Le Chien des Baskerville : une version gothique de Sherlock Holmes par Terence Fisher, maître du genre (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Charles Baskerville, seigneur de Baskerville Hall construit dans les brouillards de Dartmoor, est retrouvé mort en 1740 dans de mystérieuses circonstances. Sir Charles aurait pu être la victime de d’une prétendue malédiction selon laquelle une bête mortelle erre dans la campagne environnante. Imperturbable face à cette légende, l'héritier Sir Henry Baskerville décide d'accepter la succession de la famille…

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Titre original : The Hound of the Baskervilles
Support testé : Blu-ray
Genre : policier, thriller, horreur
Année : 1959
Réalisation : Terence Fisher
Casting : Peter Cushing, André Morell, Christopher Lee, Maria Landi, David Oxley, Francis De Wolff, Miles Malleson, Ewen Solon
Durée : 1 h 26 mn 37
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,66/1
Sous-titrage : français
Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique anglais, français
Bonus : Le Mystère Conan Doyle par Marianne Stjepanovic, auteure de la biographie « Arthur Conan Doyle : Sherlock Holmes et au-delà » (2024, 36 mn 00) - interview de Sir Conan Doyle (1928, 10 mn 37)
Éditeur : BQHL Éditions

Commentaire artistique

« Le Chien des Baskerville », une des aventures les plus célèbres de Sherlock Holmes, a été publiée par Arthur Conan Doyle (cf. bonus) en 1902 et marquait le retour du détective après huit années de pause littéraire. C’est une des histoires du fameux détective privée les plus adaptées au cinéma et à la télévision avec plus d’une vingtaine de versions, sans compter ses déclinaisons à la radio, dans des jeux vidéo, les bandes dessinées et au théâtre. L’idée de cette aventure a été suggérée à Conan Doyle par son ami Bertram Fletcher Robinson, originaire du Devon, qui lui parla du thème du chien noir fantôme, un spectre sinistre du folklore britannique, aux confins du Dartmoor et de la légende du châtelain satanique Richard Cabell III. La tombe à Buckfastleigh de cet assassin supposé de sa femme (une Fake News) a peut-être été visitée par les deux amis qui se rendirent en 1901 dans la région sauvage du Dartmoor (Devon, Angleterre). L’écrivain va d’ailleurs emprunter le nom du cocher de Richard Cabell III, Harry de Baskerville, pour écrire le roman dans lequel il ressuscite son héros : « The Hound of Baskerville », publié en feuilleton dans le Strand Magazine. La particularité de cette histoire, bien respectée par le scénario de Peter Bryan, est de faire du docteur Watson le protagoniste majeur de cette enquête à tonalité fantastique. Le Chien des Baskerville est réalisé en 1959 par Terence Fisher, maitre incontesté de l’horreur gothique à la Hammer Films. Les codes du genre, décors baroques, éclairages tranchés et couleurs éclatantes saturées, vont être utilisées au service de cette adaptation qui sera la première en couleurs (Eastmancolor) et qui aurait dû déboucher sur une série d’aventures filmées de Sherlock Holmes. Les plus perspicaces reconnaitront dans la demeure de Baskerville le décor du château de Dracula filmé par Terence Fisher dans Le Cauchemar de Dracula (1958) avec Christopher Lee. Celui-ci, après avoir joué le célèbre comte vampire, va incarner Sir Henry Baskerville et retrouver son collègue, le grand Peter Cushing (Sherlock Holmes), acteur emblématique à la Hammer Films, qui jouait Van Helsing en 1958. Les deux comédiens, la même année, seront aussi au générique de La Malédiction des pharaons (1959) toujours sous la direction de Terence Fisher. Pour ce rôle, Peter Cushing s’est fortement inspiré des illustrations de Sidney Paget publiées dans The Strand Magazine de manière a être le plus fidèle possible aux visuels iconiques du détective connus de tous les lecteurs du journal. C’est André Morell, excellent, qui hérite du rôle fouillé de Watson : le docteur retrouve dans ce film l’intelligence que lui prêtait Conan Doyle dans ses écrits. Plus que la résolution de son mystère, Le Chien des Baskerville est une réinterprétions gothique de Terence Fisher dans un film d’atmosphère à l’esthétique fascinante sublimée par la photographie de Jack Asher. La mise en scène oppose sans cesse la rationalité de la pensée déductive à l’irrationnel de la légende : un conflit déjà bien mis en évidence dans Le Cauchemar de Dracula et renouvelé dans Le Chien des Baskerville par le prologue narratif situé en 1740. Les commentateurs du film ont souligné la volonté du cinéaste de décrire la lutte entre le bien et le mal en donnant une connotation sadique à la jolie Cecile (Maria Landi) et en soulignant les liens avec la religion, notamment par le personnage incongru du pasteur Frankland (Miles Malleson), spécialiste inénarrable des araignées. Pour son esthétisme gothique incomparable et pour la magistrale interprétation de Sherlock Holmes par Peter Cushing, cette pépite de la Hammer mérite plus d’une vision. Culte.

Commentaire technique

Image : copie HD, définition et piqué variables selon les plans, bons en général, texture argentique homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K), copie affectée de nombreuses taches et points blancs, excellent contraste pour une image lumineuse aux éclairages tranchés, noirs solides, étalonnage chatoyant chaud, colorimétrie éclatante aux teintes vives et tons saturés

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Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, léger souffle, bonne dynamique sur les ambiances mais qui privilégie la musique lancinante de James Bernard, pas de distorsion ; VF 2.0 monophonique, claire, dynamique, doublage ancien (voix de Jacques Beauchey et Jacques Berlioz) mais très soigné et assez bien intégré