Le Nom de la Rose 4K : la restauration remarquable d’un film emblématique sur le Moyen-Âge (en UHD et Blu-ray)
Note artistique : (4/5)
Synopsis
En l'an 1327, dans une abbaye bénédictine, le moine franciscain Guillaume de Baskerville, accompagné de son jeune novice Adso, enquête sur de mystérieuses morts qui frappent la confrérie. Le secret semble résider dans la bibliothèque, où le vieux Jorge garde jalousement un livre jugé maudit.
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- Titre original : Der Name der Rose
- Support testé : UHD
- Genre : drame, thriller, historique
- Année : 1986
- Réalisation : Jean-Jacques Annaud
- Casting : Sean Connery, Christian Slater, F. Murray Abraham, Elya Baskin, Feodor Chaliapin Jr., William Hickey, Michael Lonsdale, Ron Perlman, Volker Prechtel, Helmut Qualtinger, Valentina Vargas, Lucien Bodard
- Durée : 2 h 11 mn 56
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1 (HDR10, Dolby Vision)
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 anglais, français
- Bonus : Combo avec l’UHD du film et le Blu-ray du film
- Bonus sur l’UHD : commentaire audio de Jean-Jacques Annaud (VF) - rencontre avec Jean-Jacques Annaud, animée par Philippe Rouyer (inédit 2023, 1 h 29 mn 00) - bande annonce originale (VOST 2 mn 20) - bande annonce remastérisée 2024 (VOST 1 m 46)
- Bonus sur le Blu-ray : commentaire audio de Jean-Jacques Annaud (VF) - Dans les archives du Nom de la rose, exploration des archives du film avec Jean-Jacques Annaud (inédit 2023, 27 mn 59) - L'Énigme des noms, Making of d'époque (VOST, 1986, 16 mm, 64 mn 36) - bande annonce originale (VOST 2 mn 20) - bande annonce remastérisée 2024 (VOST 1 m 46)
- Éditeur : Seven Sept / L’Atelier d’Images
Commentaire artistique
Devenu culte en raison de la présence charismatique de Sean Connery (Guillaume de Baskerville) qui batailla ferme pour obtenir le rôle, Le Nom de la rose réalisé en 1986 par Jean-Jacques Annaud est adapté librement - en « palimpseste » - du roman, paru en 1980, d’Umberto Eco qui donna son aval au cinéaste. Le scénario (17 versions !) a été coécrit par plusieurs auteurs, dont Alain Godard et Gérard Brach, collaborateurs attitrés du réalisateur sur plusieurs de ses films. Le film, coproduit par l’Allemagne et l’Italie, d’où un César du film étranger en 1987, est tourné dans les Abruzzes où Dante Ferretti construisit de toute pièce l’abbaye bénédictine non identifiée dans le roman. Umberto Eco aurait été inspiré par le plan Saint-Gall, un projet du IXème siècle jamais construit plutôt que par l’impressionnante abbaye Saint-Michel-de-la-Cluse (près de Turin) qu’on lui attribue souvent. Le décor du film avec sa tour bibliothèque massive et dominatrice, qui sera réellement détruit par le feu pour les besoins de l’intrigue, a cependant été imaginé à partir des modèles des châteaux de Castel del Monte du XIIIe siècle (Pouilles) et de Rocca Calascio (Abruzzes), avec emprunt du décor moulé du portail de l’abbaye de Moissac (France). En revanche les intérieurs ont été filmés dans l’abbaye d’Eberbach (Allemagne) et dans d’autres lieux, ainsi qu’en studio. Soucieux d’authenticité, le cinéaste s’est entouré de conseillers avisés : père Angelo Arga (religion), père Desbonnet (liturgie), François Avril (manuscrits), Jacques Le Goff (histoire), etc. Le Nom de la rose a pu compter sur la très belle photographie de Tonino Delli Colli (directeur photo de Pier Paolo Pasolini, Sergio Leone et Federico Fellini !) et sur la splendide partition signée James Horner. Le casting, à la hauteur de la réputation de son interprète principal, compte les excellents Michael Lonsdale (l’abbé), Fiodor Chaliapine Jr. (Jorge), Ron Perlman (Salvatore), F. Murray Abraham (Bernardo Gui), etc. Parmi cette brochette de talents, deux presque débutants, Christian