'un bureaucrate : https://www.imdb.com/title/tt0060722/
La Dernière Cène : https://www.imdb.com/title/tt0075363/
Fraise & Chocolat : https://www.imdb.com/title/tt0106966/

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