The Sadness 4K : un film de genre taiwanais destiné à choquer (en UHD, et Blu-ray)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
Après un an de lutte contre une pandémie aux symptômes relativement bénins, une nation frustrée finit par baisser sa garde. C'est alors que le virus mute spontanément, donnant naissance à un fléau qui altère l'esprit. Les rues se déchaînent dans la violence et la dépravation, les personnes infectées étant poussées à commettre les actes les plus cruels et les plus horribles qu'elles n'auraient jamais pu imaginer…
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- Titre original : Ku bei
- Support testé : UHD
- Genre : horreur
- Année : 2021
- Réalisation : Rob Jabbaz
- Casting : Berant Zhu, Regina Lei, Chen Ying-Ru, Wang Tzu-Chiang, Emerson Tsai, Lan Wei-Hua, Ralf Yen-Hsiang Chiu, Chou Chi-Min, Huang Lue-Keng
- Durée : 1 h 40 mn 27
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 2,00/1 (SDR)
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 mandarin, français
- Bonus : combo avec l’UHD du film (HDR10) et le Blu-ray du film
- Bonus sur le Blu-ray : entretien avec Rob Jabbaz (2021, 29 mn 16) - entretien avec Fausto Fasulo et Jean-François Rauger (2022, 22 mn 27) - modules de tournage : la réalisation (3 mn 15), la direction artistique (1 mn 00), le businessman (3 mn 21), les effets spéciaux (1 mn 07), sur le plateau (5 mn 06) - le film avant et après étalonnage par Paul Hanrahan C.S.I. (11 mn 37) - 2 courts métrages de Rob Jabbaz : Clearwater (2020, 6 mn 03) et Fiendish Funnies (2013, 3 mn 39 mais stop à 3 mn 12 sur un écran noir) - galerie de projets d'affiches (1 mn 29) - bandes annonces 1 (1 mn 16) et 2 (1 mn 19)
- Éditeur : ESC Éditions
Commentaire artistique
Tourné en 28 jours à Taiwan (Taipei, extérieurs et studio), sans contribution de trucages numériques (cf. bonus), The Sadness est un film gore réalisé en 2021 par le canadien Rob Jabbaz à destination d’amateurs du genre au cœur bien accroché. C’est son premier long métrage après plusieurs courts (cf. bonus) qui avaient démontré son aptitude pour l’animation singulière et la réalisation choc. Le scénario qu’il écrit pour The Sadness reprend l’idée, assez répandue dans le cinéma de genre, de l’épidémie transformant les personnes en psychopathes pervers et sanguinaires. Si l’héritage du Comics « Crossed » (2008-2010) est assumé, notamment avec la particularité que ces cannibales conservent leur intelligence et leur conscience, et de Evil Dead (2013) pour son paroxysme (cf. bonus), le film renvoie aussi inévitablement à la référence La Nuit des morts-vivants (1968) et à tous ces films traitant de pandémie létale. The Sadness ne se différencie que par son contexte géographique, Taiwan où s’est installé le cinéaste, et par son intention de dépasser les codes, afin de susciter le malaise et le traumatisme chez le spectateur. En jouant sur les deux leviers basiques, la mort et le sexe, Rob Jabbaz réussit à confronter son public à l’abjection complaisante d’une mise en scène qui se complet à surenchérir gratuitement dans l’horreur carnée et sexuelle. On ne sera pas étonné de savoir que le producteur du film est Jeffrey Huang, créateur de Swag, la principale plateforme de messagerie privée pour adultes d’Asie, et que la scène de l’orgie dans l’hôpital par les personnes infectées est jouée par des acteurs de vidéos pour adultes de Swag. Malgré quelques images censurées, rien ne sera épargné au spectateur, d’autant que le film a été filmé avec un pseudo réalisme poussé à l’extrême au point de se transformer en horreur graphique (jaillissements sanguins et écrasements peu crédibles). Les deux moments les plus emblématiques, tournés en studio en raison de la Covid, resteront celui du métro, avec une scène mémorable entre l’héroïne harcelée Kat (Regina Lei), une passagère Molly (Ying-Ru Chen) et un homme d’affaires infecté (Tzu-Chiang Wang), et celui de l’hôpital, avec Kat, son copain Jim (Berant Zhu) et l’infectiologue Alan Wong (Wei-Hua Lan). Le fonds de commerce de The Sadness est la bestialité débridée de l’espèce humaine une fois infectée par le virus Alvin qui associe dans le cerveau le sexe et le cannibalisme : toutes les actions et tous les plans se résument à l’exploitation visuelle sans filtre de ces pulsions. Mais chercher à y déceler une symbolique de liberté de Taiwan sous menace chinoise parait une spéculation hasardeuse de critique. On peut se demander quel sens et quelle intention ce film est supposé avoir : selon son auteur, The Sadness serait une réponse à la difficile intégration (du cinéaste ?) dans une société très codifiée (taiwanaise) : comprenne qui pourra ! The Sadness est un film à déconseiller aux personnes sensibles car le réalisateur réussit pleinement son pari de pousser le voyeurisme dans ses derniers retranchements et de provoquer l’écœurement jusqu’à la nausée... même en regardant ce film au second degré.
Commentaire technique
Image : copie UHD, 4K natif mais en SDR, très belle définition et piqué chirurgical, aspect de l’image très numérique dans sa texture ajoutée (tournage numérique avec caméras Red Monstro, Master Format 4K), contraste appuyé aux éclairages tranchés, noirs soutenus, étalonnage très chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes vives retravaillées (cf. bonus) et tons saturés
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Son : mixage mandarin taiwanais 5.1, dialogues clairs au centre, excellente dynamique sur les nombreux effets sonores et sur la musique énergique signée par le groupe de Singapour Tzechar, spatialisation mesurée aux effets surrounds sans excès, LFE efficace ; VF 5.1, claire, dynamique, doublage soigné mais artificiel
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt13872248/
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