Slater (Adso) et Valentina Vargas (la fille), joueront la seule scène osée de ce film à dominante ecclésiastique. Le Nom de la rose, malgré ses anachronismes et ses nombreuses infidélités au roman (ce qui n’est pas le cas de la minisérie de 2019 supervisée par l’auteur lui-même), est un film toujours aussi captivant car il conjugue l’art indéniable de Jean-Jacques Annaud pour les films épiques et le don d’Umberto Eco pour le roman historique palpitant. Pour imaginer le personnage central du frère franciscain Guillaume de Baskerville, l’auteur mixe celui du franciscain philosophe anglais Guillaume d’Ockham avec celui de Sherlock Holmes. Si plusieurs autres personnages de l’intrigue ont aussi des sources historiques et littéraires, il faut souligner l’importance de la bibliothèque au cœur du récit et du site. Labyrinthique et cauchemardesque, elle est structurée à la manière des « Prisons imaginaires » de Piranèse et de l’escalier sans fin de Roger Penrose et de Maurits Cornelis Escher : elle symbolise paradoxalement à la fois le désir de protéger les livres rares et interdits (tome 2 de « La poétique » d’Aristote à propos du rire) tout en les soustrayant définitivement à la consultation. Bien que brassant les clichés les plus recyclés sur le monde médiéval, Le Nom de la rose réussit le pari de rendre visuellement vivant et extrêmement convainquant le quotidien des moines et des paysans d’une abbaye bénédictine perdue dans les montagnes de l’Italie du Nord. Ce pseudo naturalisme, critiqué par les historiens, s’opposait à l’imagerie traditionnelle en Technicolor du moyen-âge selon Hollywood : néanmoins devenu la signature du cinéaste de La Guerre du feu (1981), il allait satisfaire pleinement le grand public friand de ces évocations plus vraies que nature et défendues par des cinéastes comme Ridley Scott (ami de longue date de Jean-Jacques Annaud : cf. bonus sur l’UHD). Près de quarante après sa sortie, le film n’a rien perdu de ses qualités, ni de son intensité dramatique, ni de ses qualités visuelles et, comme le souligne son auteur, la restauration 4K de 2023 permettra de le revoir avec une qualité exceptionnelle, nettement supérieure à celle des copies 35 mm projetées en 1986. Splendide…
Commentaire technique
La restauration 4K du film a été réalisée par Cine Post Production pour Constantin Films à partir du négatif original scanné en 4K. Jean-Jacques Annaud n’a pas supervisé l’étalonnage mais a salué la qualité de la restauration (cf. bonus sur le Blu-ray)
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Image : copie UHD, 4K natif, définition remarquable, excepté quelques rares plans (brume, fumée, reflets), et piqué chirurgical sur les détails, texture argentique fine et régulière (tournage en 35 mm avec caméras Arriflex, Master Format 4K restauré), copie stable et très bien nettoyée, bonne gestion du contraste en HDR10, notamment dans les scènes en basses lumières ponctuellement un peu denses, noirs profonds, étalonnage chaud mais assez neutre, colorimétrie naturaliste aux teintes bien nuancées en HDR10, tons saturés sans excès, compression sans défaut
Son : mixage anglais 5.1, dialogues clairs et centrés, excellente dynamique sur les effets sonores (vie monacale, incendie, chevaux) et sur la superbe musique de James Horner, spatialisation réaliste aux effets surrounds immersifs impressionnants (incendie), LFE très efficace ; VF 2.0, claire, plus étriquée et peu spatialisée, doublage d’époque soigné avec des voix connues, notamment celle de Claude Giraud qui double Sean Connery (à la place de l'habtituel Jean-Claude Michel)
Notre avis
Image : (4,5/5)
Mixages sonores : (4,5/5)
Bonus : (3,5/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0091605/
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