Les Chèvres ! : une comédie de procès au casting savoureux (en DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Saviez-vous qu'au 17e siècle, les animaux pouvaient être jugés pour avoir commis un crime ? Maître Pompignac, risée du barreau, pense avoir trouvé l'affaire de sa vie : défendre la jeune et innocente Josette, accusée à tort du meurtre d'un maréchal… Mais c'était sans compter sur son adversaire, le redoutable et réputé Maître Valvert, et surtout sur Josette, qui s'avère n'être autre… qu'une chèvre !

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Titre original : Les Chèvres !
Support testé : DVD
Genre : comédie
Année : 2024
Réalisation : Fred Cavayé
Casting : Dany Boon, Jérôme Commandeur, Claire Chust, Marie-Anne Chazel, Alexandre Desrousseaux, Grégory Gadebois, Bun-hay Mean, Garance Schlesser-Gautier
Durée : 1 h 38 mn 10
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 2,39/1
Sous-titrage : français
Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 français
Bonus : entretiens avec Fred Cavayé, Dany Boon, Jérôme Commandeur et Claire Chust (19 mn 27) - deux scènes coupées : le bras de fer (2 mn 03), le muret (2 mn 28)
Éditeur : Pathé !

Commentaire artistique

Les Chèvres de Fred Cayavé est une comédie historique racontant le procès fait à la chèvre Josette, propriété de Camille (Claire Chust), qui est inculpée pour avoir tué le maréchal de France Grégoire Hubert de Colombe (Jean-Marc Noirot-Cosson). L’animal est défendu par maître Pompignac (Danny Boon) et accusé par maître Valvert (Jerôme Commandeur). Ce procès se déroule dans la France de 1644, lorsque le jeune Louis XIV (Alexandre Mousli) est encore sous la tutelle de sa mère Anne d’Autriche (Sophie-Marie Larrouy) et du ministre d’État, le cardinal Jules Mazarin (Grégory Gadebois). L’argument du scénario est fondé sur une réalité historique effective entre 1610 et 1760 : la légalité de pouvoir intenter un procès contre un animal. Bien évidemment l’absurdité de la situation se devait d’être exploitée au cinéma dans une veine humoristique : c’est chose faite par Fred Cavayé qui s’est lancé dans une comédie distrayante sur la stupidité humaine, mais également capable de formuler une critique sociale plus en résonnance avec notre époque. Les nombreux thèmes abordés sont en effet très contemporains : place des femmes, peur de l’étranger, dérive nationaliste et raciale (« savoisiens » mal vus), parisianisme, etc. Assumant son registre délibérément comique, Les Chèvres n’hésite pas à forcer les situations et à caricaturer ses personnages. Néanmoins le film fait la preuve d’une reconstitution historique bien documentée comme le prouve le soin apporté à montrer la crasse de l’époque (dents, vêtements) et la qualité des costumes, des accessoires et des décors. Le tournage s’est fait pour les intérieurs au studio de Bry-sur-Marne et au tribunal de Melun et pour les extérieurs à Saint-Cirq-Lapopie et sur la place de Monpazier en Dordogne (déjà utilisée par André Hunebelle pour Le Capitan en 1960 et par Ridley Scott en 1966 pour Les Duellistes et en 2021 pour Le Dernier Duel). L’autre atout de cette comédie en costumes est son casting comique de haut niveau : le duo Danny Boon et Jérôme Commandeur (cf. bonus) fonctionne à merveille et les seconds rôles ne manquent pas de piquant, notamment Claire Chust en bergère musclée et Marie-Anne Chazel en veuve lubrique. Mais malgré ses qualités artistiques indéniables et ses gags innombrables, répétitifs et pas toujours raffinés, Les Chèvres demeure une comédie qui manque de légèreté trop souvent desservie par les tics actuels du film épique avec ses inévitables images par drones et retouchées grâce aux techniques numériques. Familiale et amusante, une comédie formatée qui reste trop consensuelle…

Commentaire technique

Image : copie SD, assez bonne définition mais piqué limité par le support DVD (tournage numérique avec caméra Sony Venice 1), excellente gestion du contraste, image lumineuse aux noirs francs, étalonnage réaliste chaud, colorimétrie naturelle équilibrée aux teintes nuancées

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Son : mixage français 5.1, dialogues clairs, excellente dynamique sur les ambiances (carrosse, foule) et sur la musique épique de Christophe Julien, spatialisation spectaculaire aux effets surrounds efficaces et immersifs, LFE ponctuellement énergique